mercredi 27 avril 2011

Les 20 films que j'emporterais sur une île déserte

Et bien voilà, pour la troisième fois consécutive, je commence mon blog avec un Top 20! Mais pourquoi un tel entêtement, me direz-vous? Surtout que c'est tout le temps le même, en plus! J'aurais bien voulu pour cette troisième édition faire quelques changements, de nouveaux films qui font leur apparition... Et bé non, c'est toujours les mêmes, fidèles au poste. Quelques films se bousculent dans le Top 40, voire 30, mais les 20 premiers, ca va être difficile de les détrôner. Pour une raison très simple, les films, je les traite comme des amis. Je récompense tout le temps les longues amitiés. Dans ce cas, difficile, voire quasi impossible qu'un nouveau film creuse son sillon aussi profondément qu'un ancien. D'autant plus ardu qu'une bonne majorité de ces films ont fait le cinéphage que je suis... Impossible de les oublier... Leur rendre hommage est indispensable à mes yeux et plutôt que de faire un simple copier-coller de l'ancien, une refonte totale s'impose.

20 - Razorback


Jaquette Razorback Razorback Jaquette 2

Dans le bush australien, un sanglier géant dévore une journaliste américaine qui se trouvait au mauvais endroit et au mauvais moment. En quête de réponses, son mari se rend sur place, sans se douter une seule seconde ce à quoi il sera confronté. Mais que voilà le film idéal pour commencer ce classement! Au delà du fait qu'il s'agisse d'un film d'agression animale (et fort original, d'ailleurs... Un sanglier géant, mazette...), il explique assez bien pourquoi certains films, à priori anodins, se permettent de laisser une trace indélébile dans mon cerveau dérangé. Si c'est loin d'avoir été un choc à la première vision étant petit (je le trouvais même assez moyen, à vrai dire...), c'est à force de re-visionnage qu'il m'a paru être un incontournable! La seconde vision a d'ailleurs failli être la dernière, car j'étais en train de faire un petit nettoyage dans mes VHS. Je l'avais enregistré il y a bien longtemps (sur une de mes rares K7 Sony, d'ailleurs... Je m'en souviens comme si c'était hier... Mais je disgresse, là...) et avant de l'effacer (c'est vous dire à quel point je le trouvais moyen), je me suis dit que ce serait une bonne idée de le regarder avant pour être sûr. Brillante idée, car je me suis rendu compte de la gaffe que j'allais faire. Et depuis, à chaque fois que je le regarde, j'y prend de plus en plus de plaisir (signe distinctif de tous les films qui se retrouvent ici), jusqu'à cette indétrônable vingtième place. Comment expliquer une telle escalade?

Razorback Sniper

Première chose qui me vient à l'esprit: l'extraordinaire travail du réalisateur Russel Mulcahy. On a souvent souligné qu'une des grandes réussites de Massacre à la tronçonneuse est la manière dont Tobe Hooper est parvenu à retranscrire à l'écran la chaleur écrasante qu'il peut régner au Texas. Et bien, malgré le fait que Mulcahy soit à la base un petit prodige du clip vidéo (pour Duran Duran, notamment), et que cela se voit (il y a de très nombreuses images qui impriment la rétine, notamment lors de la séquence du rêve), le gros point fort de Razorback est sa restitution viscérale du bush australien. Fantasmée ou réaliste, je n'en sais rien, n'ayant jamais mis les pieds en Australie, mais une chose est sûre, j'applaudis des deux mains! Chaleur intenable le jour, température glaciale la nuit, ville poussiérieuse à souhait, habitants locaux à l'hygiène douteuse, conserverie PetPak absolument immonde... Tout cela participe à une ambiance assez unique en son genre. Ambiance renforcée par une musique envoûtante signée Iva Davies, très eighties j'en conviens, et c'est sans doute pour cela que j'aime beaucoup (j'ai d'ailleurs longtemps cherché la BOF, heureusement qu'Internet et des gens ouvert au partage existent ;-) ). Pour bien noircir le film également, on peut compter sur la présence de deux salopards que je ne suis pas prêt d'oublier: les frères Parker, Benny et Dicky. Si le Razorback reste un animal et n'est donc pas vraiment le méchant du film, les deux frangins lui volent la vedette, commettant des actes totalement immoraux en toute impunité. Les deux acteurs les incarnant cabotinent à souhait, c'est un véritable régal.

Razorback Benny & Dicky

Et tant que je suis dans les acteurs, signalons la présence magnétique de Bill Kerr, qui interprète ici le chasseur Jack Cullen. Peut-être le véritable héros du film et un allié précieux pour Carl Winters (Gregory Harrison), obsédé par la vengeance. De l'aide, l'américain en obtiendra également de Sarah, une jeune femme qui tente vaille que vaille de survivre dans un milieu aussi hostile. Arkie Whiteley se charge d'incarner la lumière dans toute cette crasse et elle y réussi particulièrement bien. Pour être honnête, je retombe amoureux d'elle à chaque fois que je regarde le film! Dire que les premières fois que j'ai vus Razorback, je ne savais même pas si son personnage survivait ou non! En effet, lors de sa première diffusion télé, le film est passé pratiquement en 4/3! Ce qui donnait une fin très ambiguë, car la dernière image était centrée sur Carl, tenant une Sarah inerte dans ses bras et pris d'un sanglot nerveux! Comme il s'agit d'un gros plan, impossible de voir les yeux de Sarah s'ouvrir à ce moment-là! Imaginez l'angoisse! Il a fallu attendre une diffusion en cinémascope pour que l'insoutenable mystère soit résolu! Tout est bien qui finit bien, en tous cas pour Sarah. Pour Arkie Whiteley, également présente dans Mad Max 2, la vie n'a pas tenu toutes ses promesses. Même si elle a encore vécu une quinzaine d'années, elle est décédée en 2001 d'un cancer fulgurant, à l'âge de 37 ans. Une moitié de vie pour une actrice que j'aurais voulu voir plus souvent...

Arkie Whiteley

19 - Mad Max 2


Excellente transition... Arkie Whiteley, le désert australien... Mad Max 2, bien entendu! Je ne le fais vraiment pas exprès, mais au prix du kérosène, et vu le temps de vol, que diriez-vous de rester encore un moment au pays des kangourous - euh, des Razorbacks, je veux dire - ?

Mad Max 2 jaquette

Si le premier Mad Max est une éclatante réussite à mes yeux, je dois bien reconnaître que j'ai du le voir deux ou trois fois, pas plus. Par contre, sa suite... Oulàlà, je ne les compte plus... Nous avions quitté un Max torturé, anéanti par l'horrible mort de sa femme et de son enfant. Sa vengeance accomplie, pouvait-il redevenir l'homme qu'il était avant? Négatif. Pas avant d'avoir retrouvé un semblant d'humanité et c'est justement ce long et difficile chemin que raconte le film. Dans un contexte post-apocalyptique encore plus désespérant que dans le premier opus, Max arpente les routes, à la recherche de carburant qui se fait rare. La principale difficulté: éviter les différentes bandes de pillards qui font la loi. Celle du plus fort. Un bastion tente vaille que vaille de résister aux assauts de l'une d'entre elles et Max se propose de les aider en échange d'essence. Le début d'un nouveau départ. Le début d'un film d'action absolument faramineux!

Mad Max Humungus

Comment George Miller a-t-il pu insuffler une telle tension dans ces fameuses scènes automobiles? Ca roule à du 200 à l'heure, la tôle se froisse, les corps sont fracassés, pulvérisés. La longue scène finale, l'assaut du camion, ne nous laisse même pas le temps de respirer. Ou plutôt si, lors de quelques scènes de suspense savamment dosées, la caméra se repose un peu pour mettre nos nerfs encore plus à l'épreuve. Et lorsque cette poursuite d'anthologie se termine enfin, on est aussi exténué que le héros, qui peine à s'extraire du monstre d'acier renversé par le dernier coup d'éclat d'Humungus le Terrible...

Mad Max 2 crash

Mad Max 2 a eu à sa sortie un impact terrible et son succès a généré toute une flopée de bis italiens (dont très peu que j'ai réussi à voir, à mon plus grand regret). Il faut dire qu'on avait rarement vu un futur qui ressemble autant à l'enfer sur Terre et que dans le registre du film d'anticipation, il fait toujours office de référence. La carrière de Mel Gibson était définitivement lancée, lui qui n'appréciait pas plus que ça son personnage, taciturne et introverti, alors que sur un plateau, il est incapable de se taire (pas que sur les plateaux, d'ailleurs). Peut-être que les Mad Max ont également joué un rôle dans son apprentissage de cinéaste, car au vu de ses dernières oeuvres, on pourrait presque le rebaptiser "l'australien violent". Cette violence, pourtant si horrible en soi mais tellement fascinante...

Je recommande chaudement de faire un petit tour sur ce site, tenu par un australien (en anglais donc... ;-) ): http://www.madmaxmovies.com/

18 - Terminator


Terminator jaquette

Terminator marque l'éclosion d'un cinéaste sur lequel il faudra désormais compter: James Cameron. On peut quasiment considérer qu'il s'agit ici de son premier film (je n'ai rien contre le très sympathique Piranhas II: les tueurs volants, mais étant donné qu'Ovidio Assonitis a mis la main à la pâte, difficile de savoir qui est le réalisateur, finalement...) et je trouve que pour un premier film, c'est sacrément bien foutu ;-) ! L'idée du film vient de Cameron lui-même, après avoir rêvé d'un squelette robotique baignant dans le feu. Reste à broder une histoire là-dessus. En 2029, après avoir failli dominer le monde, les machines sont sur le point d'être définitivement renvoyées à la casse. Leur dernière chance: envoyer dans le passé un assassin cyborg, qui se chargera d'éliminer la mère du chef de la rébellion, John Connor. Ce dernier envoie à son tour son meilleur homme afin de la protéger. Tout le monde connait l'histoire, inutile de continuer, je suppose? On peut presque dire que Terminator est rentré dans les moeurs, malgré une histoire sensiblement compliquée par des paradoxes temporels à s'arracher les cheveux. La recette de Cameron est simple: suspense et action au programme. Ce qui fait la différence avec n'importe quel tâcheron? Une rigueur exemplaire dans la mise en scène, et ce malgré un tournage quasi clandestin et un budget assez restreint pour un film bourré d'explosions et d'effets spéciaux (6 millions de dollars, certes, c'est pas rien, mais à l'écran, rentabilité maximale!).

Terminator T-800

A charge de Stan Winston de donner vie à la vision de Cameron, en créant ce fameux squelette de métal qui se cache sous la peau de l'indestructible tueur (qui à la base aurait du être incarné par Lance Henriksen, mais Cameron s'est ravisé en faisant la connaissance de Schwarzenegger... Henriksen héritera ensuite du rôle de Vukovich). Pour faire face à ce redoutable adversaire, il fallait obligatoirement un personnage fort, et Kyle Reese est l'homme de la situation. Michael Biehn trouve ici le rôle de sa vie et prouve que bien dirigé, il peut faire des étincelles (ce qui n'est pas toujours le cas, il faut bien en convenir...). Il y a une telle détermination dans son regard, une telle dépense d'énergie qu'on a vraiment le sentiment que son personnage tient le destin du monde entre ses mains. Dire que l'acteur a bien failli être recalé à son audition, ayant débité son texte avec un accent du sud qui ne collait pas du tout au personnage. Il a eu droit à une seconde chance, lorsque son agent a finalement mis les choses au point: l'audition précédente de son poulain nécessitait un tel accent, et il n'avait pas réussi à le perdre face à Cameron.

Terminator Kyle Reese

Pour parler des autres qualités du film, il est plus facile de faire une comparaison avec sa suite, Terminator 2 - Le jugement dernier. Honnête divertissement, je suis tout de même sorti de la salle déçu. Le rythme du film n'est pas aussi soutenu, les séquences d'action sont plus pépères, très peu de scènes qui se déroulent dans le futur (vivement un film rien qu'avec ça!) et malgré tous les efforts de Robert Patrick, qui a tout de même fait un splendide boulot, rien à faire: le T-1000 n'arrive pas à la cheville du T-800. Faute à un scénario qui se contente de le mettre en valeur dans des scènes à effets spéciaux, mais qui néglige totalement son implication dans l'histoire (Il arrive souvent après tout le monde, en fin de compte...). Même pour la musique de Brad Fiedel, le budget revu à la hausse lui a fait perdre de son impact. C'est bien joli d'avoir un orchestre et tout le bazar, mais si c'est pour accoucher d'une musique plus conventielle et moins rentre dedans, ca ne sert pas à grand chose! Et c'est là qu'on constate que malgré un budget moins important, le premier Terminator est une réussite à tous les niveaux.

17 - Starship Troopers


Starship Troopers Jaquette

Difficile de parler de Starship Troopers sans parler de Paul Verhoeven. Si la majorité des cinéastes européens éprouvent certaines difficultés à mettre en scène des films qui se "contentent" de raconter une histoire (avec son lot de rebondissements et de séquences fortes) , préférant la plupart du temps un cinéma d'auteur plus respectable mais aussi plus hermétique, Verhoeven est d'une tout autre trempe, un homme passionné, généreux, tourmenté... Il faut le voir gueuler et gesticuler sur un plateau de tournage, une véritable tornade. Ses interviews sont toujours un régal, il reste humble, intègre et sans langue de bois. Sa carrière hollywoodienne ne s'est pas faite sans mal, même avec l'avantage d'un véritable don pour captiver son audience. Allez faire comprendre les personnages de La Chair et le sang à des américains, plus habitués aux gentils d'un côté et les méchants de l'autre. Mais le hollandais aime travailler aux Etats-Unis. Malgré les difficultés, il s'accroche, pour accoucher de sacrés bons films (Robocop, Total Recall, Basic Instinct... Sur un CV, je trouve que ca pète bien). Avec toujours cette maestria de prendre son public par la main, délicatement les premières scènes, mais petite à petit, il ressert son étreinte et vous entraîne de force dans son film. Starship Troopers ne déroge pas la règle. Une assez longue présentation des personnages (le temps de tomber amoureux de Dina Meyer...), des étudiants malléables et sans grance consistance, qui prendront une tout autre dimension sur le champ de bataille. Car oui, dans le futur, la Terre est menacée. De gigantesques insectes menacent les êtres humains en attaquant de leur planète. L'armée recrute dès la sortie de l'école, via une propagande très efficace. Et c'est le coeur vaillant que nos trouffions débarquent sur Klendathu, presque heureux à l'idée d'en découdre avec l'ennemi.

Starship Troopers à l'attaque

Mais la réalité du terrain est tout autre, et les aliens se feront une joie de tous les massacrer. A sa sortie, le film a rencontré de vives critiques, surtout aux Etats-Unis. Il faut dire que même maintenant, le film reste ambigu. Tout la question est de savoir si le film se positionne pour ou contre la guerre. La réponse dépend évidemment du recul que l'on peut avoir, et le ton caustique de certaines séquences ne trompe pas: Verhoeven tape dur sur le fascime et le militarisme. Mais d'un autre côté, il nous offre des scènes de combats absolument homériques, qui constituent un spectacle de grande qualité. Après tout, ce ne sont que des insectes, pas de sang rouge quand on les tue! On peut donc tout se permettre! Alors oui, la guerre, c'est moche, mais quelle puissance dans les émotions générées! Et pour parvenir à rendre crédible cet affrontement sans merci, et donc créer ces émotions de toutes pièces, il fallait la crème des crèmes. Première mission: rendre crédible la menace. C'est chose faite avec des effets spéciaux hallucinants créés par toute une équipe, dont le vétéran Phil Tippett.

Starship Troopers Dizzy dans ses oeuvres

Dizzy dans ses oeuvres...

Deuxième mission: donner du punch aux séquences d'action proprement dite. Et pour ça, on peut compter sur le caméraman Jost Vacano et le petit prodige du montage, Mark Goldblatt. Troisième mission: magnifier les actes d'héroïsme. La musique de Basil Poledouris s'y emploie parfaitement. Quatrième mission: évoluer avec des personnages attachants. Ca n'est pas totalement le cas, bien entendu, mais cela doit dépendre un peu de tout le monde. Je dois dire que j'ai plus de mal avec les pilotes, du fait de mon aversion pour Denise Richards. Mais si on redescent sur la terre ferme, Casper Van Dien et Jake Busey sont assez sympathiques et bien entourés par le charismatique Michael Ironside et surtout le fabuleux Clancy Brown, l'instructeur de choc! Naturellement je ne pourrais passer sous silence l'immense révélation du film: Dina Meyer, qui donne vie à un des meilleurs personnages de tous les temps, j'ai nommé Dizzy Flores! Jamais la mort d'un personnage de fiction ne m'a autant affecté au cinéma et d'ailleurs, je cours immédiatement m'engager à la Fédération, pour faire mon devoir de citoyen! Pour Dizzi, chaaaaaaargez!!!!!

16 - Massacre à la tronçonneuse


Texas jaquette

A l'époque de ma frénésie de films d'horreur, je ne lisais que très peu de magazines. Quelques Mad Movies, mais je devais à peine en avoir une dizaine, préférant utiliser mon argent de poche pour autre chose, voire même économiser (c'est fou ce que j'économisais étant ado, surtout quand je compare à tout ce que je dépense maintenant!). La télé ne suffisant pas, je me suis bien entendu tourné vers ma chère vidéothèque. Mon père avait encore déniché un véritable hangar à K7, dont une bonne dizaine de mètres d'étagères consacrées au genre. Je connaissais bien entendu la réputation de Massacre à la tronçonneuse, mais ce n'est pas pour cela que je me suis jeté dessus. J'essayais plutôt de procéder par ordre et de louer les films étagère par étagère. Imaginez le nombre de daubes que j'ai du regarder pour tomber sur quelques perles par ci par là. Evidemment, "Le film que vous ne verrez jamais à la télévision!", dixit René Château, fait partie de ces perles. Pourtant, les conditions de visionnage étaient assez exécrables, la bande devait dater de Mathusalem, rongée par les milliers de magnétoscopes qui sont passés avant moi (un gang bang terrible, quand on y pense... ;-) ). L'image du film est déjà granuleuse à la base, mais là, ca faisait limite mal au yeux. Les couleurs étaient tellement délavées que c'était quasiment du noir et blanc et le son nasillard ne faisait rien pour arranger les choses. Pourtant, impossible de l'oublier à la fin du générique. Un film qui marque. J'étais bien entendu dans le devoir de faire une copie avant de le rendre, mais je me suis dit que c'était vraiment n'importe quoi, la copie sera encore plus dégueulasse que l'original. Je l'ai donc ramené la mort dans l'âme... pour ensuite le relouer trois jours plus tard et finalement en faire une copie!

Texas Leatherface

Massacre à la tronçonneuse n'est pas vraiment un film d'horreur, comme la plupart des gens l'entendent. Pas beaucoup de suspense, pas de membre déchiqueté, pas de gore... Même le titre en soi est un trompe-l'oeil. Si vous regardez ce film avec cet état d'esprit, avec cette attente, c'est rapé, le film ne va pas vous plaire (d'ailleurs, je connais très peu de gens dans mes connaissances cinéphiliques qui l'ont apprécié). En revanche, si vous parvenez à ne faire plus qu'un avec cette pesanteur, cette chaleur écrasante qui règne au début du film, ca va fonctionner du tonnerre! L'idéal est donc de regarder le film pendant l'été, en soirée. Quand la moiteur s'échappe des murs... Alors, cette histoire de jeunes gens en vadrouille dans un Texas qui vous brûle la peau, et qui font connaissance avec une famille de dégénérés, vous allez la vivre de l'intérieur. La chaleur vous fera voir des choses... des choses que le film ne montre même pas. Mais suggère plus qu'habilement et c'est bien cela la plus grande force du film: instaurer une ambiance propice à la folie. Folie qui éclatera dans un repas final inoubliable, où le rire cotoie le malsain.

Texas repas

On a souvent dit que l'atmosphère qui régnait sur le plateau a beaucoup compté dans le succès du film, et c'est sans doute vrai en partie. Tobe Hooper se montrait intransigeant, les acteurs et les techniciens étaient tous très nerveux, car les conditions de tournage étaient loin d'être confortables. Surtout avec cette chaleur et cette odeur épouvantable qui se dégageait de la pièce à ossements. Mais je suis également convaincu que la réussite du film doit beaucoup au talent du réalisateur. Hooper est loin de faire l'unanimité auprès des cinéphiles et des cinéphages mais même si sa carrière est plutôt en dents de scie, je persiste à penser qu'il a un don particulier, qui le rend unique. Il parvient à générer un sentiment de malaise comme nul autre. Ses films se déroulent presque normalement, et puis sans prévenir, la gentille réalité se fissure et on bascule vers des scènes qui mettent franchement mal à l'aise. C'est bien entendu le cas dans Le crocodile de la Mort et Massacres dans le train fantôme, mais aussi dans l'épisode pilote qu'il a signé pour la série Taken, par exemple. Série que je n'ai pas aimée du tout, mais rien que pour le passage où les extra-terrestres capturés torturent mentalement leurs geôliers humains (du pur Hooper!), ca valait le coup de la regarder! Alors oui, ce réalisateur n'est pas un modèle de constance mais rien que pour cette mystérieuse alchimie qu'il parvient à instaurer dans ses films, il fera toujours partie de ces réalisateurs qui comptent...

15 - Halloween


Halloween jaquette

Impossible d'envisager un Top 20 sans un film de John Carpenter, tant ce réalisateur a compté pour moi. Sa filmographie est exemplaire à mes yeux, et si je veux bien admettre qu'elle est inégale, c'est très vite contre-balancé par quelques chefs-d'oeuvre qui ont marqué le cinéma de genre. Des films comme The Thing, L'antre de la folie ou même le "super-mal-aimé" Ghosts of Mars ;-) auraient pu figurer dans ce classement. Mais j'ai toujours eu une grosse affection pour La nuit des masques. Peut-être pas son film le plus abouti (encore heureux, ca n'est que son deuxième...) mais celui qui me procure le plus de plaisir. Si le scénario est des plus classiques (un malade mental s'échappe de son asile et vient semer la terreur dans la petite ville d'Haddonfield, pour les deux qui dorment dans le fond...), Carpenter a décidé de métamorphoser son tueur en boogeyman ultime. Et malgré tous les films que j'ai ingurgité avec des tueurs en série en tout genre, AUCUN ne lui arrive à la cheville. Même dans les suites (sauf le troisième qui aurait mieux fait de changer de titre) où bien entendu il s'agit du même personnage, jamais Michael Myers ne retrouvera l'aura ténébreuse du premier Halloween. Alors que tous les ingrédients sont pourtant respectés! L'entêtante musique signée Carpenter himself est sensiblement la même d'un épisode à l'autre. Myers ne parle jamais et semble surgir du néant à chacune de ses attaques. Il représente le mal absolu, donc immortel.

Halloween Myers enfant

Oooh, mais quel adorable bambin... Il est en plastique le couteau, là, au moins?

Mais voilà, les autres épisodes ne sont pas dirigés par Big John et ça fait toute la différence (Je n'ai toujours pas vu la version de Rob Zombie, je me demande s'il est parvenu à retrouver ce bon vieux Michael Myers...). Il arrive à rendre flippant un simple plan qui montre une rue de la ville. Et l'idée de montrer Myers dans le même plan que la victime sans que celle-ci ne le voie s'avère brillante car à chaque fois qu'il apparait, on retient son souffle, tant sa présence écrase tout le reste. Massif, marchant lentement mais donnant des coups de couteaux à la vitesse de l'éclair, le tueur fait forte impression. Dire qu'un peu de peinture sur le masque du gentil Capitaine James T. Kirk, et voilà, le visage blanc est synonyme de mort.

Halloween Myers adulte

Ce masque est parfait, ce qui n'est plus le cas dans les autres opus de la saga. Je ne sais pas comment il s'y sont pris, mais j'ai l'impression que le masque change tout le temps. Pas fondamentalement, mais il est toujours moins effrayant. Seule la suite directe, Halloween II, parvient de temps en temps à retrouver le Myers que j'aime tant, mais ma mauvaise langue me force à dire que ce sont surement les scènes que Carpenter a du tourner en catastrophe pour rehausser le niveau du film. Mais cela ne suffit pas, car si cette suite est honorable, on est loin de la magie du premier. John Carpenter, ou comment faire d'un simple film de commande un brillant exercice de style, pour finalement accoucher d'un film référence et un des plus grands succès du cinéma indépendant. Pour certains d'entre vous, suite à la débauche d'effets sanguignolents des films d'horreur récents, il aura sans doute mal vieilli, mais pour moi, Halloween, c'est avant tout la parfaite incarnation du tueur charismatique. Une figure forte du cinéma de genre.

13 - La famille Addams
14 - Les valeurs de la famille Addams


La famille Addams

Je ne suis pas ce qu'on peut appeler un grand amateur de comédies. Je vais rarement en voir au cinéma, contrairement à une grosse majorité de gens. Bon, je me rattrape à la télé, pas de panique, mais en gros, le rire n'est pas la première chose que je recherche dans le cinéma (c'est bien plus marrant dans la vraie vie...). Bon, attention, il y a d'excellentes comédies et la plupart sont françaises. Pas mal de la vielle école, d'ailleurs comme certains De Funès (rien à faire, les Fantômas, c'est grandiose...), ou moins ancien comme La chèvre (peut-être la meilleure comédie française à mes yeux... "Campana, j'étouffeeee!!!"). Sinon, dans les plus récentes, pas mal de Poelvoorde, qui me fait toujours autant marrer. Curieusement, très peu de comiques américains ne trouvent grâce à mes yeux. Et donc, très peu de comédies américaines, par la même occasion. La grosse exception reste donc les deux Addams Family, signés Barry Sonnenfeld. Tout à fait mon humour, et je suis écroulé de rire à chaque vision ("Garde-robe d'hiver de l'oncle Zigzag... Garde-robe d'été de l'oncle Zigzag... Oncle ZigZag..." N'importe quoi ;-) )

Addams Gomez

Vous ne couperez pas à la Mamoushka!!!

Evidemment, il est très difficile pour moi de vous convaincre que c'est génial, l'humour variant d'une personne à l'autre. Combien de gens m'ont dit que c'était même pas drôle, La famille Addams... Mais je vais tout de même tenter une explication, car à l'écran, il y a tout de même une sacrée brochette d'acteurs et pas des moindres. A tout seigneur tout honneur, commençons par Raul Julia, qui est immédiatement entré dans mon top 5 d'acteurs préférés dès que j'ai vu son interprétation ébourriffante de Gomez. Une véritable tornade d'air frais, avec ses mimiques, son regard, sa gestuelle et surtout son enthousiasme délirant. C'était déjà quelque chose dans ses trop rares scènes de Chewing-Gum Rallye, mais là, il s'est surpassé. L'annonce de sa mort (un tout petit encart de rien du tout dans le Ciné Télé Revue) à seulement 54 ans (encore cette saleté de cancer...) m'a d'autant plus touché, à l'époque; j'avais vraiment l'impression de perdre une personne chère à mes yeux... Mais la vie continue, et l'humour aussi, car je passe à l'autre pile électrique, spécialiste des allumés en tout genre, j'ai nommé Christopher Lloyd! De savant fou à martien de passage sur Terre, il franchit une étape supplémentaire en incarnant l'oncle Fétide.

Addams Fester

Je m'appelle Fétide! Ca veut dire "rééééppu-gnant!!"

D'abord amnésique, ce cher oncle s'introduit dans sa propre famille, à la recherche du fabuleux trésor qu'abrite le château. Et refaire connaissance avec un frère aussi farfelu que Gomez nous vaudra quelques scènes inoubliables. Idem lors de son dilemme pour tromper les siens avec la complicité de celle qui prétend être sa mère, notamment ce "Ta gueule, Gordon!!" proféré par cette dernière lors du conflit final. Une autre "star" irrésistible, c'est la petite Christina Ricci (qui n'a pas beaucoup grandi depuis... ;-) ), tout à fait à l'aise dans le rôle de Mercredi, et encore plus impressionnante dans le second épisode. Difficile de choisir lequel des deux est le meilleur, d'où ce quasi ex-aequo (je préfère un poil le premier, mais vraiment un poil, alors...). Moment de doux bonheur commun aux deux films: le démontage dans les règles de l'art du traditionnel spectacle des enfants sous les yeux de parents ébahis par tant de prouesse... Ca me venge de l'accoutrement ridicule de bisounours que j'ai du enfiler pour la fête de fin d'année scolaire lorsque j'étais gamin!

12 - L.A. Confidential


LA Confidential

Si ma mémoire ne me joue pas des tours, L.A. Confidential est le dernier film que j'ai été voir seul au cinéma. Il n'y en a pas eu beaucoup, mais que voulez-vous, parfois certains films, on a du mal à les vendre à son entourage. Et mon flair me disait qu'il ne fallait pas traîner (il est en effet resté deux semaines à l'affiche), donc je ne suis pas trop posé de questions. Les critiques étaient excellentes et malgré le fait que le polar est loin de faire partie des mes genres préférés (en plus, je n'avais pas encore lu le moindre James Ellroy), j'étais persuadé que j'allais passer un bon moment. Ben oui, Kim Basinger, quoi! L'actrice emblématique de mon adolescence. Tous les intercalaires de mes fardes à l'école étaient remplis de photos, d'articles et d'un petit guide de ses films écrit par mes soins. Depuis, d'autres actrices ont pris le relais, mais Miss Basinger aura toujours quelque chose de spécial à mes yeux. C'était son grand retour (3 ans sans le moindre film) et je ne pouvais le manquer. Si en plus le film est de grande qualité, que demander de plus?

LA massage

L'intrigue va nous faire découvrir la police de Los Angeles, un peu à part des autres, avec ses policiers vedettes, la pression de la presse et des affaires sordides se déroulant dans des villas somptueuses. Le récit va surtout s'attarder sur deux flics très différents: Bud White et Ed Exley. L'un étant une brute au grand coeur et l'autre un golden boy ambitieux mais qui tient à garder son intégrité. Une solide équipe qui fera toute la lumière sur la traditionnelle affaire de corruption et de flics ripoux. Mais cela ne se fera pas sans mal, l'intrigue est touffue et les adversaires coriaces. L'histoire m'a littéralement scotchée au fauteuil, d'une limpidité quasi miraculeuse pour une enquête difficile à résumer en quelques mots. Curtis Hanson, bien secondé par Brian Helgeland, a fait un remarquable travail d'adaptation. La réalisation est soignée, hargneuse lorsque Bud laisse éclater sa fureur et posée lors des interrogatoires menés par Ed. Comme quoi, on peut très bien faire des petits films sans importance style La rivière sauvage ou La main sur le berceau et ensuite d'accoucher d'un film maîtrisé de bout en bout.

LA Bud et Ed

Celui-ci a bien entendu l'avantage d'un casting hé-naurme, bourré d'acteurs que je suis toujours ravi de retrouver à l'écran: Kevin Spacey, David Strathairn, James Cromwell et Danny DeVito. Du solide de chez solide. Et ce ne sont que les seconds rôles, car pour Ed et Bud, c'est la grande révélation de Guy Pearce et de Russel Crowe, tous deux débordant de charisme. Et finalement Kim... Comme au bon vieux temps, les étoiles plein les yeux! Nomination indiscutable pour le meilleur second rôle. Impossible pour moi de rater la soirée des Oscars, diffusée à deux heures du matin en semaine. Et impossible d'oublier Cuba Gooding Jr annoncer le résultat. Le petit frisson de bonheur. La cité des anges porte bien son nom...

11 - Alien³


Alien ³ jaquette

Pour n'importe quel fan de science-fiction normalement constitué, la saga Alien a marqué le cinéma de son empreinte. Les quatre films ne sont pas tous appréciés de la même façon, certains préfèrent le premier, plus propice à distiller un suspense implacable tandis que d'autres prennent un pied pas possible avec la suite bourrine signée Cameron. D'autres encore vomissent de toutes leurs tripes un quatrième épisode qui se moque totalement de cet extra-terrestre fascinant. Je suppose que tout le monde aura compris que ces différents avis sont en fait les miens ;-) . Mais alors, mon véritable petit préféré, c'est lequel? Dure, la question... Et en fait, pas si dure que cela, car le troisième épisode est un peu comme un mélange des deux premiers. On retrouve ce suspense si cher aux fans de la première heure, mais malgré l'absence d'armes et de trouffions de l'espace, l'action n'en est pas mise de côté pour autant, la monstrueuse poursuite dans un labyrinthe de portes et de couloirs étant là pour le prouver.

Alien ³ Sigourney

Le gros point fort d'Alien³, c'est cette ambiance si particulière que l'on peut retrouver dans les films de prison. Ici, pas de héros, pas de présence réconfortante, à part le bon docteur Clemens qui disparaîtra rapidement (et c'est bien dommage, Charles Dance m'a littéralement hypnotisé dans ce film). Ripley est seule, Hicks et Newt n'ayant pas survécu au crash de la navette. A elle de puiser dans ses resources pour dresser la bande de tueurs et de violeurs qui ont fait de cette prison une véritable église. Avec leur aide, la chasse à l'alien peut commencer. Une chasse quasi mystique, où l'extra-terrestre incarne le démon mais aussi une chance de rédemption pour tous ces tôlards. Charles S. Dutton incarne à la perfection Dillon, leur bouillonnant leader. Il ne sera pas de trop face à la bête...

Alien³

Il est parfois étonnant de se dire que le réalisateur David Fincher ne veuille plus entendre parler de ce film, ses prises de becs avec les exécutifs de la Fox minant fortement l'ambiance sur le plateau. Sigourney Weaver se donne à fond mais même si elle reconnait le talent de Fincher, elle ajoute que ce dernier était plutôt avare en directive, préférant s'occuper de la technique. Dommage qu'on ne saura probablement jamais ce qu'il s'est vraiment passé sur les plateaux mais force est de constater que malgré le chaos ambiant, le film est parfaitement réussi. Si la version alternative du DVD donne une petite idée de ce qu'à voulu faire Fincher, je dois admettre que je préfère la version cinéma. Plus dense, plus efficace... Je rajouterais simplement ce magnifique passage où Golic, basculant dans la folie, décide de libérer le "démon", alors que ses courageux compagnons avaient finalement réussi à l'enfermer. Cela renforce énormément la noirceur et le climat mystique qui règne tout au long du film. La formidable musique d'Elliot Goldenthal complète le tableau avec panache (et pourtant, ce n'était pas facile de passer après les scores monstrueux de Jerry Goldsmith et de James Horner). Certains projets accouchent dans la douleur, mais dans le cas d'Alien ³, ca en valait la peine...

10 - Batman returns


Batman returns jaquette

Si les super-héros de la Marvel et DC Comics ne m'ont jamais vraiment emballé (bon, allez, Juggernaut, Mystique, Magnéto, Dr Doom, ils sont assez sympathiques, c'est vrai... Comment ça, c'est pas des super-héros?), j'ai toujours adoré Batman. Parce qu'il a les meilleurs méchants. Et de loin. Et si il y a quelqu'un qui doit partager mon avis, c'est surement Tim Burton. Si on avait déjà une petite idée de ce qu'il voulait faire sur le Batman premier du nom, il sort l'artillerie lourde pour ce second film. Content du précédent succès, la Warner laisse carte blanche à l'artiste. C'est sans doute la meilleure idée que le studio n'ait jamais eue. Car Burton se moque bien du charactère héroïque du personnage. Ce qu'il aime, c'est le côté freak, sa double personnalité, son masque... Et il se régale de la santé mentale légérement perturbée de ses adversaires. Il les aime, il les adore, le Pingouin et Catwoman. Au point de leur consacrer un film tout à leur gloire, n'hésitant pas à mettre le Dark Knight un peu de côté. Si Catwoman a toujours fait partie des méchant(e)s charismatiques, ce n'était pas vraiment le cas du Pingouin (même dans la formidable série animée, il reste un des moins intéressants).

Batman returns Pingouin

Mais c'était sans compter sur le génie de Danny DeVito dans le rôle de sa vie. Oswald Cobblepot n'a jamais été aussi humain, aussi machiavélique, aussi drôle, aussi charismatique, aussi touchant. Un freak dans toute sa splendeur, détesté dés la naissance, obligé de vivre reclu avec des pingouins dans les égoûts. Son intelligence ne lui servira qu'à assouvir une vengeance que ses propres parents ont inoculée. Et pour garantir la réussite de son plan (donc éliminer Batman), mieux vaut s'allier avec la sublime Catwoman (la non moins sublime Michelle Pfeiffer, aussi dans le rôle de sa vie... Mais quel film, bon dieu!). A des années lumière de la Patience Phillips du regrettable Catwoman signé Pitof, Selina Kyle s'impose comme une adversaire redoutable, toutes griffes dehors.

Batman returns Catwoman

A nouveau, il s'agit un personnage rejeté, qui ne pourra s'affirmer qu'à travers son alter ego freak. Pas étonnant que Batman en tombe amoureux (tout comme nous d'ailleurs ;-) ) ! Alliances, séparations, retournements de situation, Burton orchestre le tout avec brio, avec sa petite touche de poésie qui fait tout la différence. Des pingouins avec des lance-roquettes, des truands tout droit sortis d'un cirque, des chats qui redonnent la vie, un canard en guise de véhicule... Le tout sur une divine musique de Danny Elfman, dépaysement garanti! Si Batman est un personnage déclinable à toutes les sauces, que ce soit dans la loufoque série télévisée des années 60 ou dans les comics Batman VS Predator (VS Terminator), force est de constater que le Batman à la sauce Tim Burton est des plus séduisants.

9 - Se7en


Se7en jaquette

Des films sur les tueurs en série, on ne les compte plus! Au moment où Se7en est sorti sur les écrans, c'était déjà bien difficile de parvenir à se démarquer des autres. En me rendant dans la salle, je pensais voir une énième enquête policière, toute à la gloire du beau Brad Pitt. On sent déjà dès le générique que ce ne sera pas le cas. Si de nombreuses scènes ont déjà été vues ailleurs (pas une once de soleil, des lieux bien glauques, le vieux flic désabusé et le jeune loup...), c'est la première fois que l'ensemble parvient à être aussi homogène, créant d'emblée une ambiance "chape de plomb" inégalée à ce jour. Si les premiers meurtres, où le spectateur découvre les cadavres en même temps que les inspecteurs, sont relativement classiques ("Qui a tué? Et pourquoi?"), on commence tout doucement à être impliqué dans cette enquête dès que l'on découvre le mobile de l'assassin: punir les gens qui commettent un des septs péchés capitaux. C'est-à-dire une grande majorité d'entre nous (Si si, on a tous eu envie de quelque chose dans la vie, voire pire, le cumul! Avoir envie de s'empiffrer d'un paquet de frites et de le faire! ;-) )! Si en plus, on n'a pas droit à la luxure, mais que fait la police?

Se7en meurtre

Et bien, la police retrouve la trace du tueur, un certain John Doe. Et à partir de là, le film bascule vers autre chose qu'une simple traque à l'homme. Parce que John Doe n'est pas un homme ordinaire. Son machiavélisme éclatera dans une scène finale grandiose à tous les niveaux. Sans en révéler quoi que ce soit, je suis sorti de la salle de cinéma abasourdi (énorme musique d'Howard Shore. Tout simplement ENORME!!!). Une fin si noire, si intense, ca faisait belle lurette que je n'avais pas vu cela! A elle seule, elle justifie la place de ce film dans mon top20. Le trio d'acteurs, perdus au milieu des champs, y donne le meilleur d'eux-même. Si Morgan Freeman est toujours aussi bon et que Kevin Spacey excelle à nouveau dans un personnage à priori effacé, c'est surtout Brad Pitt qui montre une fois de plus qu'il n'est pas qu'une jolie gueule. La détresse sur son visage me pulvérise à tous les coups.

Se7en Brad Pitt

Merci à moviescreenshots.blogspot.com, ils avaient exactement l'image que je voulais!

Et si le film m'a marqué avec autant de force, c'est surtout grâce à ce cheminement, cette impression d'avoir été mené par le bout du nez, avec dans l'ombre un serial-killer particulièrement effrayant, pas seulement de par ses actes mais aussi par son incroyable maîtrise des événements. Comment avoir pu entretenir pendant une année un véritable cadavre vivant? Comment avoir perpétuellement une longueur d'avance sur tout le monde? Comment parvenir à un tel degré de perfection? A part une interventation divine, je ne vois comment il aurait pu réussir son coup. Et si les dieux du mal existaient vraiment et permettaient à leurs fidèles de faire des miracles? Cette porte entrouverte par John Doe vers les ténèbres, voilà la plus grande réussite de Se7en, selon moi...

8 - Les dents de la mer


Jaws jaquette

Depuis que je suis tout petit, les requins me fascinent. Je ne sais plus exactement ce qui a provoqué le déclic mais ce qui est sûr, c'est que j'ai contemplé pendant des heures des dessins ou des photos de ce merveilleux animal. Quoi de plus normal d'exiger de ses parents de regarder Les dents de la mer lors d'une diffusion à la télévision (j'ignore si c'était la première mais j'avais 7 ans à l'époque)? En plus dans le magasine télé, ces crétins avaient mis une simple photo d'un grand requin blanc. C'était l'époque où les magasines n'étaient en couleur qu'une page sur deux et c'était le cas pour ce film. Une belle photo comme s'il s'agissait d'un innofensif livre d'animaux. Mes parents ont bien essayé de me raisonner, et ils savaient de quoi ils parlaient les bougres: ils avaient été le voir au cinéma!! Déjà un sale petit prétentieux à l'époque, je sortais l'argument choc "Mais oui, mais je connais ça par coeur, j'ai tout vu dans mes livres, bla bla bla". Réponse de ma mère: "On verra bien...". Et pour voir, ça j'ai vu!!! La première scène était déjà insoutenable... Voir cette malheureuse baigneuse devenir le jouet d'une force invisible, quel choc! Repli stratégique de mes pieds sur le fauteuil. Pas question de les laisser traîner par terre, on ne sait jamais... Mais le pire était à venir... L'attaque du jeune garçon sur son radeau gonflable... La plongée nocturne de Matt Hooper, alors qu'il venait de dire il n'y a pas cinq minutes que l'animal chasse de nuit! ("Mais t'es con, ou quoi? Tu veux vraiment que j'arrache complétement le fauteuil, là?!?)

Jaws ballade nocturne

La première heure est un pur joyau de suspense, entretenu par un montage qui ne laisse aucun répit. Une attaque tous les quart d'heure, à chaque fois plus traumatisante que la précédente (quoique celle avec le gamin mérite la palme. Ah, cet horrible cri lorsqu'il est entraîné vers les profondeurs). Et bien entendu, on ne voit quasiment rien. La mort rode, invisible. Un aileron ou une nageoire qui dépasse, et c'est tout. Seule la musique de John Williams nous confirme sa présence. On a souvent mentionné que les pannes du faux requin ont forcé Spielberg à ménager ses apparitions, mais j'ai parfois du mal à le croire, tellement ces scènes fonctionnent à la perfection. Ca coule de source... Ca doit être ça, le génie. D'autant plus qu'il a plusieurs cordes à son arc, le génie. Car non seulement il parvient à créer un véritable climat de tension, mais il réussit à injecter une bonne dose d'aventures dans une deuxième partie axée sur la chasse au monstre.

Jaws attaque

Monstre... Le mot est lâché... Il était déjà difficile de rendre plus terrifiant un animal qui ferait fuir n'importe quel plongeur sain d'esprit, mais c'est pourtant ce que l'équipe du film est parvenu à faire. C'était déjà le but initial de l'auteur du roman, Peter Benchley, mais c'est d'autant plus le cas ici et ce dès la première apparition du Grand Requin Blanc, lorsque Brody jette de la barbaque par dessus bord. Une tête gigantesque, une gueule énorme garnie de dents et deux yeux aussi noirs que l'enfer. Un véritable démon qui évolue sous la surface de l'eau, doté d'intelligence et harcelant sans cesse le petit équipage de l'Orca...

"Vous en avez déjà vu des comme ça?"

"Non!"

7 - Star Wars Episode IV: A New Hope


Star Wars 4 jaquette

Si je dis que suis plutôt attiré par un cinéma de dépaysement, forcément, Star Wars arrive en bonne position. Tout un univers pour le plaisir du spectateur, ca fait rêver. Des vaisseaux spatiaux, des bases aussi grandes qu'une planète, des sabres laser, des robots, des extra-terrestres, des chevaliers Jedi... Un rêve de gosse. Un rêve que George Lucas réalisera envers et contre tout. Et il n'a pas froid aux yeux, le bonhomme. Parce que tout est à faire. Sa vision obligera l'équipe des effets spéciaux à se surpasser, à inventer de nouvelles techniques pour donner vie à cette aventure hors norme. L'empire galactique a pris le pouvoir dans la galaxie et compte bien mener le règne de la terreur grâce à leur nouvelle base spatiale, l'Etoile de la Mort, capable de détruire une planète entière. Le seul espoir réside dans les plans de cette base, cachés dans un petit robot. Heureusement, la force fait bien les choses, et R2-D2 ainsi que son comparse C-3PO seront rapidement rejoints par un fermier qui n'en est pas un, un vieux sage, une princesse, un mercenaire et sa peluche favorite. Soit les méga-stars Luke Skywalker, Obi-Wan Kenobi, Leia Organa, Han Solo et Chewbacca. Si je perd mon temps à faire les présensations, c'est pour bien souligner le fait que pratiquement tout le monde n'a même pas besoin de lire ces trois dernières phrases pour savoir de quoi je parle. Succès monstre au box-office, Star Wars s'est implanté dans la contre-culture de manière si vivace que je suis persuadé qu'on en parlera encore dans une centaine d'années. Conspué par les critiques et cantonné à un public restraint, le cinéma de genre sort de son carcan grâce à ce premier épisode, qui sera loin d'être le dernier.



S'il est bien entendu difficile d'expliquer un tel phénomène, je ne peux tenter qu'une approche toute personelle. Dès la scène d'ouverture, à savoir la poursuite du Tantive IV par un Destroyer impérial, j'ai été subjugué par la qualité des effets spéciaux. Ca peut paraître bateau de proférer une telle ânerie, mais franchement, en regardant pas plus tard qu'hier soir une daube atomique comme Alien Intruder (avec Billy Dee Williams, en plus, le futur Lando Calrissian), qui comporte également quelques séquences de vaisseaux spatiaux, je me dit que pour un film datant de 1977, respect total. Un film de 1993 n'est même pas capable d'arriver à un centième du résultat obtenu par les magiciens John Dykstra, Richard Edlund et consorts. Alors, certes, le budget est certainement différent, mais pour une somme totale de 13 millions de dollars, faire un film avec autant d'effets spéciaux, autant de créatures et une gigantesque bataille spatiale... C'est simple, j'en reste sans voix.



Si Star Wars est le travail de toute une équipe, il arrive souvent que ce soit le chef d'orchestre qui reçoit tous les lauriers, à savoir ce cher George Lucas. Si c'est sans doute moins le cas sur les autres épisodes de la première trilogie (même s'il était toujours présent sur les tournages en tant que producteur), je pense que pour l'épisode IV, c'est mérité. Il est d'abord parvenu à instaurer les bases d'une saga, que pourront reprendre sans trop de problèmes d'autres réalisateurs. Et si la mise en scène ne vaut pas celle d'un Irvin Kershner par exemple, il y a tout de même un rythme, une volonté de donner au public une aventure trépidante, des poursuites, des batailles. De la science-fiction jouissive, à l'inverse de l'univers de Star Trek, soporifique au possible... Et tout cela a été fait sous une pression terrible, personne ne comprenait ce qu'il voulait faire. Personne ne l'a vraiment soutenu. La post-production a du se faire au compte-goutte, en attendant que l'argent tombe enfin pour clôturer le financement. Tout en gardant une farouche indépendance vis-à-vis des studios, le p'tit barbu y est finalement parvenu, et rien que pour ça, il mérite un "Special Thanks to George Lucas!"

6 - Star Wars Episode VI: Le retour du Jedi


Le retour du Jedi jaquette

Mon premier film au cinéma! Je n'avais même pas encore vu Un nouvel espoir et L'empire contre-attaque! Autant dire que je ne comprenais pas grand chose... Mais pourquoi tout le monde se rend dans ce palais rempli de monstres? C'est qui le gars dans le cercueil de bronze? Et Maître Luc, il a l'air bien jeune, pour être le chef de la bande... A la limite, je m'en foutais totalement... De un, la première partie du film, je l'ai passée caché derrière le fauteuil, en serrant très fort mes figurines de Stormtrooper et de R2-D2 achetées pour l'occasion (les deux premières des 6666 autres qui ramassent les poussières sur mes étagères). Ben oui, Jabba The Hutt me foutait les jetons comme c'est pas permis... Et de deux, même lors de la seconde partie, sur la lune d'Endor, mes petits yeux d'enfants prenaient l'ascendant sur mon petit cerveau qui était en train de se dépatouiller avec l'histoire. Oulàlà, cette fabuleuse poursuite en moto jet, imprimée à vie sur mes rétines. La bataille spatiale finale, idem. Les tirs de l'Etoile de la Mort résonnent encore dans ma tête. Et ce duel au sabre laser, sous les yeux du vieillard décrépi qu'est l'empereur Palpatine... Et ces foutus Ewoks qu'on adore tant lorsqu'on est petit, et qui combattent valeureusement des machines de guerre bien plus sophistiquées que leur lance-pierre...

Le retour du Jedi - Jabba The Hutt

Autant de scènes qui m'ont marquées au fer rouge... Je reste persuadé que les gens qui n'aiment pas Star Wars sont les vieux grincheux qui n'ont pas eu la chance d'au moins en voir un au cinéma étant enfant. Forcément, en grandissant, il ne faut pas perdre cette âme-là et même si ca demande un peu plus d'effort avec les Ewoks, en gros, je retrouve quasiment le même bonheur qu'à la première vision. Car entretemps, je vous rassure, j'ai pu surmonter ma peur de cet horrible crapaud, et au final, les passages dans le palais de Jabba the Hutt et de l'offrande au Sarlaac constituent les 40 minutes que je préfère de toute la saga Star Wars (même si la "mort" de Boba Fett me reste toujours en travers de la gorge. Heureusement que les comics sont là pour nous faire comprendre qu'il faudra bien plus qu'un ver de terre pour mettre un terme à la prolifique carrière de ce chasseur de primes hors-pair ;-) ).

Le retour du Jedi - Palais

Je vous ai déjà dit que j'aimais bien le palais de Jabba The Hutt? Non?? Bon, allez, encore une photo, alors... Lucky Luke coincé entre deux gardes gamorréens, un nikto anonyme dans le fond, Squidhead alias Tessek, un rodien qui ressemble vachement à Greedo, un Ishi Tib et un autre nikto, surnommé Woof par l'équipe de maquillage. Son nom officiel deviendra par la suite... Klaatu...

Il faudrait que je pense à me psychanalyser, juste une fois, afin de comprendre cette fascination pour les monstres en tout genre... Surtout s'ils sont bien gros comme le Rancor, que Jabba nourrit fréquemment des malheureux qui osent l'importuner. Non, décidément, c'est vraiment un sympathique endroit, ce palais. Dommage qu'on n'y reste pas tout le film, mais il faut bien en découdre avec l'Empire. Et puis ce serait dommage de se passer d'un long final palpitant, où l'action se découpe en trois parties. Tandis que sur la lune d'Endor, Han Solo fait ce qu'il peut pour détruire le générateur et que dans l'espace, Lando Calrissian tente vaille que vaille de survivre à la flotte impériale, Luke Skywalker affronte son destin et son père par la même occasion. La fin est évidemment pétrie de bons sentiments (comme dans tout Pixar qui se respecte, mais eux ne seront jamais critiqué pour cela, va comprendre...), mais conclue de la meilleure façon une saga entrée dans l'histoire du cinéma.

5 - Star Wars Episode II : L'attaque des clones


L'attaque des clone jaquette

"Putainnn, encore un Star Wars, tu nous les broutes... Tu savais pas simplement taper la trilogie dans ton classement, et puis basta?" Et bien non, impossible... Tout ça à cause du deuxième épisode... Ah, cette nouvelle trilogie sortie vingt ans plus tard, qui aura bien divisé les fans de la première heure... Je ne vais surtout pas essayer de mettre tout le monde d'accord, c'est peine perdue... On grandit tous différemment... Je vais simplement me contenter de vous faire part de mes impressions. Si La menace fantôme ne m'avait pas totalement convaincu, il n'en reste pas moins que ce film rempli parfaitement son rôle de charnière, afin de nous préparer à l'invasion du numérique. Fini les bonnes vieilles maquettes et les masques de latex, place au tout digital. Le seul rescapé sera Yoda, mais la marionnette n'en aura plus pour très longtemps à vivre. C'est peut-être cela que les fans n'ont pas supporté et ont rejeté en bloc cette course à la modernisation. Et c'est dommage de s'arrêter à cela, car l'épisode I possède tout de même de belles qualités: un scénario intelligent (la manière dont Palpatine gravit les échelons du pouvoir), des chevaliers Jedi conformes à la légende et surtout des combats au sabre-laser ébouriffants (si Darth Maul devait affronter le Vador de l'ancienne trilogie, il en ferait de la charpie!!). Les deux gros bémols à mes yeux: un rythme "volontairement" lent et un Jar Jar Binks un peu trop présent... Erreurs qui seront réparées dans un second épisode plus pétillant et où le gungan n'apparaîtra que quelques secondes. Le film commence déjà par un climat de tension, suite aux différentes tentatives d'assassinat sur la princesse Amidala. Et il ne faut même pas un quart d'heure pour que le film trouve son tempo. Dès la poursuite de speeders entre Zam Wesell et les deux Jedis, ca ne s'arrêtera plus. Les petites séquences de romance, pas vraiment ce qu'il y a de plus réussi dans le film, sont très vite contre-balancées par un duel sous les pluies torrentielles de Kamino, entre Obi-Wan Kenobi et ... Jango Fett! Là, c'était pas possible de me brosser autant dans le sens du poil!

L'attaque des clone Jango Fett

Car pour le plus grand plaisir des fans de Boba Fett, il est là... Encore tout gamin... Mais son papa a l'air d'être tout aussi coriace, avec un combat de toutes beauté face à un chevalier Jedi. Je me souviens qu'au cinéma, à cause de ces saletés d'entractes, le film a redémarré pile au moment où Obi-Wan arrive sur la plate-forme. Je ne me suis jamais aussi vite replongé dans un film que ce soir-là! Le rythme pépère du premier épisode est définitivement remis au placard, et l'affrontement continuera dans l'espace, Starfighter contre Slave I, à coup de bombes soniques du plus bel effet. Duel qui nous amènera fort logiquement sur la planète Geonosis, le coeur même de toutes les conspirations. Et comme tout méchant qui se respecte, le compte Dooku organise une mise-à-mort spectaculaire au beau milieu d'une arène digne de Rome, où les tigres sont remplacés par des créatures bien plus redoutables. Mais l'armée de clones tombe du ciel pour délivrer nos héros, prête à en découdre avec celle des séparatistes.

L'attaque des clone armée

Et les Jedis sont là pour prêter main forte... La fameuse bataille énoncée par Obi-Wan Kenobi dans l'épisode 4 vient de commencer! Et ce n'est pas fini, Lucas nous réserve encore une surprise de taille: Yoda retrousse ses manches et fait honneur à sa réputation de fin bretteur en affrontant Christopher Lee! N'en jetez plus, la coupe est pleine... de bonheur! C'est le film le plus récent de mon classement et je m'en excuserais presque, mais quelle joie en sortant de la salle! Quelle attente insoutenable de la sortie DVD! Et si l'épisode 3 m'a globalement emballé, il n'a pas réussi à retrouver toutes les qualités du second. Un peu trop brouillon, cherchant à retrouver la même cadence rapide, alors qu'il aurait du se poser un peu plus (une demi-heure supplémentaire n'aurait pas été du luxe...). Si la nouvelle trilogie n'est pas exempte de défauts, son existence est pleinement justifiée ne serait-ce que pour L'attaque des clones, monument de fun à lui tout seul.

4 - Star Wars Episode V : L'empire contre-attaque


L'empire contre-attaque jaquette

Pas frapper, pas frapper... Oui, encore du Star Wars, oui, oui, oui! C'est le dernier, promis juré! Mais c'est aussi le meilleur, vous me pardonnerez bien... Malgré l'éclatante victoire de la Rébellion dans Un nouvel espoir, l'Empire n'a pas dit son dernier mot! Et pour quelqu'un qui a toujours eu une grande préférence pour les méchants, autant dire que cet épisode est un pur régal! Ca commence très fort sur la planète Hoth, où la base secrète des rebelles est percée à jour. Plus qu'à envoyer l'artillerie lourde! Et quelle artillerie! Les AT-AT, mastodontes de métal, feront à tout jamais partie de l'imagerie Star Wars! Pourvues d'un blindage à l'épreuve des lasers, ces machines infernales marchent inexorablement vers les générateurs du bouclier qui empêchent la flotte impériale de débarquer à proximité. Seul point faible, le mécanisme des jambes, mais pour cela, il faut parvenir à les approcher! Et cette fois, les pilotes rebelles ne seront pas à la fête!

L'empire contre-attaque AT-AT

Après cette tonitruante entrée en matière, l'action retombe un peu: il faut bien se reposer un tantinet. C'est dommage pour le rythme, car la grosse bataille est cette fois située au début du film, mais Lucas sort son atout maître: le réalisateur Irvin Kershner. Ce dernier va réussir le tour de force de considérablement épaissir des personnages un peu légers dans l'opus précédent, et ce grâce à son talent évident pour diriger les acteurs. Pendant une bonne heure, on va finalement découvrir qui sont vraiment Han Solo, Leia Organa et Luke Skywalker. Et Kershner ne laisse personne de côté, parvenant même à mettre en valeur des personnages à priori secondaires. Je pense notamment au général Veers qui dirige l'attaque sur Hoth, ainsi que l'amiral Piett, haut-gradé de l'empire fort compétent, qui ne retrouvera jamais la même aura dans Le Retour du Jedi. Et puis bien sûr, impossible de passer sous silence l'immense, le merveilleux, le fabuleux Boba Fett! ;-)

L'empire contre-attaque Boba Fett

Boba en pleine conversation avec Vador: "What if he doesn't survive?"

Comment peut-on adorer à ce point-là un personnage qui doit apparaître à l'écran cinq minutes à tout casser, avec trois lignes de dialogue? J'en sais rien du tout... C'est ça, la magie Star Wars: créer des personnages inoubliables! La Nemesis de Han Solo parviendra à emporter son précieux colis dans son Slave 1, réduisant à néant les espoirs de Leia (on dirait presque que Han Solo est considéré comme mort!) et de son côté, Luke Skywalker a échoué dans son combat face à Vador, terrassé par la lourde révélation que ce dernier lui fera... Mission accomplie, Georgie... La suite, sinon, on te tue! ;-)

3 - Link


Link jaquette

Là, on entre dans le top 3 des films que j'ai le plus souvent vus. Et Link fait partie des VHS que j'ai proprement usées à force de la regarder. J'ai du le réenregistrer à sa dernière diffusion tellement la K7 était naze, et je ne savais pas me tourner vers le DVD, il n'était pas encore sorti à l'époque (et de toutes façons, l'édition est pourrie...). Qu'est-ce qu'on peut bien trouver à un singe qui s'habille en costard et fume le cigare? Oh, je ne vais pas trop perdre mon temps à me lancer dans une argumentation redoutable, c'est tout simplement un énorme coup de coeur, le genre de petit film qu'on zieute par curiosité et qui s'installe confortablement dans votre cerveau pour ne plus jamais s'en aller. Bien sûr, il y a tout un tas de petites choses qui sont autant de bonnes raisons de l'apprécier à sa juste valeur. Tout d'abord, la craquante Elisabeth Shue dans un de ses tous premiers rôles. Et elle en parle toujours avec humour, se rappellant qu'elle était censée prendre un bain sous le regard lubrique de ce bon vieux Link. Avouez que pour une jeune actrice, ca doit faire un peu bizarre ;-) ! Elle joue ici une étudiante américaine de passage à Londres et qui décide de proposer ses services au docteur Phillip, un anthropologue de renom (magnétique Terence Stamp! Si j'avais eu des profs comme ça, j'aurais peut-être aimé l'école...).

Link Shue & Stamp

L'objet de ses travaux porte sur le chaînon manquant autrement dit ce qui a bien pu se passer lorsque le singe est devenu un homme. Pour travailler tranquillement, il a acheté un vieux manoir isolé en pleine campagne. L'endroit idéal pour un thriller! Car le bien nommé Link, un des singes du professeur, va péter un cable lorsqu'il surprendra une conversation téléphonique où son maître prend la décision de s'en séparer définitivement (comprendre Bang-Bang!). On ne sait pas trop ce qui motive cette décision, mais il va s'en mordre les doigts! Car Link n'a plus du singe que l'apparence; à l'intérieur, c'est un être doté d'une grande intelligence, aussi sournois et manipulateur qu'un être humain peut l'être. Le suspense va monter crescendo, Link ne révélant son vrai visage que petit à petit. Le spectateur est évidemment au courant que le vieux singe cache bien son jeu, ce qui renforce la tension. Le réalisateur Richard Franklin (un australien, une fois de plus, je dois avoir un faible pour ce pays!) avait déjà montré ce qu'il savait faire dans Patrick (où un télépathe immobilisé dans un lit va faire du grabuge) ou même Psychose 2 (j'aime beaucoup cette suite, et pourtant ce n'était pas simple de passer après Hitchcock...), mais ici il s'est surpassé! Les scènes de suspense fonctionnent du tonnerre de dieu, bien ponctuées pas des poursuites haletantes et visuellement superbes (Ah, Link courant sur le toit du manoir dans un ciel de feu, alors que le couple de survivants se barricade comme il peut dans la pièce d'en dessous!)

Link camion

Link pas content, Link tout casser!!

Je terminerais par le gros point fort du film: la musique de Jerry Goldsmith. Cet énorme compositeur, que personne ne pourra remplacer, a pourtant pondu des musiques toutes plus inoubliables les unes que les autres (La canonnière du Yang-Tse, La malédiction, Alien, Rambo II, Basic Instinct, etc, etc, etc...) et sans doute plus prestigieuses que pour ce petit film anglais, où le synthé est roi. Et pourtant, c'est de loin celle que je préfère! Toutes B.O.F. et compositeurs confondus d'ailleurs! Ca ne s'explique pas mais voilà, je l'ai cherchée pendant des années, cette musique. Rien que pour ça, Internet valait la peine d'être inventé, notamment pour un ancien site de partage, qui a du fermer ses portes (Satellite, si je ne me trompe pas... ). Moins connu que Napster à l'époque, il proposait en revanche un catalogue gargantuesque. Dont la musique de Link. Une bête musique de cirque, un peu tribale... qui me remplit de bonheur. Un immense merci à la personne qui avait mis cette merveille online!

2 - Predator


Predator jaquette

Il y a bien longtemps, les dieux du box-office se prénommaient Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger. Lorsque mes parents s'absentaient une soirée, la valeur sûre était de me rapporter de la vidéothèque le dernier Schwarzy ou le dernier Stallone: "Tiens, je t'ai pris le dernier Schwarzy", me dit mon père ce soir-là en me tendant la boîte. Pas de jaquette, c'était la boîte standard de transport qu'on donnait avec toutes les K7 louées. Et à cette époque, je ne lisais pas de magazines, donc le titre ne me disait absolument rien!! "Predator, c'est quoi ce machin?" Pour couronner le tout, mes parents s'en vont justement au moment où le film commence et j'ai donc droit aux dernières recommandations d'usage. Résultat: je loupe complétement la petite séquence dans l'espace, où on voit une navette extra-terrestre passer à proximité de la Terre et lâcher une petite capsule! Et puis le générique commence, des hélicoptères, des militaires... Un bon gros film d'action qui m'attend, quoi! Youhouuu!! ;-) J'ai bien entendu été retourné comme une crêpe en suivant ce commando lâché en pleine brousse pour une mission de nettoyage. D'abord, quelques images thermiques qui sèment le doute, ensuite les cadavres suspendus? L'hypothèse d'un autre commando ennemi super équipé semble être de moins en moins plausible! Mais pour bien détourner l'attention, le camp des rebelles est trouvé, et Dutch peut lâcher ses hommes surentraînés. Autant dire que le combat ne fait pas long feu, et qu'on ne signale un seul blessé (et encore, Blaine, une goutte de sang, ca le gêne pas ;-) ) pour des dizaines de morts de l'autre côté. Une véritable équipe de rambos, quoi!! Et un challenge intéressant pour un occupant des lieux qui nous sera progressivement révélé: un extra-terrestre en quête de trophées!

Predator Schwarzy

La chasse à l'homme peut commencer et le film de guerre se transformer en implacable suspense. Totalement dépassés par cet adversaire invisible, Dutch et ses hommes se rendent tout doucement compte que cette jungle sera leur tombeau. Une jungle étouffante, omniprésente, magnifiée par la caméra de John McTiernan, qui s'imposera petit à petit comme un réalisateur extrêmement doué, mais passablement maudit, tant de nombreuses épreuves se placeront sur sa route. Mais nous n'en sommes pas encore là, et pour le moment, il faut se dépatouiller avec un script assez simpliste, une première ébauche de la créature qui faisait plus rire que peur et un décor naturel qui posera de nombreux problèmes (il aura fallu faire venir des arbres et des feuilles, l'équipe ayant commencé le tournage un peu trop tard dans l'année. La saison sèche étant déjà bien avancée, la forêt semblait bien moins dense que prévu). Pour l'extra-terrestre, la providence mit finalement Stan Winston sur le coup, qui avec toute son équipe, élaborera un être humanoide divinement superbe! Je vivrais sûrement encore longtemps avant de voir une aussi belle créature inventée au cinéma! Sous le costume, Kevin Peter Hall (que l'on peut voir à la fin du film, dans l'hélicoptère qui vient rechercher Dutch) donne une magnifique présence, une gestuelle parfaite, à la fois grâcieuse et massive.

Predator

La dernière demi-heure du film est un véritable monument de cinéma. Un énorme face-à-face, où la seule chance pour l'homme est de redevenir le chasseur qu'il était il y a des temps immémoriaux. La bête contre la bête. Même le Predator au fil du combat devra mettre de côté ses petits gadgets high-tech. Pas le moindre dialogue, tout au plus un hurlement bestial de Schwarzy, et ses habituelles punchlines, bien évidemment (ca doit être dans son contrat ;-) ). Un duel à mort, dans un décor reconstitué en studio. Ce qui n'empêche pas McTiernan d'encore mieux mettre en avant un environnement qui a décidément une influence déterminante pendant toute la durée du film. Jamais jungle n'aura été aussi belle, aussi envoûtante, aussi dangereuse... Un écrin de luxe pour un Predator qui m'aura bien plus marqué que le mignon E.T. !!

1 - Predator 2


Predator 2 jaquette

Comment perdre toute crédibilité aux yeux d'un cinéphile? Oh, c'est bien simple, il suffit de répondre à la question "C'est quoi ton film préféré?": "Predator 2!!!" ;-)

Comme vous pouvez le constater, je me moque bien de ce que peuvent penser les cinéphiles, j'affiche haut et grand mon amour du cinéma de genre. Voilà un film qui résume tout ce que j'aime dans le cinéma, je ne vois donc aucune raison de le remplacer par un plus consensuel Parrain ou autre Citizen Kane. Mais parlons plutôt de la bête, car elle est de retour! Des multiples visions du premier Predator l'avaient déjà érigé en dieu de la pellicule, j'attendais donc impatiemment de retrouver mon héros, et cette fois sur grand écran (pas si grand que ça d'ailleurs, car à ce moment-là, les multiplexes n'étaient pas encore les rois). Quelle torgnole, mes aïeux!! Au générique de fin, je me suis levé comme un automate, oubliant complétement un de mes amis venu avec moi (Lom, si vous me lisez... ;-) ). A la sortie du Plaza, je partais même dans la mauvaise direction, il a fallu que mon pote que rattrappe en beuglant "Hé, c'est de l'autre côté qu'on doit aller!!!" "Heeeein??!??". Et la leçon ne m'a pas suffit, je suis retourné illico le revoir une seconde fois avec quelqu'un d'autre. Après cela, il a fallu une éternité pour qu'il sorte enfin à la location. Tous les mois, je posais la même question au gars de la vidéothèque: "Et alors, il est sorti, Predator 2?" "Ben non, il a du retard". Et pas qu'un peu, ca faisait déjà des semaines qu'il y avait l'affiche en carton du film claironnant son retour pour le mois de février! Avril et toujours rien... Insoutenable... Et puis finalement, il est là, tout chaud tout beau! Je l'ai regardé trois fois en suivant, une fois pour le fun, une fois en le recopiant et une dernière pour vérifier que ma copie était bonne. Et puis pendant une semaine, deux fois par jour... Un véritable Predatoralcoholic!! Si je n'avais pas ma dose quotidienne de Predatorine, c'était la fin du monde! Progressivement, j'ai pu m'en détacher, mais ce fut dur... Heureusement que les Predatoralcoholics Anonymes étaient là, sinon, je ne sais pas ce que je serais devenu...

Predator 2 Danny

Quoi qu'il en soit, pensez bien que lorsque je parle de ce film, l'objectivité est enfermée à double tour au plus profond d'une grotte, derrière une lourde grille de métal. Déjà que je ne la laisse pas sortir très souvent... Mais je vais tout de même tenter une explication, car tout de même, rien que le fait de le préférer au chef d'oeuvre de McTiernan, ca mérite quelques éclaircissements. On laisse tomber la jungle naturelle pour une jungle de béton et de métal, embrasée par une guerre des gangs sans précédent, qui a transformé Los Angeles en un véritable enfer urbain. La chaleur écrasante est toujours là, rendant les hommes de plus en plus fous. L'endroit idéal pour une chasse... Modèle d'action non-stop, le film ne perd pas de temps: on tombe en pleine guerre opposant les flics et les trafiquants. Au milieu du conflit, un Predator qui se fera une joie de mettre tout le monde d'accord. Avec toute la classe dont il est capable: attaque rapide et sans pitié. Un véritable carnage... IL est de retour! IL va casser la baraque!! D'emblée, le ton est donné: LA star du film, c'est lui! Il ne faut même plus se poser la question "Danny Glover va-t-il faire oublier Schwarzenegger?". Le réalisateur y répond très vite: "On s'en fout! Tu viens voir le Predator, non? Et bien, tu vas être servi!"

Predator 2

S'enchaîne alors un véritable festival Predator, ce dernier cumulant les coups d'éclats en liquidant les trafiquants de drogue un par un. Un superhéros, notre alien préféré? Pas loin, même s'il se contente de supprimer les personnes qui ont une arme. Et les trafiquants armés, c'est pas cela qui manque. On découvre même un peu de sa psychologie lorsqu'il empêche par deux fois le flic de tomber, mais ce dernier a le mauvais réflexe de sortir son pistolet. Paradoxalement, le Predator ne se prive pas de son côté d'utiliser les siennes! Filet tranchant, lance, disque... Il s'amuse comme un petit fou ;-) ! Et si son prédécesseur a commis l'erreur de trop se fier à sa vision thermique, on découvre avec grand bonheur les multiples visions que renferme son masque (le jubilatoire U-L-T-R-A-V-I-O-L-E-T !!). Tout est fait pour le mettre en valeur, et Stephen Hopkins démontre avec cette suite qu'il fait partie des réalisateurs intéressants, toujours soucieux de donner du plaisir aux spectateurs (et il en redonnera avec le très réussi L'ombre et la proie). Le casting est un véritable bonheur pour les amoureux du cinéma des années 80: Danny Glover démontre qu'il peut être un adversaire de taille pour le Prédator, dans le rôle d'un flic bulldozer. Toujours de L'Arme Fatale, Gary Busey est également de la partie. Autre grand monsieur des eighties, Bill Paxton (The Lords of Discipline, Terminator, Aliens, Aux frontières de l'aube... Mazette!). Et ca fait plaisir de revoir Maria Conchita Alonso, de Running Man. A nouveau sous le costume, Kevin Peter Hall fait des étincelles, toujours la pose et le geste parfait. Il me semble important de le signaler, car c'est bien ce qu'il manque le plus dans Alien VS Predator: un interprète de qualité, totalement à l'aise sous le costume, et qui ne donne pas l'impression d'être un catcheur poid lourd. Triste qu'une anodine transfusion de sang signera son arrêt de mort, ayant contracté le virus du SIDA par la même occasion. Il nous a quitté à peine un an après la sortie de Predator 2. Monsieur Hall, merci pour tout...

Soundwave