vendredi 9 décembre 2011

I maestri dell''orrore: Mario Bava

J'aurais peut-être du commencer par lui, mais voilà, le hasard en a décidé autrement, et c'est le fiston qui a eu les honneurs de commencer ma série sur les maîtres italiens de l'horreur. Si Lamberto possède une filmographie assez inégale, c'est déjà moins le cas avec son père, véritable artisan du cinéma, et qui fait partie des rares réalisateurs autant appréciés des cinéphiles que des cinéphages (petit exploit en soi...). Même si je ne suis pas un fanatique absolu du bonhomme (j'ai beaucoup plus de plaisir à défendre un Lucio Fulci, par exemple...), je me suis rendu compte petit à petit du talent de ce réalisateur, qui a apporté tant de choses au cinéma fantastique et d'horreur, et ca n'est pas pour rien qu'il a eu une influence décisive sur certains réalisateurs contemporains, tel un Tim Burton traumatisé par le Masque du Démon. Malgré cela, la renommée de Mario Bava n'est pas vraiment proportionelle à ses capacités de cinéaste et c'est donc avec un devoir de mémoire que je rédige ces quelques lignes...

Le Masque du Démon (1960 - La maschera del demonio)


Le Masque du Démon - Jaquette

Sans doute le film le plus emblématique du maestro. Je l'ai vu une première fois très jeune lors d'une soirée spéciale fantastique sur une chaîne belge, mais si le début m'avait laissé un bon souvenir, je dois avouer que le reste avait un peu disparu de ma mémoire. Il faut dire que le film suivant était Hurlements de Joe Dante, que je n'avais jamais vu, donc la grosse claque (les loups-garous de Rob Bottin restent la référence absolue, en ce qui me concerne). Mais laissons de côté ces grands poilus, et intéressons nous plus en détail à cette histoire de sorcière. Il s'agit justement d'un personnage typique appartenant au folklore fantastique qui a rarement connu les honneurs d'un film à la hauteur de sa réputation. Seul les Walt Disney sont parvenus à nous concocter des sorcières dignes de ce nom, c'est dire. Le seul film vraiment réussi reste pour moi le Suspiria d'Argento. Et ce Masque du Démon, dans une moindre mesure. Le film commence par la traditionnelle scène de bûcher, mais tellement parfaite esthétiquement qu'elle s'impose immédiatement comme une référence. C'est l'occasion de vérifier les talents de Bava, dans un noir & blanc sompteux et de découvrir la troublante Barbara Steele. Cette actrice anglaise deviendra malgré elle l'égérie de films fantastiques et gothiques dont le Pit and the Pendulum de Corman et Danse Macabre du duo Corbucci/Margheriti. Joe Dante s'en souviendra en faisant appel à ses services dans Piranha mais elle évoquera parfois sa carrière avec amertume, déçue de ne pas avoir eu sa chance dans un registre plus "sérieux". Il faut dire qu'elle a vraiment marqué les esprits dans le rôle d'Asa Vadja, sorcière qui mourra avec son amant et qui, bien entendu, profèrera la malédiction d'usage, en promettant de revenir se venger. C'est à ce moment que l'inquisiteur ordonne au bourreau de placer le masque du démon sur le visage de la pécheresse. Ce masque est hérissé de pointes à l'intérieur, détail qui d'ailleurs a marqué le jeune Tim Burton, et qui n'a pas su s'empêcher de faire un hommage dans Sleepy Hollow. Le bûcher est ensuite allumé, mais les forces du mal viendront en aide à leur servante en déclanchant une tempête qui éteindra le feu. La sorcière meurt de douleur et est ensuite placée dans un cerceuil pourvu d'une croix, qui l'empêchera de revenir à la vie.

Le Masque du Démon - Snap 1

Une sorcière pas tout à fait reconstituée...

Deux siècles plus tard, deux médecins de passage vont pénétrer dans la crypte, leur carosse étant immobilisé temporairement. Evidemment, ce n'est pas un hasard, et à nouveau les forces du mal, bien aidées par la curiosité des scientifiques, vont faire renaître la sorcière. Et c'est un peu ici que les choses se gâtent pour le spectateur que je suis, le reste du film ne parviendra plus à atteindre l'excellence de cette longue introduction et la fameuse sorcière sera finalement sous-exploitée, à ma grande déception. C'est encore l'amant de celle-ci, également revenu d'entre les morts, qui sera le plus inquiétant, dans certaines scènes absolument magnifiques.

Le Masque du Démon - Snap 2

"Le carosse de monsieur est avancé... Ma sorcière bien-aimée voudrait vous voir..."

L'idée de prendre comme héros des scientifiques qui ne croient pas aux légendes, tout comme le spectateur, permet une identification assez rapide. Mais il manque un je ne sais quoi de palpitant pour en faire un excellent film. En l'état, les amateurs d'horreur gothique à l'ancienne seront comblés, tout y est: brouillard, manoir, crypte, passage caché, etc, etc... Les autres risquent de trouver le spectacle un peu désuet. Ou bien comme moi, ils passeront un bon moment, s'émerveillant parfois sur certains plans et sur une Barbara Steele assez magnétique. En remettant les choses dans leur contexte, pour un film de 1960, Le Masque du Démon a tout de même fière allure.

Verdict: 7/10

Le corps et le fouet (1963 - La frusta e il corpo)


19ème siècle. Les Menliff sont tout sauf ravis de voir débarquer au chateau Kurt, l'aîné de la famille (le grand Christopher Lee, dans tous les sens du terme). Après s'être absenté pendant de longues années, il est de retour pour constater que sa cousine Nevenka, son ancienne amante, s'est finalement mariée avec son frère, sous influence paternelle. Ajoutez à cela que Kurt a eu par le passé du sang sur les mains, et vous obtenez une belle petite bombe prête à exploser. Les vieilles rancoeurs refont surface, les vieux amours également, il n'en faut pas plus pour qu'un meurtre se produise. Et c'est la première surprise du film: Chris Lee disparaît après 25 minutes, son personnage goûtant au tranchant d'un poignard! Heureusement pour le spectateur, il reviendra pour hanter le château, afin d'accomplir sa vendetta. Le tout dans une atmosphère qu'affectionne tout particulièrement Mario Bava: un vieux château, le sifflement du vent, le tonnerre et les éclairs, la crypte familiale, sans oublier les savants éclairages qui donnent un aspect onirique à l'ensemble... Si de nos jours, une telle ambiance ne fait plus vraiment peur (ou alors, c'est moi qui regarde trop de films d'horreur/épouvante :-) ), elle a par contre l'avantage de plonger l'amateur de ce genre de films dans une sorte de cocon confortable, de donner l'impression d'être dans un lieu familier, tout en gardant un scénario suffisamment ambigu pour semer le doute.


Nevenka scrute l'obscurité...

La jolie interprète de Nevenka (Daliah Lavi) assure à elle seule le spectacle, évidemment grâce à un adorable minois, mais aussi grâce à sa folie qui menace d'exploser à tout moment, la mort brutale de son ancien amant l'ayant sérieusement ébranlée. Un brin de sadomasochisme est ajouté pour couronner le tout, Kurt appréciant de fouetter sa belle même par delà la tombe. Cette histoire d'amour sulfureuse va plonger toute la famille dans un océan de doutes et de paranoïa, jusqu'au dénouement final, pas trop mal foutu, d'ailleurs!

Verdict 7/10


Les trois visages de la peur (I tre volti della paura) - 1963


Les trois visages de la peur - Jaquette

Peut-être le premier film d'épouvante qui se compose de trois sketches. Le réalisateur va donc explorer trois peurs différentes à travers trois histoires différentes:
  • Il Telefono/Le téléphone: une jeune femme (Michèle Mercier, très loin de son personnage phare Angélique...) est persécutée au téléphone par son ancien amant, un gangster qu'elle a finalement envoyé en prison. Mais il s'est justement évadé aujourd'hui et il a visiblement soif de renvanche! Seulement voilà, les apparences sont parfois trompeuses et on ne connait jamais assez les gens...
  • I Wurdulak/Le Wurdulak: un comte trouve un cadavre sur son chemin vers une ville voisine. En se rendant à la maison la plus proche, il fera connaissance avec la famille de l'assassin et sera rapidement confronté à la légende locale: le Wurdulak, campé par un Boris Karloff, toujours aussi impressionnant. Sans doute pas le meilleur comédien au monde, mais sa présence à l'écran suffit pour alourdir l'atmosphère de quelques tonnes...

Les trois visages de la peur - snap1
  • La Goccia d'Acqua/La goutte d'eau: une comtesse vient de décéder d'une crise cardiaque et on appelle une jeune femme d'urgence afin de préparer le corps pour les funérailles. En voulant lui passer une robe, elle remarque une bague qui doit valoir une fortune et ni une ni deux, le bijou disparaît dans ses attributs mammaires! Mais on ne vole pas les morts comme ça, et à son retour chez elle, le fantôme de la comtesse va se faire une joie de la tourmenter jusqu'à la mort...

Les trois sketches sont de qualité équivalente, même si le premier m'a un peu moins emballé, vu son absence totale de fantastique. Mais le suspense tient la route, grâce au jeu convaincant de l'actrice principale. Et cette sonnerie de téléphone vous vrille vraiment la cervelle... Le son sera d'ailleurs un élément important qu'on retrouvera dans la troisième histoire, notamment avec cette fameuse goutte d'eau. En effet, sans doute rongée par la culpabilité, la voleuse entendra distinguement une goutte d'eau tomber dans sa maison. D'abord à l'évier, ensuite à la baignoire et finalement à cause du parapluie trempé. La situation pourrait être drôle dans un Charlie Chaplin, mais ici, grâce au son, on sait que quelque chose de terrible va se passer.

Les trois visages de la peur - snap2

Retour au deuxième segment, le plus long des trois, il me semble. Si le résumé que j'en ai fait peut sembler mystérieux, il l'est tout de suite moins si je vous annonce qu'un Wurdulak est tout bêtement un vampire. Et l'histoire se concentre surtout sur la perte d'un être aimé, passé de l'autre côté. Ce qui donne une très bonne scène lorsque la mère entend son fils, emmené quelques heures plus tôt par le Wurdulak, revenir pendant la nuit, implorant de le laisser entrer. Le père fera tout pour empêcher son épouse d'ouvrir la porte, mais l'instinct maternel prendra le dessus, provoquant la perte de la famille au grand complet (ca fait un peu penser aux Vampires de Salem, hmmm?). Si le rythme de cette partie n'est pas assez soutenu, Bava compense par de superbes décors, savamment éclairés avec des couleurs dont il a le secret. Il ponctue également son récit de séquences particulièrement inventives au niveau de la mise en scène, et lorsqu'un vampire hypnotise le héros, on ressent parfaitement le trouble qu'on doit éprouver pendant cette manipulation/séduction. C'est aussi cela, un grand réalisateur.

Verdict: 7/10

Je me permets ici de faire un petit aparté, ne résistant pas à l'envie de dresser ici et maintenant, un petit top 5 des meilleures histoires de tous les films à sketches que j'ai vu (une petite vingtaine):

5 - From Beyond the Grave/Frissons d'outre tombe: le segment avec Peter Cushing, qui n'est pas vraiment un segment, mais plutôt la chute du film, car Cushing joue le rôle d'un antiquaire qui raconte des histoires à ses clients. Et il les raconte bien mieux que dans Le train des épouvantes...

4 - Nightmares/En plein cauchemar: Le segment "Night of the Rat" est terriblement réussi, avec un énorme rat qui a élu domicile dans la maison d'une gentille famille.

3 - Creepshow: le dernier segment, "They're Creeping Up On You", où un E.G. Marshall halluciné va devoir faire face à une horde de cafards. Hé oui, les petites bêbêtes, toujours... On ne se refait pas... ;-)

2 - Tales From the Darkside: à nouveau, le dernier segment, avec la gargouille ("Lover's Vow"), où comme souvent dans ces courts récits, la fin est très réussie. Aaaah, cette dernière phrase hurlée par Rae Dawn Chong: "TU M'AVAIS PROMIS DE LE DIRE A PERSONNE!!!!"

1 - Creepshow 2: souvent considéré comme moins bien que le premier, parce que Romero, patati, patata... Mais le deuxième segment "The Raft", qui était déjà la meilleure nouvelle du King selon moi, est ici superbement adaptée. Quand une grosse tâche noire qui flotte à la surface transforme les eaux d'un lac en cauchemar...

Six femmes pour l'assassin (Sei donne per l'assassino) - 1964


Six femmes pour l'assassin - Jaquette

Agréable surprise que ce film, dans tous les sens du terme. Une petite précision s'impose: après avoir lu plusieurs articles sur Mario Bava, il y a un titre qui revenait très souvent dans la liste de ses films prestigieux: Six femmes pour l'assassin, vous l'aurez compris. Et justement, c'était le seul de cette liste que je n'avais pas encore vu. ô râge, ô désespoir... Jusqu'au jour où je découvre dans une rangée secrète de ma vidéothèque (comprendre planquée dans les tréfonds du hangar à K7) un titre inconnu de l'illustre réalisateur: L'Atelier de la Mort. Evidemment, les fans purs et durs lisant cet article sourient déjà en pensant à l'inculte que je suis, mais voilà, au fur et à mesure que le film avance, je me dis: "la vache, l'histoire ressemble drôlement à ce que j'ai pu lire sur Six femmes pour l'assassin". Et pour cause, c'est tout simplement un autre titre! Chose que je n'ai pu vérifier que par la suite, mais tout de même, ca m'a fait plaisir de tomber dessus sans le faire exprès!

Six femmes pour l'assassin - Affichette

Mais finissons-en avec le préambule, et attaquons direct le récit. Dans un atelier de haute-couture, un modèle est sauvagement assassinée. La police s'en mêle rapidement mais l'enquête piétine. Un second modèle disparaît à son tour, des suspects sont arrêtés pour alibis boiteux, mais le meurtrier est toujours en liberté. Qui peut-il bien être? Et pourquoi s'en prend-t-il à toutes ces femmes? Ne comptez pas sur moi pour révéler quoi que ce soit d'autre, mais s'il y a une chose qui est sûre: tout le monde semble être coupable car tout le monde a quelque chose à cacher. Rien ne facilite la tâche du spectateur, même en connaissant la fin, on se dit que ca aurait pu être un autre personnage tout en restant crédible. C'est donc là une des forces du film.

Six femmes pour l'assassin - snap1

L'insaisissable assassin... Non, il n'est pas invisible...

Une autre, c'est une mise-en-scène très travaillée, au visuel époustouflant. Mario Bava soigne la moindre image de son film et c'est un régal pour les yeux. Je m'étais fait ce soir-là une soirée Bava, deux Lamberto et un Mario, j'avais poussé le vice à intercaler celui du père entre ceux du fils (Jusqu'à la Mort et La Maison de la Terreur), quelle différence!! Même si je me dois de tempérer un peu (Jusqu'à la Mort n'est qu'une production télé et La Maison de la Terreur n'est tout de même pas filmé avec les pieds...), force est de reconnaître que Bava père avait le cinéma dans le sang! Non seulement les plans sont superbes mais il n'en délaisse pas moins le plus important: le récit. C'est limpide, assez bien rythmé, joliment gore mais sans excès. Et même si ce n'est pas le film que je regarderais en boucle, je comprends tout à fait pourquoi on en parle tant, de ce Six femmes pour l'assassin...

Six femmes pour l'assassin - snap2

Verdict: 7/10

Opération Peur (1966 - Operazione paura)


Rien de tel qu'un petit village complètement perdu et isolé pour que les vieiles légendes et superstitions remontent à la surface dès qu'un meurtre y soit perpétré. C'est un homme de science, le docteur Eswai, médecin légiste de son état, qui va être rapidement confronté à des évènements étranges. Arrivé sur place après l'inspecteur Kruger, ces deux réprésentants d'une société moderne vont avoir toutes les peines du monde à mener une enquête digne de ce nom, les villageois étant on ne peut plus réticents à affronter les démons de l'au-delà. Une petite fille spectrale, plus précisément, qui choisit ses victimes pendant la nuit.


Coup monté ou véritable apparition surnaturelle? Comme le héros du film, le spectateur reste dubitatif jusqu'au dénouement final, et c'est là l'une des forces du film. L'ambiance dans ce petit village est également très bien rendue, et je n'aimerais pas trop y traîner la nuit, pour tout dire! D'autant plus qu'il faut compter avec des personnages aussi inquiétants que la baronne Graps et Ruth, une authentique sorcière, interprétée par la sublime Fabienne Dali. Encore une actrice italienne qui brûle la pellicule... De par sa précense et sa très belle voix, elle devient la véritable héroïne du film en un clin d'oeil! Mario Bava ne s'y trompe pas et la sublime dans tous ses plans.


Il n'oublie pas non plus de glisser progressivement vers un fantastique de plus en plus appuyé, avec un manoir Graps labyrinthique dont l'éclairage est soigné aux petits oignons! Il n'hésite pas à utiliser un truc vieux comme le monde, où le docteur Eswai tente de rattrapper son double en courant d'une pièce à l'autre, la dite pièce étant toujours la même grâce à la magie du montage. Une musique inquiétante fait le reste, et même si l'opération peur n'est pas totalement remplie (cela reste un joli film gothique un peu désuet, je mentirais en disant que je me suis agrippé à mon fauteuil), l'ambiance est une fois de plus réussie à tous les niveaux. C'est tout ce que j'attends d'un film de Mario Bava (ici secondé par son fiston pour la seconde équipe de tournage).

Verdict 7/10



L'île de l'épouvante (1970 - 5 bambole per la luna d'agosto)



Un petit groupe de personnes, composé de 3 industriels, d'un scientifique et de leurs femmes se retrouvent sur une île pour prendre du bon temps. Mais un psychopathe se cache parmi eux, et petit à petit, élimine méthodiquement tous ces riches bourgeois. Si Bava n'aimait pas trop le script à l'origine, il s'est arrangé pour qu'il corresponde mieux à ce qu'il voulait, annonciateur de la Baie Sanglante: montrer des gens pour lesquels le public n'a aucune sympathie se faire trucider. Ils ou elles sont tous et toutes des faux-culs de première, des manipulatrices, imbus de leur petite personne et persuadés que l'argent est la valeur numéro uno. Même les plus sympathiques ont quelque chose à cacher, et la sarabande des meurtres met le spectateur dans une drôle de situation. Grand moment du film (le genre de petites scènes qui en tout doivent durer 2 minutes, mais qui me font garder un bon souvenir du film): les cadavres sont accrochés dans la chambre froide de la villa les uns après les autres, avec une petite musique au piano pour accompagner le tout, totalement décalée, limite musique de troupe ambulante.


L'endroit où l'action se déroule est superbe, une villa sur la plage, la nature, le beau ciel bleu... Toutes les femmes sont belles en particulier Edwige Fenech, grande habituée des productions italiennes de l'époque... Bref, c'est dans ce cadre paradisiaque qu'on pourra apprécier ce petit jeu de massacres, où l'identité du tueur n'a finalement que peu d'importance.


La preuve, je l'avais vu il y a trois ans, je ne me souvenais même plus de qui il s'agissait. Seul ombre au tableau, un immense passage à vide de plus de 30 minutes (sur un film de 80 minutes, c'est tout de même gênant), totalement inexplicable. Le premier meurtre survient très rapidement, trop rapidement même, car après plus rien... Les gens papotent presque comme si de rien n'était, alors qu'il y a eu un mort, et qu'en plus le bateau a disparu. Bloqués sur une île avec un meurtrier, je crois que j'aurais déjà démoli tout le mobilier pour me confectionner un radeau et foutre le camp, mais là, non, aucune panique, tout le monde reste stoïque. Et puis, vers la cinquantième minute, le film s'accélère et les meurtres se succèdent à un rythme presque effréné, rythmé par cette musique au piano à chaque fois que le corps de la victime est traîné jusqu'à la chambre froide, emballé dans un plastique et se balançant en cadence, pour bien le différencier des autres cadavres. Attention, le film n'est pas gore du tout, pas très violent, rien de tout cela... Juste ces petites notes qui résonnent encore dans ma tête...

Verdict: 6/10


Une hache pour la lune de miel (Il rosso segno della follia) - 1970


Une hache pour la lune de miel - Jaquette

La chaîne Arte nous réserve souvent de bonnes surprises, comme cette diffusion d'un des Bava majeurs que je n'avais pas encore eu la chance de voir. C'était donc l'inratable de la semaine, et j'étais devant la télé un bon quart d'heure avant le début du film, chose assez rare pour être signalée. D'emblée, le début rassure, c'est une fois de plus magnifiquement filmé, la science du cadre précis et minutieux témoigne bien que le maestro est derrière la caméra (aidé du fiston pour la seconde équipe, mais là ca ne se remarque pas trop... ;-) ). Le film s'attarde sur John Harrington, qui s'occupe d'une boutique spécialisée dans les robes de mariage. Ce serait tout de suite assez ennuyeux, mais voilà John est un tueur en série... Systématiquement, les jeunes filles sur le point de se marrier seront occies à la hache (les goreux, circulez, y a rien à voir).

Une hache pour la lune de miel - Snap 1

L'arme du crime servie sur un plateau d'argent...

Evidemment, difficile de bâtir une trépidante enquête policière avec un tel postulat, car le seul point commun qu'ont tous ces meurtres est justement Harrington lui-même, qui en même temps qu'il fournit une robe de mariée, donne un indice plus que parlant à la police. D'ailleurs l'inspecteur le suspecte fortement dès le début du film, il ne lui reste plus qu'à dénicher des preuves. Mais le scénario bifurque vers tout autre chose et va plutôt s'intéresser à la psychologie du tueur, de ses rapports avec sa femme qui le méprise (elle ignore tout de sa double personnalité, bien entendu...) et qui refuse de divorcer uniquement pour ne pas perdre d'argent. Et bien entendu, on connaîtra à la fin du film le trauma qui le pousse à tuer des futures mariées (il ne faut pas s'attendre à un twist de la mort qui tue, c'est assez simpliste...).

Une hache pour la lune de miel - Snap 2

Notre ami le tueur dans un geste quotidien. Regardez bien son visage. Ce sera la même expression pendant tout le film...

Si la réalisation tente vaille que vaille de rendre cette étude psychologique passionnante, Bava est ici confronté à un problème de taille: l'acteur principal Stephen Forsyth (10 films de 1964 à 1970... Une hache pour la lune de miel est d'ailleurs son dernier film...) est absolument imbuvable. Aussi charismatique qu'une courgette, on est ici en présence d'un des tueurs en série le plus transparent qui soit! Un énorme inconvénient quand on sait que l'acteur est de tous les plans et très rapidement, un ennui mortel s'installe... J'estime qu'il faut un minimum de fascination morbide pour qu'un film de ce genre puisse plaire au spectateur, et on est très loin d'être fasciné par un tel personnage, qui aborde quasiment la même expression figée tout au long du métrage. Vraiment dommage, car il y avait là matière à faire un bon film, pourtant... Comme quoi, un bon casting, ca ne peut pas faire de tort...

Une hache pour la lune de miel - Snap 3

Le seul moment du film qui m'a pour ainsi dire réveillé... Les trois visages de la peur passent à la télévision et notre assassin s'en sert même comme alibi! Croustillant...

Verdict 4/10

La baie sanglante (Reazione a catena) - 1971


La baie sanglante - Jaquette

Visionné une première fois sur une VHS qui date de Mathusalem, et une seconde fois grâce à Mad Movies, entre les deux, La baie sanglante n'a rien perdu de son efficacité et de sa férocité. Pour une sombre histoire de propriété que tout le monde vise à s'approprier, une magnifique baie sera le théâtre de meurtres sanglants. La première scène résume bien le film à elle toute seule. La propriétaire, seule dans son grand château et soucieuse de préserver son beau domaine, est étranglée à mort par son mari, désireux de s'accaparer sa fortune. La vieille femme n'a même pas le temps de rendre son dernier souffle que le mari est assassiné à son tour par un mystérieux inconnu. Dès lors, les héritiers, tous des vautours humains, se ruent vers la baie, plus pour l'argent que pour résoudre ce double meurtre abominable. Et la réaction en chaîne de continuer (voir le titre original absolument parfait)...

La baie sanglante - Snap

Si La baie sanglante s'est fait de plus en plus connaître au fil du temps, c'est surtout parce qu'il peut être considéré comme l'inspiration majeure d'un genre né dans les années 80: le slasher. Bien avant les Vendredi 13, Mario Bava se faisait une spécialité de suppressions aussi variées que sanglantes: strangulation, empalement, armes blanches... Notre ami Jason a surement bien potassé ce film avant de passer à l'action! Si la réalisation du maître n'est pas aussi léchée que d'habitude, elle gagne en nervosité. Très sèche et très crue en particulier lors des scènes de meurtres. Ce qui nous donne une ambiance assez poisseuse, bien relayée par une musique très seventies signée Stelvio Cipriani. Le réalisateur se permet néanmoins quelques petites touches d'humour ci et là pour décompresser un peu. Malgré tout, il manque un petit quelque chose pour que le film soit considéré comme une réussite. Pas mal de temps morts qui ralentissent le récit et quelques personnages un peu lourdingues, mais rien de honteux en soi.

Verdict: 6/10

Baron Vampire (1972 - Gli orrori del castello di Norimberga)


Autriche. Peter Kleist retourne dans son Autriche natale, pour faire une petite visite chez son oncle et visiter le château d'un des ses ancêtres, le Baron Otto von Kleist. Ce dernier est au coeur de plusieurs légendes de la région, des légendes pas très recommandables, évidemment! Poussé par la curiosité, le brave Peter, accompagnée de Eva Arnold, l'assistante de son oncle (jouée par Elke Sommer, que Bava retrouvera deux ans plus tard, voir ci-dessous) va réveiller le Baron du sang avec une incantation trouvée dans un vieux grimoire (les grimoires sont toujours vieux, d'ailleurs...). Voilà pour une première partie tout à fait agréable, avec la présentation des lieux, un vieux château, et surtout sa chambre de torture. La réalisation est soignée mais très classique et on attend que le maître se lâche avec l'apparition du fameux baron. Et c'est à partir de ce moment-là que les choses se gâtent, car malheureusement ce personnage sera franchement bâclé, à tel point que j'ai souvent eu l'impression de regarder un épisode de Scoubidou, avec le monstre qui est en fait bien humain et qui porte un masque de kermesse. Mais non, il s'agit bien d'un personnage fantastique à part entière mais dont le potentiel ne sera jamais utilisé, sauf peut-être dans une scène où un malheureux finira ses jours dans un cercueil style Vierge de Nuremberg, donc hérissé de piques.


Le reste du temps, le grand méchant du film se résume à une ombre fugitive, qui se contente de courir après l'héroïne ou bien d'ouvrir une porte, zoom sur la clinche à l'appui. Rien de bien folichon. En revanche, une scène très réussie montre nos héros demander conseil à une médium afin de se débarrasser de leur ennemi (je leur aurais surement répondu "Fallait pas l'invoquer, bande de moules!"). Une apparition surnaturelle se chargera de leur révéler le moyen d'envoyer le baron ad patrès.


Voilà typiquement une scène où Bava est très fort, un simple effet d'éclairage et une bonne incrustation, et voilà un esprit on ne peut plus crédible qui s'adresse à des mortels stupéfaits. L'image est magnifique et je suis persuadé que dans 10 ans, en évoquant ce film dans mon cerveau, ce sera la seule qui restera. Insuffisant pour en faire un bon film, sans doute que le maestro se fatigue tout doucement du genre...

Verdict 5/10


La maison de l'exorcisme (La Casa dell'esorcismo) - 1973


La maison de l'exorcisme - Jaquette

Réponse italienne à L'exorciste, qui a certainement été torchée en quatrième vitesse, car les deux films sont sortis la même année. Mais ici, il faut bien l'avouer, l'exorcisme en soi, on s'en bat les roubignoles. C'est plus un prétexte pour raconter une autre histoire, celle qui intéresse Mario Bava, visiblement. Lisa Reiner (Elke Sommer) fait du tourisme avec une de ses amies en Espagne. Attirée dans une boutique, elle fait la connaissance bien malgré elle d'un personnage intriguant, interprété par Telly Savalas. Et lorsqu'elle rejoint son groupe, la voilà possédée! Elle se retrouve à l'hôpital, où les médecins sont totalement impuissants face à cette furie qui éructe de la purée verte. Entre en scène un prêtre, qui fera tout son possible pour sauver la malheureuse. Malheureuse qu'on retrouve déambulant dans la ville, perdue. A la tombée de la nuit, elle trouvera refuge dans une maison tenue par une comptesse et son fils. Don d'ubiquité? Rien de tout cela, le cheminement de l'exorcisme est raconté à travers une histoire, comme s'il s'agissait de flashbacks. Original, et surtout, l'intérêt du film bascule totalement. Après tout, on le regarde pour avoir sa petite scène d'exorcisme, on est tenté de se passionner pour cette partie, alors qu'en fin de compte, elle est totalement dénuée d'intérêt: mise-en-scène paresseuse, cabotinage de l'actrice, plagiat minable du film de Friedkin (mais alors, vraiment minable! Pour copier la fameuse scène de l'araignée, Elke Sommer doit se contenter de se mettre dans une position qui démontre certes sa souplesse mais que tout un chacun est capable de faire. Autant dire que l'impact de la scène est immédiatement réduit à néant!). En revanche, la partie qui se déroule dans la maison et qui explique la raison de cette possession (d'où le titre), teintée d'onirisme, est nettement plus intéressante.

La maison de l'exorcisme - Snap

Pas parfaite, loin de là, mais on sent clairement que le réalisateur est bien plus à l'aise pour raconter une histoire où tout le monde tue tout le monde, dans une ambiance similaire à La baie sanglante. Techniquement, c'est très bien filmé, très bien éclairé, rien à redire. Dommage que le charisme naturel de Telly Savalas ne soit pas plus exploité, se limitant plus à un spectateur de l'action. Normal, c'est le diable, marionettiste de nos pauvres âmes humaines. Et je n'utilise pas cette phrase comme métaphore, c'est clairement lui qui tire toutes les ficelles. Un personnage intéressant, qui rend le tout plus agréable mais ne suffit pas à combler les lacunes d'un film où je me suis tout de même assez ennuyé. A noter qu'il existe plusieurs versions du film et que j'ai peut-être vu la moins bonne...

Verdict: 4/10

Schock - 1977


Shock - Affiche

Merci Mad Movies pour la découverte de ce petit monument, peut-être mon Mario Bava préféré. Dora Baldini (impériale Daria Nicolodi!! J'y reviendrai plus tard...), dont la vie précédente avec un drogué a été un véritable calvaire, recommence sur de nouvelles bases avec son fils Marco, né de cette précédente union et Bruno, son nouveau compagnon. Enfin, pas si nouvelles que ça, car ayant vécu quelques temps chez Bruno, ce dernier décide de retourner vivre dans l'ancienne maison de Dora. Celle-ci se trouve justement près de l'aéroport, et comme Bruno est pilote de ligne, ca tombe à pic. Dora n'est guère enchantée mais se plie de bonne volonté. Le temps passe, et l'enfant développe petit à petit un comportement bizarre, voire irritant. Bruno étant souvent absent à cause de son travail, les nerfs de la pauvre Dora vont progressivement lâcher, jusqu'à ce que la mince frontière qui sépare la raison de la folie vole en morceaux. Désormais, les fantômes du passé ont repris possession de la maison...

Shock - Snap1 Shock - Snap2

Et de quelle manière!! Si Mario Bava aurait pu se contenter d'une banale histoire de maison hantée, il n'en est rien. Tout le film repose sur l'ambiance de folie qui gagne peu à peu une très convaincante Daria Nicolodi, parfaitement à l'aise dans le rôle d'une névrosée finie, fragile et en même temps inquiétante. Même si le film prend clairement une orientation fantastique, le réalisateur prend soin de laisser l'ambiguïté planer jusqu'à un final démentiel dans tous les sens du terme! Et soigne un visuel en adéquation avec cette atmosphère oppressante: jeu de miroirs déformants, apparitions cauchemardesques d'une main putréphiée, effets sanguignolents... Tout contribue à la réussite du long-métrage. Evidemment, on pourra reprocher une mise-en-place un peu longuette, mais le suspense monte crescendo, et il faut se rendre à l'évidence, la relative lenteur du début contribue largement au succès d'une dernière demi-heure frénétique. A noter que sur ce film, le fiston terminera son travail d'apprentissage en tant qu'assistant-réalisateur et deux ans plus tard, il co-réalisera avec son père un téléfilm, toujours avec Daria Nicolodi. C'est la dernière fois que Mario Bava se retrouvera derrière une caméra, et il nous quittera l'année suivante d'une crise cardiaque.

Verdict: 8/10

Soundwave

mardi 6 décembre 2011

Transformers Trilogy

Transformers jaquette

Dès l'annonce du feu vert de la production, c'était déjà difficile pour moi de dire exactement ce que je ressentais. D'un côté, c'était plutôt "Ouais, super, les Transformers en live, dis donc!". Moi qui connaît par coeur tous les noms de ces charmants robots qui trônent chez moi sur une longue étagère... Et puis de l'autre, "Bouah, ca va être naze de toutes façons...". En puis, bon, Michael Bay qui réalise, on aurait pu mieux tomber. Non pas que je dénigre le bonhomme, The Rock est un des meilleurs films d'action de tous les temps et puis son travail de producteur sur les remakes de Massacre à la tronçonneuse me font dire que le bougre ne mérite pas d'être descendu en flèche par certains détracteurs. Néanmoins, sur un truc aussi maousse que les Transformers, j'aurait préféré un réalisateur qui me mette plus en confiance. Résultat, je n'attendais pas le film la bave aux lèvres, loin de là... Comme d'habitude, j'ai zappé tout ce qui était possible de zapper en attendant: pas de bande annonce, aucune news, rien de rien. Je ne voulais rien savoir! J'ai juste entraperçu sans le faire exprès une photo de Bumblebee et d'Optimus Prime et that's all. Je suis donc rentré dans la salle vierge de toute influence, excepté tout ce qui concerne mes vieilles connaissances des jouets Takara et Hasbro, du dessin-animé et des comics Marvel. Un solide background néanmoins. Le film commence sur les chapeaux de roues, une monstrueuse scène de présentation de ce qu'est un Transformer. Un hélicoptère de combat non identifié s'approche d'une base militaire. L'armée le force à se poser sur la piste d'atterrisage et en un clin d'oeil, on sait: le pilote est un hologramme, et les malheureux soldats d'assister à la transformation du Decepticon Blackout.

Blackout

Total inconnu en ce qui me concerne, il a probablement été créé pour les besoins du film, mais d'emblée, ce Decepticon séduit. Surtout dans la manière de tout atomiser, une véritable machine de destruction massive. L'introduction passée, on souffle un peu pour reprendre ses esprits et se concentrer sur un ado lambda. Comme les clichés s'enfilent les uns après les autres, ca permet de revenir à tête reposée sur la première séquence tout en suivant les pérégrinations de l'équivalent du Spike du dessin animé. Première constatation à froid: la transformation était assez naze et malheureusement les futures transformations donneront toutes le même effet: on a vraiment l'impression qu'il y a deux images: le véhicule et le robot. Entre les deux, on fait une espèce de morphing où des bouts de carrosseries apparaissent ou disparaissent comme par magie. On voit clairement que le robot a été désigné en faisant croire qu'il sait se transformer mais on se demande bien comment il fait pour arriver à un tel résultat. Oh attention, certains détails sont bien fait, ca coulisse, ca bouge, ca fait le bruit traditionnel, mais on a plus une impression de n'importe quoi qui se dégage. Moi qui espérait des images de synthèse où les mécanismes de transformation seraient très réalistes, je reste sur ma faim. Evidemment, on pourra dire que le dessin animé ne donnait pas mieux, et je croyais vraiment que les ordinateurs actuels feraient la différence et bien non. Soit ca va trop vite et j'aimerais bien voir toutes ces transformations au ralenti, soit les programmeurs se sont facilités la vie en se contentant de lier des états intermédiaires au mépris du respect des volumes. Cela dit, il faut bien l'avouer, je chicane sur un détail, et ca ne parasite pas vraiment le film. Seule une petite touche de déception pointe. Mais j'en reviens à notre cher ado, à la recherche de sa voiture avec son daddy, afin de séduire une fille de sa classe. Les scénaristes en ont profité pour glisser quelques clins d'oeil, lorsque le vendeur (hilarant Bernie Mac!) lui propose une vieille coccinelle toute pourrie à la place d'un coupé sport Camaro assez ancien mais qui a tout même fière allure et dont l'apparence cache en fait le Transformer Bumblebee (pour ceux qui ne le savent pas, c'est une coccinelle jaune dans le dessin animé). Ce dernier fera même un upgrade par la suite, améliorant son apparence par le modèle dernier cri. C'est ainsi que le jeune Sam Witwicky découvrira que nous ne sommes pas seuls dans l'univers. Et qu'il n'y a pas que de gentils Transformers... Le Decepticon Barricade (encore un nouveau venu, une voiture de police Ford Mustang. Bonjour la confusion, car à la base, la voiture de police, c'est l'Autobot Prowl) fera tout pour coincer Sam, visiblement en possession d'un objet très important.

Bumblebee & Barricade

Dès lors, les renfort Autobots arrivent: le leader Optimus Prime, bien entendu mais aussi Jazz (qui n'est plus une Porshe), Ironhide (qui conserve sa bouillante personnalité mais troque son apparence de camionnette en puissant 4*4) et Ratchet (toujours le médic de la bande, mais curieusement son ambulance est remplacée par un camion des pompiers... C'est kif-kif mais on pourrait confondre avec un autre Autobot, Inferno. D'autant plus que Ratchet est à la base un pacifique incapable de se battre. Et qu'ici, il se débrouille plutôt pas mal au corps-à-corps). Et du côté des Decepticons, Megatron, cryogénisé par les humains, fera son apparition un peu plus tard, dans un plan rappelant fort une illustration des nouveaux comics Dreamwave. Dès son réveil, il rameutera les troupes, son âme damnée Starscream (toujours en jet de combat), Brawl (toujours en tank), le fameux Blackout et Bonecrusher (toujours un véhicule de construction). Citons également un éventuel Scorponok mais avec beaucoup de réserve, ce dernier ne se transformant jamais en robot. Et Soundwave dans tout ça? Merde, c'est mon préféré et il n'est même pas là...

Soundwave Comic

Et pourquoi je vous parle de tous ces noms barbares que 99% des gens ne connaissent même pas? Je vous le demande... Tout simplement pour mettre en valeur un point très positif: Michael Bay et toute son équipe sont parvenus à moderniser le mythe et rien que pour ça, on peut dire que le film est une réussite. Soundwave n'avait pas vraiment pas sa place pour 2 raisons: la première c'est qu'il s'agit d'un lecteur de cassettes. Qui utilise encore des cassettes aujourd'hui? La seconde, c'est qu'à la base, les Transformers sont des jouets et que la transposition en dessin-animé ne s'embarrasse pas des détails. En effet, Soundwave est un robot gigantesque de plusieurs mètres de hauteur mais rapetisse comme par magie à la taille d'un lecteur de cassette humain. Avouez que ca ne passerait pas une seule seconde à l'écran. Ils ont donc remplacé intelligemment Soundwave par Frenzy, qui a la base était une de ces cassettes mais qui avait la taille d'un humain. C'est donc l'espion idéal. Pareil pour Megatron, viré le Walter PPK. A la place, un rutilant jet de combat au design extra-terrestre. Bref, ces robots font vrais, particulièrement lorsqu'ils se tapent sur la gueule en plein centre-ville. Les trentes dernières minutes sont assez bluffantes et on en a pour son argent! Mais c'est le film de l'année, alors? Non, quand même pas... Reste les habituels défauts des oeuvres de Bay: un humour qui ne fait pas mouche à tous les coups (John Turturro déballe tout l'arsenal mais ca ne suffit pas à compenser les fintes qui ne feront rire que les ados... Et en même temps le film leur est plutôt destiné, donc je ferme ma gueule de vieux con...), et surtout aucune rigueur dans la narration. Des personnages disparaissent de l'action sans crier gare, réapparaissent cinq minutes plus tard... Bref, dès qu'il y a trop de personnages, Bay a du mal à gérer son film. Bon, on comprend tout de même, notre cerveau comble les trous, mais c'est dommage que l'action ne soit pas plus limpide. Pour enchaîner les plans rapides, le réalisateur n'a de leçons a recevoir de personne mais pour les agencer afin de respecter une narration rigoureuse, c'est une autre histoire... Cela dit, il s'est tout de même amélioré et il parvient à faire durer certains plans, ce qui n'est déjà pas si mal en soi... On dira que le film est un galop d'essai, fort bien réussi d'ailleurs, mais on attend la vraie course dans une éventuelle suite... Et s'il veut réaliser une véritable scène d'anthologie, il n'a qu'à appeler Devastator en renfort, il se fera un plaisir de tout démolir...

Devastator Comic

Verdict: 8/10

Transformers 2 - Affiche

Après un premier film très (voire très très) sympathique de Mr Bay, j'espérais simplement que la suite soit plus ou moins le même film mais en bigger and louder. J'étais même légérement impatient de voir le résultat, sachant que Devastator serait bel et bien de la partie, et que même Soundwave ferait une apparition. Et c'est effectivement bigger and louder, comme on pouvait s'y attendre. Par contre, je n'avais pas compris directement qu'en espérant un deuxième épisode encore plus spectaculaire, le fragile équilibre entre personnages et action, déjà miraculeusement maintenu dans le premier, allait s'écrouler petit à petit. Ca commence déjà en demi teinte, avec une première intervention des Autobots face à un Decepticon dont l'apparence se résume plus ou moins à deux grosses roues. Il y a beaucoup de tôles froissées, de vitres brisées, mais au final on ne sait plus trop qui tape sur qui. Reste la découverte de Sideswipe, l'Autobot qui dégomme avec classe...

Transformers 2 - Sideswiipe

Heureusement, cela s'arrangera par la suite, et les combats seront bien plus lisibles que dans le premier opus. Passé l'introduction, on met les choses au point une bonne fois pour toutes: l'humour n'était déjà pas très fin avant (et malgré tout, c'était vraiment drôle), mais là, ca en devient tellement lourd que ce n'est même plus drôle, c'est carrément pénible. Mention spéciale aux jumeaux Transformers, absolument in-sup-por-ta-bles. J'en viendrais presque à ériger une statue en l'honneur de Jar Jar Binks, comparé à ces deux branleurs, qui sont peut-être les Transformers qu'on voit le plus dans le film, ou en tout cas ceux qui ont le plus de dialogues. Enfin, plutôt un ensemble de mots qui ressemblent à une phrase, le mot "dialogue" est peut-être un peu exagéré. Bref, de quoi plomber le film à eux tout seuls. Je reviens dans cinq minutes, histoire de me défouler sur quelque chose. [5 minutes plus tard]. Ah, la vache, ca fait du bien. Où en étais-je? Ah oui, les jumeaux... Hmmm, excusez-moi...

Transformers 2 - Megan Fox

[re-5 minutes plus tard, le temps de regarder une petite photo de Megan Fox]...

Bon, je crois que je vais acheter les jouets de ces 2 mécréants pour les écraser contre un mur, sinon je suis bon pour une psychanalyse... Déjà que... Enfin bon, tout ça pour dire que j'ai beaucoup ri... jaune! Les parents du héros n'arrangent pas beaucoup les choses, bref, il ne faudra compter que sur John Turturro pour sauver les meubles... Dommage qu'il y ait la phrase de trop (J'y reviendrais après...). Et si je veux que ma critique ne soit pas aussi bordélique que le film, il faut que je me ressaisisse, là... Reprenons depuis le début: les Decepticons réussissent à libérer Megatron, grâce à une organisation sans faille; logique, le chef d'orchestre n'est autre que Soundwave. Je tire mon chapeau à celui qui a eu l'idée d'en faire un satellite de communication! Ca réprésente on ne peut mieux le personnage: calme, toujours occupé à collecter des informations et à les transmettre à qui de droit. Pas un guerrier ni un leader, mais un rouage essentiel dans l'organisation des troupes. Par-fait! On fait ensuite connaissance avec The Fallen, un Decepticon très puissant qui a probablement été créé pour les besoins du film, car je n'en avais jamais entendu parlé auparavant. Le but de ce méchant ultime (qui malheureusement relègue au second plan un Megatron bien fade): puiser toute l'énergie du soleil. Un challenge de taille pour nos héros, qui seront aidés par un ancien Decepticon passé dans le camp des Autobots: Jetfire. Voilà un autre point positif, le scénario continue de faire des clins d'oeil aux fans de la première heure, Jetfire étant bel et bien un déserteur afin de mieux servir la justice.

Transformers 2 - Jetfire

Son apparence s'est améliorée, car d'un avion de la série Macross, on passe à un magnifique SR-71 Blackbird, rien de moins que mon avion préféré. Jetfire envoie tout le monde en Egypte, là où se trouve caché dans une pyramide l'appareil convoité par le Fallen, un absorbeur d'énergie. Et là, une grosse déception se profile à l'horizon. On apercoit enfin à l'écran des gros engins de construction. YES, Devastator va enfin pointer le bout de son nez... Triste désillusion, car jamais le scénario n'utilisera ce Transformers hors norme à sa juste valeur. Déjà, le principal effet de surprise passe complétement à la trappe: Devastator est à la base composé de six robots différents, et je trouve qu'il aurait été plus judicieux de les voir d'abord affronter les Autobots séparément, et seulement ensuite se combiner pour tout dégommer. Dans le film, on ne se pose pas trop la question, je ne sais pas si c'est par fainéantise ou pas, mais on passe directement à l'assemblage. Plic-ploc-youpie, on a l'impression de voir un robot qui ne sait se composer qu'à partir de véhicules, c'est un peu naze. D'autant plus qu'il en est réduit à marcher à quatre pattes, comme un vulgaire animal. Autant l'idée de Soundwave vaut de l'or, autant Devastator, ils auraient mieux fait de tout jeter à la poubelle, et de refaire un brainstorming. Au lieu de ça, on a même droit en gros plan à ses coucougnettes et je crois que c'était très facile de lire sur mon visage à ce moment-là : "Ils n'ont pas osé faire ça ?!? Si, ah si, ils ont osé..."

Transformers 2 - Devastator

Je n'ai pas trouvé d'image du "scrotum de Devastator"... Va crâmer en enfer, Bay!!! :-)

Et si la bataille qui va suivre relève de l'inédit, avec ces dizaines de grands robots qui se tapent sur la gueule, il faut bien avouer que ça manque cruellement d'émotion. Les Decepticons se ressemblent un peu tous, pratiquement tous les robots ont laissé leur âme au vestiaire. Optimus Prime est écarté de l'intrigue pendant un long moment, Bumblebee qui était si attachant pour un être de synthèse dans le premier film, en est réduit à jouer les chiens-chiens de service (la belle amitié entre deux êtres différents qui le liait à un être humain est bien loin). Et je dois dire que la bataille finale perd beaucoup en intensité en se déroulant dans un quasi désert. C'était justement la confrontation de ces gigantesques robots avec un monde urbain (une autoroute, des buildings, des passants, des voitures) qui crédibilisait leur existence. Au lieu de cela, on a droit à une forêt et au désert, ce qui donne plutôt l'impression d'assister à une démonstration d'images de synthèse qu'à un véritable affrontement. Evidemment, Bay ne pouvait refaire ce qui a déjà été fait dans le un, mais ce n'est pas en faisant autre chose que c'est forcément mieux. Et je vais m'arrêter ici à énumérer les aspects positifs et négatifs ou encore parler des effets spéciaux assez ébourriffants, au jeu des comédiens en roue libre, ou d'une réalisation conforme à ce qu'on attend de Michael Bay, car l'exercice est vain. C'est un film pop corn qui nous en donne pour notre argent. Mais si le premier film m'avait étonné dans son respect de l'oeuvre originale tout en le modernisant, ici, ca ne fonctionne plus aussi bien, malheureusement... Le film est vraiment trop bordélique dans tous les sens du terme, et les bons passages alternent sans arrêt avec des scènes d'une médiocrité qui me laissent pantois. Comment peut-on mettre autant de personnages aussi crétins dans un seul film? S'il y a un troisième épisode, j'irais sans doute le voir, mais en ayant plus à l'esprit que le foutage de gueule n'est pas loin... Ou que je deviens vraiment trop vieux pour ces conneries... :-)


Verdict: 4/10



C'était presque avec les pieds de plomb que je me rendais dans la salle où Transformers 3 était projeté. Oh, pas que je pensais m'ennuyer, mais après la déroute d'un sinistre deuxième épisode (les grelots de Devastator sont encore en travers de ma gorge), j'avais un peu peur que le carnage continue. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça commence très très mal. Pas vraiment un soucis avec mes chers Transformers, qu'on ne voit pas trop au début, mais plutôt avec les humains. J'ai rarement vu une brochette de personnages aussi pénibles en si peu de temps. Ce n'était pas des modèles de prestance dans les épisodes précédents, mais ici ils ont tous décidé de descendre bien bien profond. Shia LaBeouf est tout simplement énervant à force de grimacer à la moindre contrariété, ses parents sont à baffer l'un comme l'autre, et la remplaçante de Megan Fox (Rosie Huntington-Whiteley) se permet le luxe d'être encore plus transparente que l'autre! A tel point que je ne vais jamais la citer par son nom, mais plutôt par "la remplaçante de Megan Fox" tout au long de cet article (en fait, je ne vais même plus en parler du tout, c'est encore plus simple). Tout ça pour une petite brouille entre le réalisateur et la belle brune... Bay pensait avoir trouvé une remplaçante de choc, il s'est fourré le doigt dans l'oeil jusqu'à ses chaussettes. Néanmoins, il y a plus de guest stars pour compenser tout de même. Si John Malkovich passe de drôle à irritant au fur et à mesure du film, j'avoue que les habitués des frères Coen, à savoir Frances McDormand et John Turturro, toujours fidèle au poste, m'ont fait sourire plus d'une fois. Tout ce petit monde va être embarqué dans une nouvelle tentative des Decepticons de prendre le contrôle de la Terre. Comme l'indique le second titre "La face cachée de la lune", tout débute sur notre satellite naturel, où Optimus Prime va trouver l'épave d'un vaisseau et réactiver son prédécesseur Sentinel Prime, ancien chef des Autobots, donc aussi balèze que lui. 


Et là, le film va enfin démarrer. La première partie du film était vraiment pénible et à l'entracte, on s'était tous regardé "Mon dieu, que c'est chiant...". Mais après la pause, ça y est, c'est enfin parti. Car Sentinel Prime n'est pas le gentil qu'on croyait, il avait pactisé avec Megatron bien avant d'être réactivé. Et le traître avait promis d'activer un portail pour faire venir des troupes par milliers! Michael Bay, lui, avait promis de l'action non-stop, et il va tenir parole, car pendant 1h30, ça n'arrête jamais. C'est bien sûr parfois un peu bordélique, et j'ai l'impression qu'il manque un paquet de scènes de transition. La fameuse invasion Decepticons est complétement bâclée, car on voit les robots sortir du portail, et puis paf, il manque une bobine, car la seconde d'après, la Terre est déjà sous le contrôle des méchants robots. Mais je pardonne, car à côté, il y a des séquences monstrueuses comme la scène où tout le monde se retrouve dans un building qui balance dangereusement d'un côté à l'autre. Le genre de scène où on se dit "Tiens, ça aurait pu être filmé par Spielberg, un truc comme ça!". Et si le cadre des combats m'avaient profondément déçu dans le deuxième (en pleine nature, pas vraiment beaucoup de casse), le gros de l'action du troisième se déroule à nouveau en milieu urbain, et la ville entière va être démolie de fond en comble! Et celui qui va pleinement y participer est une bonne surprise également: le Decepticon Shockwave.


Ca tombe à pic, ça a toujours été un de mes préférés. S'il a des rôles différents suivant le comics ou le dessin-animé (dans le premier, il remplace Megatron comme chef des Decepticons, et dans le second, c'est le cerbère de la planète Cybertron), on le retrouve plus dans le rôle de démolisseur en chef, avec sa vrille métallique (le seul effet spécial un peu too much). Ca faisait très plaisir de le voir arpenter les rues totalement ravagées, telle une sentinelle à la recherche de sa proie. Autre bonne madeleine de proust, mon chéri Soundwave, qui de satellite dans le 2 se transforme désormais en voiture, mais garde ce côté manipulateur et véritable second de Megatron. Son espion attitré Lazerbeak est aussi de la partie, ce qui ne gâte rien. Mais la plus grande surprise du film reste Patrick Dempsey. Bon, c'est vrai que je n'ai jamais vu un seul épisode de Grey's Anatomy, mais la célébrité du docteur Mamour avait un peu carbonisé cet acteur sans même le connaître. Grave erreur, que je reconnais bien volontiers, car il est épatant (toute proportion gardée, hein, ça reste un Tranformers, pas un film oscarisable) dans le rôle du mec gentil et beau tout plein en apparence, mais qui est en fait une raclure finie. Du coup, pour toutes ces qualités, me voilà bien embêté pour ma videodvdbluthèque, car Transformers 3 a bien rattrapé les erreurs du précédent, mais c'est toujours ennuyeux de passer du premier au troisième sur les étagères... :-)

Verdict: 7/10


Soundwave

vendredi 25 novembre 2011

Fantastic girl: Natasha Henstridge

Après Clea DuVall, c'est au tour de la filmographie d'une des plus belles femmes au monde d'être passée au crible (en toute subjectivité, bien entendu... N'espérez pas que je dise quoi que ce soit de négatif sur la madame, je ne suis pas du genre à médire sur des femmes aussi zzzolies...). Je précise que seuls les films visionnés seront cités, j'ai horreur de ne serait-ce que citer ceux que je n'ai pas encore vus. Notre histoire commence le 15 août 1974, où de nombreuses fées se sont penchées sur le berceau d'une petite fille, dans une cabane au Canada... Heu, je ne sais pas si c'était une cabane, tout compte fait... Mais qu'importe, la divine enfant fait rapidement ses premiers pas et tout comme Clea DuVall, le désir d'indépendance se fait rapidement sentir. A 14 ans, bonjour Paris et le monde superficiel de la mode! Mais elle a vite fait le tour du métier (faut dire qu'elle n'a pas traîné à percer, avec un tel physique...) et aspire à de nouvelles choses. La passerelle top model vers cinéma étant couramment utilisée, la voici qui décroche le rôle de Sil, dans le très sympatoche La mutante du non moins sympatoche Roger Donaldson (des Yes-Men de cette envergure, j'en veux bien treize à la douzaine!!). Et là, c'est la claque pour des millions de mâles qui ne la connaissaient pas encore (dont votre serviteur)... Je résume la situation: Sil, cadeau des extra-terrestres et encore au stade de l'adolescence, s'est échappée de sa prison de verre, et prend le premier train qui passe. La contrôleuse est bien gentille mais elle aurait mieux fait de ne pas déranger la métamorphose de Sil vers l'âge adulte. Et c'est habillée d'un bien joli ensemble que cette dernière sortira à la gare terminale... Hophophop, retour en arrière, image au ralenti...

Natasha Henstridge dans La Mutante

"Mais qu'est-ce que c'est que cette bombe-atomique-blonde-qui-sort-du-train??"

Quelques grognements bien virils dans la salle, l'audience masculine est conquise. Par contre, du côté féminin, les plus teigneuses se lèveront d'un bond dès le début du générique de fin, entraînant le malheureux compagnon ou époux qui aura plutôt intérêt à la fermer dans la demi-heure qui suit. Quelques bonnes joueuses seront simplement estomaquées et lâcheront un dépité "Ohlàlà, elle m'a bourrée de complexes, cette bonne femme...". Natasha Henstridge's effect... Véridique!! Pour un début de carrière, ca dépote sec... Seulement, à la différence d'une Cameron Diaz très inspirée sur ses choix de carrière (ou alors, elle a un agent de la mort qui tue...), la belle Natasha a bien du mal à trier le bon grain de l'ivraie dans les scénarios qu'elle reçoit. Elle l'avoue elle-même, faire une sélection des meilleurs scripts, ce n'est pas son truc. C'est ainsi qu'elle est passée à côté d'Independance Day (pas bien grave, ma belle, pas bien grave...) et de Men in Black (Ah là, par contre... Pas génial mais très agréable à regarder... Rhaaaa, avec le costume noir et les lunettes, j'en bave rien que d'y penser... Allez hop, la serpillière...). Et c'est ainsi qu'elle se retrouve dans un Jean-Claude Van Damme, Risque Maximum. Pourtant réalisé par Ringo Lam, le film s'avère être une petite déception, où j'ai trouvé le temps un peu long à vrai dire... Ennuyeux pour un film d'action...

Risque Maximum affiche

Mais comparé au suivant, on peut quasiment le considérer comme un chef d'oeuvre! Un des plus mauvais films que j'ai jamais vus: Adrenalin. Dans un futur proche, Natasha incarne une flic dure-à-cuire, partenaire de Christophe Lambert, qui se compromet ici une fois de plus dans un navet pas possible. Le budget devait se résumer aux salaires des deux têtes d'affiche, car on a droit comme unique décor à une ville ravagée par une guerre (civile ou autre, je ne m'en souviens plus...). Cette guerre a engendré des mutants (pas des X-Men, plutôt une régression de l'être humain, un monstre qui grogne et qui tue... Enfin, ca ressemble plutôt à un mec peinturluré de graisse à frites) et il y en a justement un qui sème la panique. No problemo, nos deux super flics vont se faire une joie de le mettre hors d'état de nuire, dans une poursuite aussi haletante qu'une course de cuistax (les voitures à pédales sur la plage, pour les français...). Filmé avec les pieds, suspense inefficace, tout est à jeter. Excepté le fait que Natasha éclipse très rapidement un Cri-cri totalement transparent (qu'il est loin, le premier Highlander). Après une telle purge, elle enchaîne sur Standoff, un film qui aurait pu être bien car le concept était intéressant: deux policiers style SWAT se retrouvent bloqués dans une maison d'un petit village, où apparemment des illuminés de dieu ont commencé leur purge en tuant tous les impurs. Un des deux hommes est incarné par Dennis Haysbert et lorsque 2 femmes qui ont apparemment réussi à s'échapper de la secte vont se joindre à eux, il va commencer à péter les plombs, victime d'une paranoïa incontrôlable. Natasha joue ici tout en ambiguïté, mais malheureusement la menace extérieure n'est jamais présente (pas assez de tunes, à mon avis), et les acteurs deviennent au fur et à mesure vraiment horripilants. La frontière entre folie et cabotinage est toujours mince, et ici, ca ne fonctionne pas, tous simplement. Retour aux valeurs sûres avec La mutante II, réalisé par un Peter Medak plus ou moins inspiré. La belle extra-terrestre est de retour mais c'est pour cette fois combattre un mâle de sa race, réincarné dans un astronaute de retour sur Terre, Patrick. La désormais gentille Sil sert malheureusement de faire-valoir, pour une suite un tantinet plus gore que le premier.

Natasha Henstridge dans La Mutante II

Sil et Patrick... Une attirance animale...

On fait maintenant un petit détour par la télévision, avec le téléfilm Caracara ou Celle qui en savait trop in French. La Miss incarne ici une ornithologue dont l'appartement est réquisionné par le FBI comme poste d'observation. Mais l'agent du FBI se révèle être un assassin à la recherche d'une fenêtre bien placée et l'héroïne fera capoter son plan. Désormais sur la liste des témoins à abattre, la fuite semble être la seule solution. Très bonne petite surprise, ce film permet à l'actrice d'explorer un personnage plus fragile et de montrer qu'elle n'est pas seulement une belle plante. On est encore loin de l'oscar, bien entendu, mais le potentiel est là. Mais au lieu de persévérer dans cette voie, la voilà qui galvaude son talent dans une comédie romantique à l'eau de rose (pléonasme?): It Had to Be You. Deux personnes passent leur week-end à préparer leur mariage respectif et à force de se rencontrer dans les différentes boutiques, tombent amoureux l'une de l'autre. Mais comment cela va-t-il finir? Ohlàlàlàlàlàlàààààà, je m'en ronge les ongles du gros doigt de pied (Tel Sean Penn dans Comme un chien enragé. Berk, berk... Le geste, pas le film, hein!!). En 2000, retour aux grosses prod' avec Mon voisin le tueur, petite comédie tout à fait fréquentable, malheureusement plombée par Matthew Perry, qui fait son Chandler de Friends. Et comme j'ai horreur de cette série et de son humour qui ne me touche absolument pas, le film partait déjà mal. Mais Bruce Willis reste Bruce Willis, et il est suffisamment savoureux en tueur à gages à la retraite pour sauver le film. Cela dit, je ne comprends pas comment il peut laisser tomber Natasha pour Amanda Peet, ca restera une des plus grandes interrogations du 7ème art (Mais pourquoi Batman largue consécutivement Kim Basinger, Michelle Pfeiffer et Nicole Kidman? Hein? Je vous le demande...)

Natasha Tueur snap 1 Natasha Tueur snap 2

Et dire qu'il y en a qui restent pendu au téléphone, même avec une créature de rêve à leur côté... Tss tss tss

Vient ensuite une sucrerie avec le couple vedette Ben Affleck/Gwyneth Paltrow dans Un amour infini (Déjà, le titre, ca fait peur...). Remake à la sauce romantique du Destination Finale sorti la même année (mais qu'est-ce que je raconte, moi...), où le chéri de ses dames, en plein plan drague avec Natasha, échange son ticket d'avion avec un bon bougre qu'il a rencontré à l'aéroport, histoire de ne pas rater l'occasion d'envoyer la jolie blonde au septième ciel. Mais voilà, l'avion se crashe et la culpabilité ronge le pauvre Ben. Et c'est ainsi qu'il fera la connaissance de la veuve du monsieur. Je vous laisse imaginer la suite, c'est pas très dur... L'année 2000 est décidément bien chargée et on retrouve la belle dans A Better Way to Die, un sympathique film d'action, où le personnage principal est un flic qui décide d'arrêter ce métier de fou, afin de profiter de la vie avec sa déesse de petite amie. Mais voilà, ça ne se passe pas vraiment comme prévu, car cet ex-flic a une malchance hallucinante et se retrouve embarqué dans une histoire de meurtres et de conspirations, sans oublier de corruption, la totale! On pourrait presque en rire, de cette malchance, mais le film n'épargne personne.


Scott Wiper, réalisateur et acteur principal du film, donne ses instructions. Je comprends pourquoi il a voulu jouer dedans...

Les personnages sont plus intéressants que d'habitude pour ce genre de production, certains changent de bord en cours de route, d'autres restent des crapules finies. Le tout ponctué de fusillades filmées correctement, et de têtes connues qui viennent faire coucou de temps en temps (Joe Pantoliano à nouveau dans un rôle de barge dont il a le secret, et un Lou Diamond Phillips égal à lui-même). L'année suivante, on passe au monumental Ghosts of Mars (dont l'article gargantuesque est toujours à l'état de projet... Honte sur moi...) et au personnage de Melanie Ballard, femme flic autoritaire comme je les aime. Bizarrement, au cours de mes pérégrinations sur les forums, j'ai remarqué que sa prestation en a laissé froid plus d'un, alors qu'en ce qui me concerne, je pose un genou par terre. Même Big John a été agréablement surpris de ce qu'elle a apporté au personnage. Et si Big John le dit...

Natasha dans Ghosts of Mars

"Jason, t'en as une toute petite... Tu ne fais pas le poids, hors de ma vue!!"

Après un film de science-fiction, histoire de varier un petit peu, on passe à la comédie. Mauvaise pioche dans ce cas-ci car il s'agit du très crétin L'aventurier du grand Nord, où Skeet Ulrich, qui ne connait absolument rien de la vie sauvage en Alaska, décide de participer à la grande course de traîneaux en l'honneur de son grand-père décédé récemment. Evidemment, il se prend gamelle sur gamelle, choisit ses chiens dans un refuge pour animaux abandonnés et sera opposé à un "méchant" Leslie Nielsen digne d'un Walt Disney. Et qui va gagner la course, aidé par la belle Natasha (assez ravissante dans ce film...)? Après un suspense aussi éprouvant, rien de tel qu'une sous-bessonerie (déjà qu'une bessonerie tout court, ca vole pas haut, imaginez un instant ce qu'une sous-bessonerie peut donner...) signée Gérard Pirès pour décompresser: Riders, ou comment mixer sports extrêmes et cambriolages, pour attirer un max de djeûnes. Encore un rôle de flic pour l'ex-top model, je vais finir par m'engager dans la police ! Pour compliquer un peu son enquête, elle tombe amoureuse du leader du gang, Stephen Dorff. Toujours en 2002, elle s'essaye à la série télévisée avec She Spies, copie-parodie de la première adaptation de Charlie's Angels, alors que le second épisode était annoncé au cinéma. Produit purement mercantile, donc, j'ai tenu le temps de 2 épisodes (ce qui ne veut pas dire grand chose, j'ai pas dépassé le troisième pour Millenium).

She Spies

Très pratique pour courser les malfaiteurs, les hauts-talons...

Vient ensuite 2 petits téléfilms, Power and Beauty et Widow on the Hill. Le premier s'attarde sur la personnalité de Judith Campbell Exner, une des maîtresses du chaud lapin John F. Kennedy. Difficile de juger une histoire de fesses visiblement connue du public américain mais qui m'indiffère totalement. A noter que Natasha est ici brune pour les besoins de la ressemblance. Le second est nettement plus distrayant, où elle interprète une séductrice prête à tout pour attirer dans sa toile des vieux monsieurs riches et puissants. Le dindon de la farce sera James Brolin, visiblement ravi de pouvoir flirter avec une aussi belle femme, même si c'est pour de faux! Entre ces deux tournages, elle retrouve son personnage d'ex-femme de Jimmy La Tulipe, dans le navrant Mon voisin le tueur 2. Déjà que le premier ne vole pas très haut, le second s'est déjà écrasé après un petit quart d'heure. Avec en plus cette désagréable impression que les acteurs sont parfaitement conscients de jouer dans une daube. Mais bon, même si son personnage, enlevé dès le début du film, ne sert pratiquement à rien, Natasha est toujours aussi mimi:

Natasha dans Mon Voisin le Tueur 2

Ses dernières activités n'augurent rien de bon, principalement des participations à des séries qui ne dépassent pas la première saison, mais bon, on ne sait jamais... Quand au cinéma, ma foi, ca fait bien longtemps que je l'ai ne l'ai pas vue dans une salle obscure... Sur la pente descendante? Il y a des chances, car sa participation à Manipulation (le machin ultra-prévisible avec Ewan McGregor et Hugh Jackman) est pratiquement anecdotique, puisqu'il s'agit d'une des membres du Sex-Club dans lequel est entraîné le personnage principal. L'occasion de vérifier une plastique toujours aussi irréprochable, cela dit! C'est toujours le cas deux ans plus tard dans le téléfilm You Lucky Dog, où le temps ne semble pas avoir de prise sur elle (bon, en même temps, ça ne lui fait que 36 ans!). Elle change un peu de registre dans cette comédie familiale, où elle est vraiment drôle dans le décalage de la new-yorkaise qui rentre à la ferme paternelle après plusieurs années. Elle m'a même fait mourir de rire en essayant  de faire rentrer un troupeau de moutons! Il faut dire que c'est pas tous les jours qu'on voit une bombe atomique bêler et courir après de la laine sur pattes. Après ça, c'est mignon tout plein et j'ai même réussi à tenir jusqu'au bout facilement, malgré le fait que l'intrigue tourne autour d'un super chien qui sauve des enfants d'un incendie et qui participe au concours du meilleur chien de berger. Hé oui! ^^


Ça, pour un Lucky Dog, c'est un Lucky Dog!! Je n'aurais qu'une chose à dire: Wouf!!

Autre téléfilm tourné en 2010: The Devil's Teardrop diffusé sur TF1 sous le titre L'énigme de la peur. Titre français assez minable en passant, car il n'y a pas vraiment d'énigme et pas vraiment de peur (Bon, c'était peut-être le but de celui qui a écrit le scénario mais à la vision de la chose, c'est pas trop le cas). La larme du diable suffisait amplement, car cette fameuse larme est en fait une écriture particulière du point sur le i, et la marque distinctive d'une lettre analysée par le FBI qui provient d'un tueur fou. La FBI Working Girl, c'est évidemment Natasha, qui sera aidée par un expert en écriture. Les personnages principaux sont plus ou moins attachants, mais il est évidemment fort dommage que l'aspect soap soit plus réussi que l'enquête en elle-même, où il faut bien l'admettre, la tension est inexistante. En 2011, les choses s'aggravent avec The Perfect Student, où elle incarne une prof de droit (à noter que sa collègue est une MILF tout aussi à tomber, ça fait super crédible comme université... Bon, cela dit, c'est à Los Angeles, peut-être que là-bas...). Son élève favorite se fait arrêter et la voilà plongée dans une spirale infernale... de clichés. Le twist final est éventé juste après le générique de début, dans une scène très très maladroite! Pas grand chose à sauver, donc... Ahlàlà, pauvre Natasha... L'avenir n'est guère radieux...

Soundwave