mercredi 18 mai 2011

Reptiles en folie !! [Part 1]

Alligator affiche

Suite des films avec les petites bêbêtes qui dévorent tout sur leur passage. Et c'est à nouveau les plus anciennes créatures de notre bonne vieille planète qui sont à l'honneur. Après les requins qui sillonnent nos mers depuis des millions d'années, voici venu le tour des crocodiles et des alligators. Petit cours de biologie afin de différencier les deux bestiaux :

Crocodile

Le crocodile: mâchoires en V...

alligator

L'alligator: mâchoires en U. Fastoche, non?

Bon, s'il y en a un qui vous court après, c'est un détail, je vous l'accorde...

Bien... C'était la minute scientifique réclamée à corps et à cris. Maintenant que vous êtes parés, on peut commencer un petit tour d'horizon :

Le Crocodile de la Mort (Eaten Alive - Tobe Hooper - 1977)


Je vais d'abord raconter un peu ma vie, ce film ayant fait partie de la catégorie "à-voir-absolument" pendant de longues années. Comble de la frustration, la jaquette dans ma vidéothèque me narguait du regard, le sadique gérant refusant de la retirer, malgré une bande magnétique pétée depuis pas mal de temps, ruinant par la même occasion mes espoirs de le voir un jour. Je tiens à insister sur une chose d'emblée: si Tobe Hooper n'est certes pas le meilleur réalisateur au monde et qu'il a beaucoup de mal à retrouver sa verve d'antan, il n'en reste pas moins qu'il n'est pas que le réalisateur d'un seul grand film (Massacre à la tronçonneuse, pour ne pas le citer), 2 autres perles s'ajoutent tout de même à sa filmographie (Funhouse et Massacre à la tronçonneuse 2) plus un autre film réussi, Poltergeist, même si ce dernier est fort probablement co-réalisé par Spielberg. Etant donné que le film qui nous intéresse est plutôt dans sa bonne période, je l'ai finalement acheté récemment dans la collection des Introuvables. Petit événement en soi, je n'achète quasiment jamais de DVD si je n'ai pas vu le film (sauf si c'est moins de 5 euros, et encore...): la déception n'était donc pas une option! Et autant couper court, on peut compter Eaten Alive, aka Death Trap comme la quatrième perle du bonhomme!

Eaten Alive

Evidemment c'est un peu délicat de commencer ce dossier avec un film de crocodile qui n'en est pas vraiment un, Hooper se foutant comme de l'an 40 de son saurien. Ce qui l'intéresse, à l'instar de ses autres chefs d'oeuvre, c'est les fêlures de l'être humain. Et à ce titre, le gérant du Starlight Hotel en est un beau, de fêlé! Un peu miso sur les bords, son état mental se fissure totalement en présence d'une femme et n'hésite pas à s'en débarasser avec tout ce qui lui passe sous la main. Composition hallucinante de Neville Brand, le gugusse porte le film sur ses épaules, malgré la précense d'un Robert Englund débutant, d'un William Finley aussi barge que l'Emile Breton de Sisters et d'une Marilyn Burns pas rancunière du tournage infernal de Massacre à la tronçonneuse.

Le Crocodile de la Mort

Hooper prend le temps de filmer son psychopathe, de lui donner du relief, de le confronter à ses angoisses intérieures. L'hôtel qui sert de décor est à l'image de l'état mental de son propriétaire: délabré et crasseux. Une fois de plus, l'environnement définit l'ambiance du film et le soleil écrasant du Texas laisse la place à la moiteur d'un marais perdu au milieu de nulle part. La torpeur nous guette mais la furie des attaques de ce bon vieux Judd armé d'une faux a tôt fait de nous fouetter le sang!! Bien secondé par son animal de compagnie, il est vrai: les attaques du crocodile, qu'on ne voit pas beaucoup finalement, se révèlent terriblement efficaces. Hooper est passé maître dans l'art de la suggestion et il ne fait aucun doute que les victimes sont dévorées dans d'horribles souffrances. Bref, on a ici une des plus belles paires de tueurs en série de tous les temps!

Verdict: 8/10

Alligator (Il Fiume del grande caimano - Sergio Martino - 1979)


The Great Alligator

Celui-là, il mérite la palme en ce qui concerne les différents titres: Alligators, Big Alligator River, Great Alligator River, The Big Caimano River, The Great Alligator. En plus, on confond les espèces... Le titre original s'impose donc, il s'agit bel et bien d'un caïman (dit dans le film mais ca ressemble fort à un crocodile, mais bon, on ne va pas chicaner ;). By the way, le caïman ressemble comme deux gouttes d'eau à un alligator mais les "plaques" du ventre sont plus grandes et la structure du nez généralement plus osseuse). Mais parlons tout de même du film en soi. Une fois de plus, nos amis italiens ont le chic de nous transporter dans une contrée sauvage et reculée, où un milliardaire décide de créer un paradis pour d'autres milliardaires: un complexe de vacances avec option safaris et ballades sur le fleuve. Pour l'ouverture, un journaliste et un top-model black, bien nommée Sheena, sont de la partie, afin d'immortaliser l'endroit pour les futures photos publicitaires. Sur place, le propriétaire emploie des Kumas, une tribu autochtone, qui vénérent le dieu Krouma. Ce dernier est en fait un gigantesque caïman/crocodile qui refait son apparition chaque fois que l'homme blanc vient s'implanter dans la région. Et il réclame des sacrifices! Ca tombera évidemment sur la belle Barbara Bach, la gérante adjointe, dont les vêtements seront de plus en plus mouillés et déchirés au fur et à mesure qu'on avance dans le film. King Kong fait une fois de plus des émules, avec ici des indigènes aussi dangereux que leur dieu dans la révolte. Il y a notamment le passage le plus réussi, où le bateau des touristes se fait attaquer par Krouma. La plage du complexe étant encadrée par des grilles, les passagers passent par dessus-bord et nagent vers la partie protégée pour se mettre à l'abri. Mais lorsqu'ils remontent sur le ponton, ils sont un à un exterminés par des Kumas vindicatifs, qui manient l'arc à flèche et la lance avec une précision diabolique. Entre temps, le monstre force un passage à travers l'acier et prend tout le monde au piège!

Alligator asia

S'ils restent dans l'eau, les touristes se font dévorer, avec des bruits d'os qui se brisent assez bien rendus et s'ils sortent, ils recoivent une flèche enflammée! Un véritable carnage!! C'est malheureusement la seule réussite du film, le reste étant mou du genou, avec un croco limite dans les gros plans et ridicule dans les plans larges sous-marins (un playmobil dans un aquarium avec de l'eau toute propre, alors que celle du fleuve est brun-purge-de-la-tourista...). Même la fin est bâclée, avec notre héros photographe et la belle Barbara, au volant d'une camionette qui fait le grand plongeon dans le fleuve, vite attaqués par Krouma. Evidemment, dans la camionette, il y a de la dynamite et des bouteilles à oxygène, cela va sans dire. Le gars dépose gentiment les bâtons dans la gueule et, à peine après les avoir relâchés, l'explosion survient, ce qui aurait du le pulvériser en 5 ou 6 morceaux, mais non, il remonte frais et guilleret à la surface. A mon avis, son cas aurait beaucoup intéressé Elijah Price... ;-)

Verdict: 4/10

L'incroyable Alligator (Alligator - Lewis Teague - 1980)


Alligator affiche espagnole

Mon tout premier film de saurien géant, quelle émotion! Le film débute avec la petite Marisa Kendall, qui assiste à une représentation spectacle, où un cascadeur s'amuse avec un petit alligator. Mais cette fois-ci, le spectacle est vite interrompu, l'animal ne l'entendant pas de cette oreille et commence à dévorer la jambe du malheureux. Très impressionnée, l'adolescente décide de prendre un bébé alligator, baptisé Ramon (?!?). Mais le papa, bien conscient que c'te bestiau va dépasser les 2 mètres dans quelques mois, s'en débarasse le lendemain. Hop dans les toilettes et on tire la chasse. Des années plus tard, le détective David Madison (impérial Robert Forster) se retrouve avec des corps démembrés à la sortie des égoûts. Hé oui, Ramon a bien grandi. C'est que, voyez-vous, une société travaillant sur une hormone révolutionnaire dans le domaine pharmaceutique, se débarrasse des chiens cobayes illégalement, devinez où? Dans les égoûts, bravo! Ayant identifié l'animal, Madison fait appel à la jolie Marisa Kendall, devenue une éminente spécialiste des reptiles. Comme vous le voyez, les scénaristes ne se sont pas creusés la tête, voici la fameuse légende urbaine des alligators dans les égoûts. Mais le tout emballé avec soin par un Lewis Teague inspiré (Cujo et Navy Seals, tout de même. Il ne fait plus que des téléfilms, maintenant... Comprend pas...). Les scènes dans les égoûts sont très soignées, un véritable labyrinthe de briques et de métal, le tout baigné dans une ambiance verdâtre, causée par des émanations de méthane. Et moi, voyez-vous, j'adore les films dans les égoûts (Mimic, Creep, etc). C'est étroit, c'est noir, ca pue, ya des rats, que du bonheur, quoi ;-) ! Les effets spéciaux sont un mélange de maquettes avec un vrai alligator, de l'animation image par image et d'un faux alligator ma foi des plus réussis.

L'incroyable alligator bouffe...

Sans trop en montrer, le réalisateur se débrouille très bien dans les scènes de panique, lorsque l'alligator, un peu à l'étroit suite à une battue dans les égoûts, décide d'exploser le trottoir et de se risquer un peu à l'extérieur, pour ensuite s'inviter le lendemain à un barbecue et foutre le boxon! De son côté, la musique s'avère très efficace, pompée sur Jaws mais en plus rugueux. A noter que le casting est complété par le toujours top classe Henry Silva ("L'as... Tou l'a dans l'os!!!" ;-) ), qui joue ici le Colonel Brock, le plus grand chasseur de tous les temps venu à la rescousse (Il ne fera pas long feu, le chasseur ;-) ).

L'incroyable alligator Henry Silva L'incroyable alligator Ramon

Le film se terminera où tout à commencé, dans mes chers égoûts, par une explosion de méthane. Heureusement pour nous, il y a encore un papa inconscient qui a largué un des frères de Ramon dans les toilettes, mais la suite ne viendra que 11 ans plus tard.

Verdict: 8/10 Et voilà, une fois de plus, je n'arrive pas à coter objectivement mes films d'enfance... ;-)

Les Mâchoires de la Mort (Chorake - Sompote Sands - 1981)


Chorake - Crocodile

En provenance de la Thaïlande, voilà un bon gros Z comme j'aimerais en voir plus souvent. Le film débute par une gigantesque tempête et une voix-off qui annonce la couleur: la nature va se rebeller contre l'homme! Cette rébellion va se manifester sous les traits d'un énorme crocodile marin, qui ne vit que pour la destruction.

Chorake - Mâchoires de la Mort

L'homme sera représenté par le Dr Akom, présent sur l'île au moment de la tempête. Le lendemain, sa femme et sa fille sont les premières victimes du monstre et dès lors, il ne vit plus que pour la vengeance. Voilà pour un scénario ultra-classique, on ne va pas s'encombrer d'une histoire trop compliquée. Et heureusement pour nous, car Sompote Sands n'a aucune rigueur dans sa mise en scène, les séquences sont collées les unes aux autres sans crier gare, certaines d'entre-elles n'ayant parfois que peu de rapport avec l'action en soi (séquences snuff à la Cannibal Holocaust, mais avec de jeunes crocodiles, sur un marché local... Oui, la nature va se venger, ca va, c'est bon, on a vu...). Reste quelques morceaux de bravoure, comme l'attaque de 2 villages de pêcheurs. Là, le crocodile se transforme en dieu destructeur et dévaste tout sur son passage! C'est très très exagéré mais jouissif comme c'est pas permis! Tout le monde vole dans le décor à coups de queue, les maisons sont détruites une à une, les eaux sont remplies de corps (certains sont encore en vie, mais sans jambes et continuent de nager sous l'eau pour s'enfuir), le crocodile parvenant à s'occuper de toutes les personnes en même temps!! On a même droit à un tourbillon gigantesque, provoqué par un mouvement rotatif du titan. Apocalyptique!!!

Chorake snap1Chorake snap2Chorake snap3

Les forces de l'ordre sont impuissantes et placent tous leur espoirs en Akom et son ami. Ceux-ci ont engagé un pêcheur local, Quint, euh non, Tanaka pour partir en mer et en finir une bonne fois pour toutes. Un journaliste se joint à eux, pensant faire le reportage du siècle. L'après-midi est calme mais la nuit promet d'être longue car le crocodile passe à l'action: il se prend carrément pour un dauphin en sautant au-dessus du bateau, en prenant bien garde de le bousculer avec sa queue lors de son plongeon. Malgré tout, l'équipage parvient à le repousser. Tanaka décide de se saoûler la gueule pour fêter cette première victoire mais se rapproche un peu trop près de l'eau... R.I.P. Tanaka. Le jour se lève et sans son capitaine, le bateau s'enlise dans un banc de sable: impossible de naviguer. Dans un geste héroïque, l'ami d'Akom se sacrifie, plonge à l'eau, et se laisse dévorer, une ceinture de dynamite accrochée à sa taille. Mais visiblement la télécommande du détonateur a une trop courte portée et c'est au tour du journaliste de se mouiller avec le détonateur. Il fait quelques brasses sous l'eau pour se rapprocher mais le crocodile le chope par derrière. Surpris, il enclenche le détonateur, alors qu'il se trouve tout près du bateau, avec à son bord Akom. L'explosion rase tout sur son passage, il n'y a aucun survivant. Générique... On est loin du retour à la bonne franquette des Dents de la Mer! Ca doit faire plus de quinze ans que je l'ai pas vu, mais rien que de le raconter, je crève d'envie de le revoir. Pas vous? ;-)

PS: J'ai finalement craqué et acheté le zone 1. C'est toujours aussi nanardesque!! :-)

Verdict: 6/10

Les Dents de la Mort (Dark Age - Arch Nicholson - 1987)


Dark Age jaquette

On ne s'éloigne pas trop de la Thaïlande et on file vers le pays de Mick Dundee, l'Australie. Là-bas, une vieille légende fait mention d'un très gros crocodile marin (si je me souviens bien, l'action se déroule sur un fleuve qui se jette dans la mer de Timor), gardien des âmes d'une tribu aborigène. C'est la saison des pluies et trois braconniers profitent de la montée des eaux pour se livrer à leurs activités illégales. Un aborigène les prévient que Numunwari, le crocodile sacré, est de sortie ce soir et qu'il vaut mieux faire demi-tour. Evidemment, ces trois nigauds de blancs ne le prennent pas au sérieux et la partie de chasse se terminera très mal pour deux d'entre eux. Le troisième est retrouvé miraculeusement le lendemain et voudra bien entendu se venger. Et il gagnera de nombreux partisans à sa cause, lorsque le monstre remontera le fleuve jusqu'à un village et dévorera un innocent enfant (gobé en un coup de mâchoire, sec et net. Je pensais vraiment que l'héroïne arriverait à temps pour le sauver mais rien de tout cela...). Au grand dam de Steve Harris, ranger des eaux et forêts et héros de notre histoire, qui assiste à un véritable massacre. Mais Numunwari est un vieux crocodile rusé et malgré sa taille imposante, personne ne parvient à le trouver. Seul Oondabund, le chef des aborigènes sait où il se cache mais ce dernier ne veut venir en aide qu'à une seule condition: le capturer vivant et le transporter en camion vers un endroit secret. Aidé d'Adjaral, le fils d'Oondabund (interprété par David Gulpilil, l'aborigène "moderne" dans Crocodile Dundee, tout se tient...), ils y parviennent mais le braconnier survivant, qui depuis a perdu un bras dans un second affrontement, leur mettra des bâtons dans les roues et le pauvre Oondabund mourra d'un coup de fusil, non sans être parvenu à sauver son dieu, qui de son côté en finira une bonne fois pour toutes avec la crapule.

Gulpilil Crocodile Dundee

Neville: Euh, non, la photo, c'est pas possible!
Sue: Ah pardon, vous avez peur que je vous vole votre esprit...
Neville: Non! C'est juste que t'as laissé le bouchon dessus!

Adjaral perpétuera la légende en faisant offrande des os de la cuisse de son père au crocodile, comme l'exige la tradition. Réalisateur de seconde équipe du fabuleux Razorback, Arch Nicholson n'a rien de bien consistant dans sa filmographie mais emballe ce petit film d'aventures avec savoir-faire, en ajoutant quelques moments de réflexion concernant les conflits blancs/aborigènes. Assez inexplicable que ce film n'est jamais sorti dans son pays d'origine, passant par la case du direct-to-video alors qu'il méritait mieux. Le faux crocodile est particulièrement soigné, notamment au niveau des yeux, et une bonne mise-en-scène compense la rigidité du monstre (pas très actif, le bougre). Bien sûr, le film est loin d'être parfait, quelques longueurs ci et là et un dénouement bon enfant mais ca reste une sympathique série B.

Verdict: 6/10

Killer Crocodile (Fabrizio De Angelis - 1989)


Killer Crocodile jaquette

Ils ont quand même bon dos, les déchets toxiques... C'est vrai, quoi, on s'en fout de les balancer dans une rivière africaine quelconque! Mais heureusement, les écologistes veillent!! Mark, Kevin, Pamela, Bob et Jennifer (de la télé réalité avant l'heure... Ritals, je vous aime!!) ont tôt fait de découvrir le pot aux roses. Mais ils font 2 erreurs: passer la nuit sur place pour éviter de devoir naviguer dans l'obscurité pour le retour et surtout d'avoir pris leur caniche avec!! Ce stupide animal a tôt fait de s'éloigner du camp pour se rapprocher des berges, flairant quelque chose de pas catholique dans l'eau. Tant pis pour lui... Cela dit, moi qui déteste les chiens, surtout les caniches, quelle joie de le voir disparaître si vite! Evidemment, sa conne de maîtresse s'inquiète et retrouve son collier sur le bord de la rivière. Juste le temps de s'abaisser pour le ramasser qu'elle se fait croquer en deux temps trois mouvements par un crocodile gigantesque, boosté à la radioactivité! C'est le début d'une chasse au croco, menée tambour battant par Joe, un vieux baroudeur charismatique (sorte de Lee Van Cleef nain), chapeau beige vissé à la tête et moustache de rigueur.

Killer Crocodile Joe

Joe (Ennio Girolami) braque son arme. Ca va chier!!!

Je fais l'impasse sur la sous-intrigue du juge véreux et de son associé, responsable des déchêts radioactifs, malgré qu'ils soient assez cons pour aller faire sauter les barils et se faire surprendre par notre ami à écailles qui attaque le bateau en se mettant quasiment à la verticale, se tenant probablement en équilibre sur ses pattes arrières. Acrobate en plus...

Killer Crocodile snap2

Mais le meilleur reste à venir avec Joe et Kevin, partis à la chasse. Cinq minutes à scruter les eaux pour se rendre compte que le crocodile les attend juste devant et commence à se diriger vers eux. Ca donne une scène incroyable ou le bateau et le croco se croise en sens inverse, laissant le temps à Joe d'"aborder" le crocodile et se retrouver tranquille sur son dos, en tentant de percer sa carapace à coups de lance. Et c'est halluciné que j'assiste au bon vieux gag du sous-marin, le reptile s'enfoncant dans les flots, avec un Joe debout qui continue à le planter tout en vociférant. Et puis un gros bouillon de sang remonte à la surface, Joe est mort comme une grosse merde ;-) . C'était ça le gros dur? Mort de rire! Mais attention, le film monte crescendo et il nous reserve encore une dernière sucrerie! Kevin et son pote, faisant fi de toute sauvegarde de la faune locale (c'est quand même des écolos...) reviennent plus tard pour venger Joe! Mais le crocodile semble indestructible, aucune balle ne l'arrête. Furax, il fonce droit vers le bateau pour en finir! Ciel, que faire?? Et soudain, une voix familière sort des buissons "Attrape-ça, fiston!". Le chapeau de Joe voltige dans les airs, Kevin s'en empare de la main et tourne la tête: Joe n'est pas mort!!! Woouuha!!! "Vas-y fiston, fais-lui la peau!!". Et l'inspiration divine de toucher ce bon vieux Kevin instantanément. Voici qu'il s'empare du moteur à hélice du bateau et le démarre d'un geste viril. C'est à ce moment précis que le crocodile ouvre la gueule: "Tiens, mange ça!". En plein dans le mille! Des gerbes de sang giclent sur le t-shirt blanc de Kevin qui hurle sa joie, les poings serrés: "Ouais, je t'ai eu! Crève!". Retour sur l'hélice qui déchiquète la bouche du croco. Et puis on revient sur les gerbes de sang "Crève!!Crève!!!". Et là, retour sur le croco qui explose!! Carrément!! Et là, Kevin exulte, avec plein de boyaux dans les cheveux: "Yeaaahh! Yeaaaaaaaaaaaaahh!!!!" => 10 minutes pour me remettre debout... ECROULE DE RIRE!!! :-D

Killer Crocodile snap3

Je suppose que vous l'avez tous compris, ce nanar est absolument superbe!

Verdict: 6/10

Killer Crocodile II (Giannetto De Rossi - 1990)


Killer Crocodile 2 jaquette

Même si l'aspect commercial peut rebuter certains, les suites ont un petit côté confortable, avec l'idée réjouissante de retrouver des têtes connues, des noms connus et des crocodiles connus!! Et même si Fabrizio De Angelis cède sa place de réalisateur, c'est tout de même Giannetto De Rossi, créateur du fameux crocodile, qui reprend les rênes. Le film débute avec un petit rappel de l'opus précédent: le crocodile fonce vers Kevin, ce dernier lance le moteur à hélice, Ka-Booom, Yeaaah-Yeaaaahhh-les-poings-serrés, l'oeuf du futur croco mutant qui éclot, tout le toutim! Je verse déjà ma petite larme... Et l'intrigue continue: vous vous souvenez surement des barils de déchets toxiques? Et bien un généreux investisseur a décidé de nettoyer la zone pour ensuite bâtir un complexe touristique huppé. Enfin, pas si généreux que ça car le fourbe décide de peindre le sigle radioactif sur des barils vides, pour tromper son monde! Si c'est pas de l'idée géniale, ça, mon cochon!! Heureusement qu'un journaliste consciencieux flaire l'arnaque mais il se fait descendre par des hommes de main sans scrupule. Et le New York Chronicles décide d'envoyer une petite teigneuse pour continuer l'enquête. Entre-temps, le crocodile a déjà atteint sa taille adulte et décime un bateau rempli d'innocents enfants, partis se ballader en compagnie de bonnes soeurs. Insatiable, il s'en prend la nuit tombée à un des malfaiteurs de faction dans la jungle, qui prend ses jambes à son cou pour se mettre à l'abri et prévenir ses 2 acolytes: "Hé les gars, j'ai vu un putain de crocodile, le plus gros que j'ai jamais vu! Comme dans les films de série B!!" A peine sa phrase finie, le monstre défonce le mur de bois (j'ai fait un joli bond, d'ailleurs... Ca m'apprendra à mettre le son à fond...), et dévore tout ce joli petit monde.

Killer Crocodile 2 snap1 Killer Crocodile 2 snap2

Il est de retour, le "Killer" Crocodile... Et il casse la baraque!!

Le lendemain, c'est au tour de la journaliste de se faire attaquer, elle qui était partie explorer les marécages. Elle s'en sort de justesse mais sa barque est réduite en charpie. Inquiet de ne pas la voir revenir, son patron envoie l'artillerie lourde: Kevin, toujours campé par Athony Crenna. Et lorsqu'il repêche une planche de bois portant les marques de griffes énormes, le doute n'est plus permis: il y a un nouveau monstre à détruire! Besoin de renfort? Pas de problème, ce bon vieux Joe est toujours d'attaque, malgré un bras paralysé suite à l'attaque du premier épisode. Et la chasse de commencer! Et mon plaisir coupable de se prolonger. Ma foi, j'ai passé un tout aussi bon moment que pour l'épisode précédent, même si la fin n'est pas aussi marrante. Mais celle-ci se débrouille assez bien, avec Kevin chevauchant la bête tel Johnny Rico chevauchant un Tanker. Mais en 1990, point d'images de synthèse à la pointe, non, non, non! Pour les séquences où le crocodile passe son temps à rentrer et à sortir de l'eau, tentant d'éjecter son "cavalier", on a droit à un jouet et à un Kevin miniature, probablement un Big Jim ou une poupée du même genre... Bizarre d'avoir utilisé un truc aussi cheap, car on alterne ces séquences avec le faux croco animatronique et le vrai Kevin qui jouent au rodéo en contre plongée, ce qui est nettement plus convaincant. M'étonnerais pas que le monteur se soit amusé dans sa baignoire pour faciliter les raccords... ;-)

Killer Crocodile 2 snap3Killer Crocodile 2 snap4

Hop, le Big Jim... Hop, Anthony Crenna... Trop fort, non??
Verdict: 6/10


Alligator II: La Mutation (Alligator II: The Mutation - Jon Hess - 1991)


Alligator 2 jaquette

La preuve flagrante que le réalisateur et les acteurs sont bel et bien les moteurs du film: on a ici le même scénario que le premier du nom (à peu de choses près), les mêmes FX (ils ont repris le même faux alligator, même technique de maquettes et le comble, on reprend même des scènes du premier!!) mais Lewis Teague est remplacé par Jon Hess (Watchers, c'était sympa pourtant... Enfin, j'ai du le voir à 10 ans, aussi...) et Robert Forster disparaît au profit (?) de Joseph Bologna (euh, une cinquantaine de films à son actif, je n'en ai vu que deux, je passe...). Et là, assez logiquement, une excellente série B se transforme en navet d'une molesse épouvantable (et je tire un trait sur la musique, bien pourrie). Les égoûts sont maintenant tout propres, l'alligator est ridiculement indestructible (grenade et dynamite ne font que le chatouiller mais le bazooka, là, ca marche!) et le niveau des acteurs frise le zéro absolu. Même Dee Wallace Stone, pourtant excellente dans The Frighteners est complétement à côté de ses pompes. A sauver tout de même les chasseurs d'alligators, emmenés par cette sale trogne de Richard Lynch. Leur arrivée me fait pisser de rire à tous les coups: bottes en croco, veste en cuir et chemise de bûcheron rouge pétant, assortis de grognements "Yeah, Yeah, on est les chasseurs de croco, on est des durs!!". Ca n'empêche qu'ils se feront tous bouffer un par un. Heureusement que Richard Lynch (son personnage se nomme Hawk Hawkins, la classe, non? ;-) ) reste quasiment jusqu'à la fin pour nous faire rire de temps en temps, mais cet alligator n'a aucun respect pour son public (restreint, il est vrai...) et décide d'en finir avec la technique du fameux tourniquet (de mémoire, c'est le seul film où elle est présente, alors qu'un saurien normal l'utilise à 99% de fois, mais c'est pas grave...).

Alligator 2 Richard is dead
Pour une fois, je dois donc me ranger du côté des partisans du "Le-premier-c'-est-toujours-le-meilleur".


Verdict: 3/10


Lake Placid (Steve Miner - 1999)


Lake Placid jaquette

"Par le créateur d'Ally McBeal" clament certaines jaquettes. Ca fout les jetons, hein?! Bon, je l'avoue, j'ai moi-même regardé quelques épisodes (Celui avec Dina Meyer, notamment. Et l'arrivée de Christina Ricci m'a poussé à regarder la série jusqu'à la fin) mais de là à me convertir en télé-maniac... Cependant David E. Kelley ne se débrouille pas trop mal, je dois dire. Le début, très classique, sert plus de prétexte qu'autre chose: un pauvre plongeur complètement cisaillé à partir de la taille est sorti du lac par un agent des eaux et forêts. On retrouve une dent sur son cadavre qui ressemble à celle d'un fossile. Intrigué, le musée de New York envoie une de ses paléanthologues, qui aura quelques difficultés à s'adapter à la cambrousse profonde. Aidée par les policiers locaux, elle sera rejointe par un milliardaire excentrique, persuadé que les crocodiles sont des envoyés divins. Kelley saupoudre le tout de dialogues à l'image de sa série phare, de situations cocasses et de personnages caricaturaux mais jouissifs. Dommage que le scénariste, si à l'aise avec les dialogues, ne prend aucun risque avec sa vedette à écailles: toutes les scènes d'attaque sont pompées honteusement sur Les Dents de la Mer 2ème partie (attaque de plongeur, héroïne en détresse coincée entre le croco et le bateau qui va la secourir, hélicoptère, tout y est!!). Malgré tout, je pardonne volontiers ce manque d'inspiration car en échange, on a certainement un des budgets les plus élevés pour un "Crocodile Movie". Et qui dit budget important, dit noms prestigieux. On commence par Steve Miner derrière la caméra (des Vendredi 13, Warlock... Du solide! ;-) Quoiqu'Halloween H20, beurk, beurk...), la craquante Bridget Fonda devant (qui pulvérise en beauté sa tante Jane, même à la grande époque Barbarella, avis perso), accompagnée de Bill Pullman, d'Oliver Platt et de Brendan Gleeson. Le crocodile est laissé aux bons soins de l'équipe de Stan Winston pour la partie mécanique et Digital Domain pour la partie numérique (Inutile de préciser qu'on a ici affaire à un crocodile de toute beauté).

Lake Placid chasse

"Oooooooh Pitivier, je crois qu'on l'a trouvé!!"

Et n'oublions pas John Ottman à la baguette. Un vrai casting de blockbuster! Et ma foi, la mayonnaise prend plutôt bien. La preuve: j'avais dû convaincre à l'arraché toute ma bande du cinoche pour aller le voir, en me rendant compte sur place qu'aucun d'entre eux n'avait vu ne serait-ce qu'un seul film avec un saurien géant (la honte!! ;-) ). Et si je me souviens bien, ils ont tous bien aimé (Ouf, je vous dis pas l'état de ma gueule dans le cas contraire! ;-) )

Verdict: 7/10


Blood Surf (Krocodylus - James D.R. Hickox - 2000)


Ouh, la belle daube toute pourrie! J'en attendais pourtant pas mal de celui-là, visez plutôt: un producteur à la MTV (comprendre très, mais alors très très con...) décide de faire un reportage méga-cool avec deux surfeurs amateurs de sensations fortes: comprendre on se saigne à la cheville, on prend sa petite vague et on attend que les requins arrivent!

Blood Surf jaquette

Bien entendu, pour être sûr de leur coup, nos irréductibles décident de se rendre sur l'île la plus éloignée, où la population de requins tigre est la plus élevée. Pas de bol pour eux, c'est également le repaire d'un crocodile marin gigantesque. Dès que la séquence choc est mise en boîte sans le moindre bobo (la seule plus ou moins réussie du film avec des requins en images de synthèse dans les vagues...), voilà qu'une explosion sous-marine retentit non loin du bateau, avec une grosse gerbe de sang. Hé oui, c'est censé représenter une attaque meurtrière du croco sur un pauvre requin. Là, tout de suite, mon enthousiasme retombe d'un coup sec! Et honnêtement, je comprends très bien pourquoi on n'en montre pas trop: le faux croco s'avère être un des plus misérables qu'il m'ait été donné de voir! Pas seulement mal fait, mais totalement ridicule (ca ressemble à une baudruche pour les gosses...). Comment voulez-vous faire un suspense efficace dans des conditions pareilles? Le pauvre réalisateur l'a bien compris et, dos au mur, est bien obligé de sombrer dans le pastiche. Tout le monde meurt et tout le monde s'en fout (constatation d'un protagoniste lorsqu'un de ses "amis" se fait manger: "Ouh, ca doit faire mal, ça!"). Il y a bien un hommage aux Dents de la Mer, mais franchement on s'en serait bien passé...

Blood Surf Jaws

Hé oui, il y a aussi un Quint de service, bien pitoyable comme de bien entendu! Le pauvre Robert Shaw a du se retourner au moins 20 fois dans sa tombe, rien que pour ce film. Bref, à regarder au trentième degré, avec une quinzaine de bières dans le coffre...

Verdict: 2/10

Crocodile (Tobe Hooper - 2000)


Crocodile jaquette

Ouïlle, que la chute est dure... Ou comment un réalisateur de talent se fait broyer par le système. Ici, on a bien affaire à un pur "Crocodile Movie" mais qu'on est loin d'Eaten Alive! On retrouve un problème typique du slasher de base: un casting de djeuûns pour les djeuûns et un montage limite épileptique (je soupçonne très fort que Tobe Hooper n'a absolument pas participé à cette étape cruciale...). L'histoire en soi est très classique: un groupe d'adolescents prennent un bateau pour le weekend, sans se douter une minute qu'un gigantesque crocodile a établi son domaine dans les eaux de la Californie du Sud. Et qui dit ados dit cons et irrespectueux, les zouaves ne trouvent rien de mieux à faire que de saccager le nid familial et d'emporter les oeufs du monstre. Pas de bol, l'instinct maternel étant assez prononcé chez ces animaux, maman crocodile va tout faire pour les récupérer et prendre sa revange par la même occasion. Voilà typiquement le genre de film faussement rythmé: la caméra se veut véloce, les séquences s'enchaînent à un rythme effréné mais qu'est-ce qu'on s'emmerde, bon sang! Pour ma part, je n'ai relevé qu'une seule scène de vraiment efficace: une future victime décide de passer la nuit sur un ponton. Grand silence et puis attaque fulgurante du croco: il ne reste plus que les traces de mâchoires qui forment un trou béant dans les planches. Il y a par moment d'autres idées sympas (le croco s'amuse avec un ado et puis le balance en l'air et clap, direct dans la gueule) mais gâchée par un handicap de taille: des images de synthèse vraiment trop limites. L'animal glisse plutôt qu'il ne marche, pas du tout raccord avec le travelling de la caméra, en plus.

Crocodile_snap

On va encore me taxer de vieux gâteux conservateur, mais c'était tout de même mieux les bons vieux monstres en carton-pâte ;-) . Et comme si cela ne suffisait pas, l'héroïne a oublié les fameux oeufs quelque part, on est donc parti pour une suite, dans la joie et la bonne humeur...

Verdict: 3/10

Crocodile 2 (Crocodile 2: Death Swamp - Gary Jones - 2002)


On prend pas les mêmes et pourtant on recommence... Seule une simili-intrigue vient s'y greffer: le film débute avec un casse de banque et les cambrioleurs décident de prendre le contrôle d'un petit avion pour s'enfuir vers une destination exotique, avec à son bord quelques passagers malchanceux. Bien entendu, une tempête vient jouer les troubles-fête et endommage l'appareil.

Crocodile 2 snap 1

"Aaaaaaaaaaaahhh!! Le Crocodiiiile!!!" "Mais non, espèce de gourde, c'est la scène suivante!"

Le pilote s'efforce d'atterrir dans un marais, sans se douter qu'ils vont bientôt tous servir de viande fraîche pour le croco, qui a bien grandit depuis le premier épisode.

Crocodile 2 snap 2

"Aaaaaaaaaaaahhh!! Le Crocodiiiile!!!" "Voilàààààà... Tu vois quand tu veux!"

Malheureusement, les apparitions de ce dernier sont assez rares, on passe plus de temps avec les malfaiteurs et leurs otages, ce qui est assez handicapant vu le niveau des acteurs. C'est dommage, le film tentait d'utiliser sa vedette un peu plus souvent hors de l'eau, ce qui est assez bien vu, étant donné que contrairement aux requins, être sur la terre ferme ne signifie pas pour autant être à l'abri.

Crocodile 2 snap 3

"Hahaaaa! Tu ne m'avais pas vu, hein, blondinet!?!"

Les images de synthèse sont un peu moins pourries que dans le 1, mais c'est pas vraiment encore ça. Bon, si jamais on a droit à un Crocodile 3, je vais peut-être m'abstenir... ("Ah, ah, que tu crois, mon gars!" - Note de ma conscience ;) )

Verdict: 3/10

DinoCroc (Kevin O'Neill - 2004)


Sacré Roger Corman... Toujours d'attaque pour surfer sur la vague (un peu tardivement) des dinosaures! Oui, mais attention, pas n'importe quel dinosaure! Celui-ci s'avère génétiquement modifié avec de l'ADN de croco! Ou bien l'inverse? ;)

Dinocroc affiche

Tout débute dans un laboratoire clandestin, dirigé de main de fer par la méchante Joanna Pacula. L'un des sujets d'expérience, pas encore à l'âge adulte mais plus aggressif que prévu parvient à s'échapper, après avoir mortellement blessé une assistante pas très fûtée. La chasse est ouverte! Et pour chasser le croco, rien de tel qu'un clone de Crocodile Dundee (sacrilège!!!)! Le temps que le gars arrive d'Australie, la bêbête grandit très rapidement et les disparitions dans la région deviennent de plus en plus fréquentes, ce qui inquiète fortement Charles Napier, dans son éternel rôle de shériff local (Il ne manquait plus que Dick Miller, et on avait la Corman Team ;) ). Que penser du film? Hé bien, ca se laisse regarder, j'ai même été surpris qu'on ose tuer un petit garçon trop curieux. Je guettais la scène où son grand frère le retrouverait sur un arbre, bombes fumigènes à la main, mais non, il est bien mort [update du 22/08/2006: voilà ce qui arrive quand on regarde la version toute pourrie qui passe sur M6. Heureusement la version non-censurée livrée avec Mad Movies ne laisse aucun doute: le gamin est décapité par le bas, seule la tête n'est pas dévorée par le Dinocroc!!! Rien que pour ça, un petit point supplémentaire pour la cotation finale]. Rayon FX, les images de synthèse sont vraiment limites, surtout au niveau des incrustations: il n'y a pas la moindre interaction entre les personnages et la créature, et cette dernière manque cruellement de relief et peine à se détacher des décors (pas trop grave à la limite, étant donné que 90% du film se passe de nuit mais de jour, ca ne pardonne pas).

Dinocroc gotcha

"Gotcha!!!"

Malgré tout, le film tente de garder un bon rythme mais le dernier quart d'heure m'a paru bien long. Celui-ci est même assez douloureux pour la pauvre Joanna Pacula, qui aura bien du mal à relancer sa carrière après une telle prestation...

Verdict: 4+1/10

Primeval (Michael Katleman - 2007)


Primeval poster

Quand la fiction rejoint la réalité... Quand on pense aux "astuces" des scénaristes (expériences, bidons radioactifs, blablabla, vous connaissez la musique...) pour donner naissance à un crocodile géant, alors qu'il suffit de prendre l'avion, destination le Burundi, et de longer les rives du Rusizi pour tomber nez à nez avec une merveille de la nature. Baptisé Gustave, le monstre peut se résumer à sept mètres d'écailles, une tonne bien pesée et selon la légende, plus de 300 victimes en dix ans (et à mon avis, on ne doit pas être loin du compte...). On en a assez bien parlé en 2004, où une équipe a tenté de le capturer dans une cage. Peine perdue, mais depuis, le monstre s'est fait discret. Je conseille d'aller jeter un oeil sur Youtube, c'est ébouriffant de le voir à côté d'autres crocodiles de taille normale...

Quand la réalité rejoint la fiction... Plus besoin d'engager un scénariste donc, il suffit de transposer à l'écran la réalité. On garde donc l'équipe télé (incarnée par Dominic Purcell, Orlando Jones et Brooke Langton), la cage et Gustave. Mais pour se donner un petit cachet "sérieux", le film va également aborder les problèmes politiques de ce pays africain et les tyrans qui vont avec. Louable initiative, mais qui handicape malheureusement la progression du récit. Rien de vraiment grave, attention, mais finalement, on ne fait qu'effleurer les deux thèmes principaux: d'un côté, Gustave, qui est tout de même censé être le moteur du récit et qu'on ne voit finalement pas très souvent (3 minutes en tout et pour tout), et de l'autre, les actes barbares du warlord local, auto-baptisé Little Gustave ("C'est le fils de Gustave, mais il a le sang encore plus froid", dixit une réplique qui fleure bon les eighties...). La mise en scène n'arrange pas les choses, car même si l'image est soignée (le budget est surement plus conséquent qu'un Killer Crocodile...), Michael Katleman est ce que j'appelle un réalisateur très frustrant, qui coupe une scéne au moment où elle marche le mieux. Un exemple: nos joyeux drilles sont dans une mauvaise position. Gustave a déjà attaqué, et il se sont réfugiés dans un petit pavillon en bois au bout d'un ponton (sur l'eau, donc... Pas très malin, mais en même temps, c'était le seul endroit qui restait pour passer la nuit).

Primeval snap 2

Et voilà que le crocodile revient à la charge, brise les piliers qui soutiennent l'édifice, tout le monde tombe à la flotte, bref, c'est le chaos. Blessé par un des soldats à la solde de Little Gustave, leur guide (incarné par Jurgen Prochnow, que je retrouve toujours avec autant de plaisir...), n'a plus qu'une idée en tête: venger la mort de sa femme, dévorée par l'animal il y a quelques semaines. Ni une ni deux, il se sacrifie, grenade à la main. Mais une attaque surprise du monstre le balance cinq mètres plus loin, et ayant lâché la grenade, celle-ci explose sans faire de dégâts. Tout se passe très vite et les autres sont persuadés de la mort de l'animal. Mais le voilà qui surgit de toute sa hauteur en train de gober ce pauvre Jurgen, dans un plan aérien assez joli (voir la jaquette). La tension est à son comble (j'exagère un peu, mais bon...) et PAF!! On coupe... Le prochain plan débute au petit matin, sur les débrits du ponton. Et quoi??? Il s'est passé quoi entre?? Rien, apparemment... Et ceci n'est qu'un exemple, le film est truffé de ces coupures qui casse le rythme aussi facilement qu'une pause publicitaire mal placée... C'est d'ailleurs assez perturbant lorsque Orlando Jones pique un sprint dans une autre scène pour échapper au crocodile. C'est filmé comme une pub Nike et puis ca s'arrête, on passe à autre chose. J'avais d'abord pensé que le réalisateur était un ancien clippeur, mais visiblement, il sort plutôt de l'école de la télé (X-files, Urgences, Taken, etc...) et pour un premier long métrage, il a encore des choses à apprendre... Côté technique, les effets spéciaux sont tout à fait corrects, et le Gustave numérique s'est beaucoup inspiré de l'original. Dommage que ses interventions sont trop rapides! Difficile parfois de deviner qu'il s'agit d'un animal à sang froid, on se croirait dans 28 jours plus tard! Les acteurs font ce qu'ils peuvent face aux images de synthèse, et Orlando Jones est étonnamment supportable (tout le contraire dans un Evolution de sinistre mémoire). Dominic Purcell fait une petite pose entre deux saisons de Prison Break, sans trop se fouler (look strictement identique à Lincoln Burrows).

Primeval snap 1

"Michael, t'es là? Dépêche-toi de pisser, mon vieux, Mahone est à nos trousses, il s'est déguisé en crocodile!!"

Jurgen fait du Jurgen (bien, donc! ;-) ), dommage que son personnage soit aussi fade que tous les autres, ce qui est sans doute le plus gros défaut du film. Mais je ne me suis pas trop ennuyé et la fin est assez sympathique "La guerre au Burundi est terminée... Mais Gustave est toujours en chasse!". Et le crocodile de dévorer 2 pêcheurs... Sacré Gustave...

Verdict 5/10

Croc (Stewart Raffill - 2007 - TV)


Il m'arrive de temps en temps avoir des échos dans la presse qu'un crocodile géant a dévoré plusieurs personnes, en Thaïlande. Bien sûr, par géant, on veut plutôt dire une belle bête, pas un crocodile mutant comme il en traînait dans mon blog, ou bien une aberration de la nature, comme le Gustave africain. Un bon petit crocodile marin de 7m, quoi... Et c'est justement la mise en image d'un de ces récits divers qui va nous occuper ici le temps d'un film. Film tout à fait fréquentable d'ailleurs, dans les limites de son budget. Notre héros est un jeune homme blanc qui a décidé de gérer un parc animalier en Thaïlande. Mais ce parc semble gêner certaines personnes et celles-ci vont se faire une joie de lui mettre des bâtons dans les roues. Notamment ouvrir l'enclos des crocodiles. Trois de ces animaux s'évadent, et c'est justement au moment où le fameux crocodile marin s'en prend à un couple parti se baigner (la scène me faisait penser à Chorake - Les Mâchoires de la Mort, j'avais l'impression de me retrouver sur la même plage...).


Pour éviter de devoir porter le chapeau, il va falloir vite retrouver le vrai coupable. Par chance, ce crocodile est déjà pris en chasse par Croc Hawkins (ça, c'est du nom...), incarné par cette vieille ganache de Michael Madsen. J'ai d'abord cru à un Crocodile Dundee du pauvre, mais le personnage est assez sympathique, un baroudeur pas trop grande gueule, qui passe beaucoup de temps chez une communauté qui vit sur pilotis. Celle-ci a déjà subit de nombreuses attaques du monstre, et Croc Hawkins garde une photo de chacune des victimes sur son bateau, en attendant de libérer leur âme après avoir enfin tué le monstre. Voilà le genre de petit détail qui me plaît, et peut-être étais-je dans un bon jour, mais le reste du film m'a même donné envie d'aller faire un petit tour dans ce pays. Si les héros sont blancs, et les méchants thaïlandais, il y a tout de même des personnages locaux très sympas, notamment la famille de la première victime. Alors que dans ce genre de films, on oublie souvent le côté humain, il y a ici le soucis de bien faire. Ce n'est pas parfait, mais le coeur y est. Idem pour le crocodile, on arrive à un résultat tout à fait honorable: mélange d'un faux avec celles d'un vrai filmé dans un bassin ou sur les berges, le tout agrémenté de quelques images de synthèse. Il y a d'ailleurs une scène relativement bien foutue, où le méchant du film fait quelques brasses dans sa piscine privée. Et la manière de filmer suggère tout de suite que le crocodile fait trempette également (Ok, le hasard fait bien les choses, vous me direz, mais on s'en fout... J'ai déjà vu de telles purges dans ce genre de films que je ne peux m'empêcher d'être indulgent pour celui-ci...). J'ai d'ailleurs souvent fait ce rêve où je nage tranquillement dans une piscine et hop un requin ou un crocodile bouffe tout le monde (je ne vois vraiment pas comment mon cerveau peut générer des rêves d'une telle idiotie... Hum...) et j'ai retrouvé cette même tension, cette désagréable impression de nager en mauvaise compagnie. Le climax final est également sympa dans une grotte sous-marine qui sert de repaire au monstre... si on oublie le passage un peu ridicule où le héros se fait happer le bras par le bestiau, mais ce dernier meurt d'une balle bien placée et entraîne sa proie en dessous du niveau de l'eau. Les mâchoires sont coincées, Michael Madsen du haut de sa colline hurle comme un bovin qu'il faut lui couper la jambe (alors que c'est le bras), la soeur plonge dans l'eau avec un couteau de 10cm, persuadée qu'on coupe un bras comme une baguette de pain (Heureusement, elle voulait bien couper le bras, pas la jambe... Vous suivez?).


"Coupe lui la jambe!!!" "Ou non, plutôt coupe lui le bras!!" "Ohhh, je sais plus moi..."

Heureusement le beau-frère se ramène avec un levier et tout rentre dans l'ordre... Quel suspense... (Ca spoile sévère mais en même temps, qui va le regarder ce Croc, à part moi? ;-) )

Verdict 6/10

Black Water (David Nerlich & Andrew Traucki - 2007)


Black Water jaquette

Alors, pour les films de crocros, c'est simple, je suggère qu'on laisse le monopole aux australiens... Ils connaissent ça mieux que nous, ils ont plein de faits divers, là-bas. Notamment une histoire de vacanciers bloqués après qu'un gentil saurien ait renversé leur barque. Bon plan pour un film, ça... Surtout si on a un petit budget, il ne faut pas beaucoup d'acteurs, un décor unique... On peaufine un scénario sur cette idée de base, en essayant de dynamiser un peu l'histoire, car à part contempler des gens perchés sur un arbre, il n'y a pas grand chose d'autre à voir. Et voilà... Ca paraît si simple... Mais ca n'est pas vraiment le cas, car pour réussir le film, il faut tenir compte de certains éléments. Tout d'abord, on va tout de même passer 88 minutes avec une poignée d'acteurs, pas question de les prendre au petit bonheur la chance. Le casting est ici une étape cruciale et les deux réalisateurs l'ont très bien compris. Ca faisait très longtemps que je n'avais pas vu trois acteurs qui parviennent en si peu de temps à rendre leur personnage attachant, surtout dans ce genre de film! Leur performance est d'autant plus étonnante quand on pense qu'ils n'ont jamais vu l'ombre d'un crocodile sur le tournage!

Black Water snap 1

En effet, Nerlich et Traucki, définitivement des gars bien, ont refusé catégoriquement l'option du crocodile en CGI tout pourri: "On voulait un vrai crocodile!". Evidemment, difficile de convaincre les acteurs de patauger dans l'eau avec un des plus anciens prédateurs de notre planète. Plus qu'à passer cinq jours à filmer l'animal sous toutes les coutures, dans une ferme d'élevage et d'ensuite incruster intelligemment ces images avec les acteurs jouant sur fond bleu. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est bluffant, ca sent le trucage, mais c'est déjà nettement mieux qu'un crocodile numérique! J'applaudis des deux mains, en tout cas! Surtout qu'ils ont réussi ce que très peu de films du même genre parviennent à faire: traiter le crocodile comme un personnage à part entière. Certaines de ses apparitions sont particulièrement soignées et lui confère une aura de bête diabolique, toujours prompte à surgir au moment le plus cinégénique.

Black Water snap 2

Autre élément important: le décor. L'histoire est censée se dérouler dans la région du Nord, mais pour des raisons économiques, il fallait trouver une mangrove près de Sydney. Les recherches furent longues mais ils ont finalement trouvé l'endroit idéal. Petit problème, la marée ne leur donnait que trois heures de tournage par jour, l'eau se retirant progressivement pour ne laisser que de la boue. De quoi alimenter la tension d'un tournage déjà difficile en soi. Mais à nouveau, les réalisateurs s'en sont sortis comme des chefs, parvenant à rendre inquiétant le moindre clapotis d'eau. Le suspense fonctionnant à la manière des Dents de la Mer, ce qui se cache sous l'eau est votre plus grande peur. Alors chef d'oeuvre total? Je n'irais pas jusque là quand même. Le film est malheureusement prisonnier de son pitch et même si ca démarre très vite (la barque est retournée après un quart d'heure!), difficile ensuite de tenir une grosse heure à filmer des gens dans des arbres ou marchant avec de l'eau jusqu'à la taille. Rien de vraiment grave, c'est nettement mieux qu'Open Water sur une histoire similaire. Par contre, la fin aurait pu être mieux. Visiblement conscient du manque de rebondissements (ce qui n'était pas vraiment grave, j'aurais préféré qu'ils continuent sur la voie du réalisme plutôt que de tirer un peu trop sur la corde), les réalisateurs se laissent un peu trop aller. Sans pour autant saborder leur film, on n'a pas droit au happy end niais non plus. Loin de là... Une petite réussite, donc...

Verdict 7/10

Soundwave

And a Very Special Thanks to Michael J. 'Crocodile' Dundee

Mick Dundee

"Salut! C'est Mick Dundee! Ca flotte? La ballade vous a plu?"