lundi 12 septembre 2011

Fantastic girl: Clea DuVall

Un peu de présence féminine sur ce blog ne fera pas de mal et pour commencer, rien de moins qu'une de mes actrices préférées: la petite Clea DuVall. Enfin, petite en taille et en réputation car pas très connue du grand public mais en talent, elle a déjà largement fait ses preuves et en âge, ben, comme c'est le même que le mien, elle n'est plus toute jeune ! ;-)

Clea Fred Hayes

Clea Helen D'etienne DuVall est née dans la cité des anges le 25 septembre 1977. Fille unique, ses parents divorcent à 12 ans, et au remariage de sa mère quelques années plus tard, Clea quitte rapidement le nouveau nid familial. Cela marque déjà une volonté d'indépendance précoce, qualité qui déteindra même sur ces futurs choix de carrière. Ses premiers contacts au monde du cinéma se font en tant que spectatrice vorace et malgré une certaine timidité, son avenir est pour elle tout tracé: elle sera actrice. Les débuts sont loin d'être idylliques et Clea tombe dans le piège classique de jeune débutante pour son premier film, Little Witches. Dans un collège catholique, des adolescentes deviennent des apprenties sorcières qui vont tenter de réveiller un démon dans le sous-sol de l'église. Pour cette cérémonie, le script prévoit une danse à la queu-leu-leu avec d'autres comédiennes en tenue d'Eve, et c'est inquiète que Clea va s'enquérir de la situation auprès du réalisateur, qui bien entendu lui certifie que la caméra ne dévoilera en rien son intimité. Et hop, une photo sur www.nudecelebrity.com, une! Cela dit, rien de vraiment grave (on ne voit pas grand chose, finalement) et la page est vite tournée, avec un tout petit rôle dans le téléfilm On the Edge of Innocence, où elle fait partie d'un groupe de Fashion Girls qui arpentent les magasins de fringues de luxe. L'héroïne de l'histoire va faire une dépression carabinée et sera vite abandonnée par ses "amies". Internée dans un hôpital psychiatrique, elle connaîtra l'amour avec un patient tout aussi instable. Drôle de film pour teenagers, ambiance assez particulière, où la folie est assez bien retranscripte à l'écran. Clea a pour ainsi dire 3 lignes de dialogues, et elle n'aura pas beaucoup plus dans les 2 épisodes d'Urgences auxquels elle a participé en 1997. Petite amie d'un adolescent atteint de mucoviscidose, elle évolue néanmoins dans un registre plus dramatique, ce dernier décidant d'en finir une bonne fois pour toutes, las de se battre contre cette maladie. On reste dans l'univers de la télé, avec une participation à un épisode de Buffy. Elle a en même temps un petit rôle et le rôle principal, car elle y incarne une jeune fille que personne ne remarque (si on avait été dans la même classe, ça n'aurait pas été le cas ^^) et qui deviendra vraiment invisible! On ne la verra que dans des flashbacks et elle finira par être néanmoins démasquée par Buffy.

Clea dans un épisode de Buffy Clea sert d'otage dans Niagara

Le final est très sympa, où elle atterrit dans une sorte d'école à la X-Men, où son invisibilité sera surement utilisée pour aider le gouvernement! Cette même année, elle fait une apparition éclair dans Niagara, Niagara, prise en otage par le couple Robin Tunney et Henry Thomas. Une otage hyper cool, se laissant faire tout en papotant avec ses agresseurs, deux marginaux livrés à eux-mêmes. C'est d'ailleurs une belle histoire d'amour entre un jeune homme instable psychologiquement, et une jeune femme bourrées de tics et de tocs (irrésistible Robin Tunney!). Toujours pas grand chose à se mettre sous la dent avec la comédie pour teenagers Can't Hardly Wait. Une seule réplique, mais assez savoureuse lorsqu'elle remballe avec un dédain profond un Seth Green désireux de conclure avant même de commencer. Il faudra attendre l'année suivante et The Faculty de Robert Rodriguez pour enfin percer. Le film se compose d'un casting éminemment sympathique (Famke Janssen! Holland! Holland!! Bon ca va, j'arrête de baver...), d'où émergera également Josh Hartnett. Clea joue ici Stockely, la gothique de service je-suis-mal-dans-ma-peau-me-faites-pas-chier qui, en vrai de geek de science-fiction, se fera une joie d'instruire ses camarades sur les fameux "Body Snatchers", responsables du chaos ambiant.

Clea dans The Faculty

Chaîne en or, regard qui brille, ca va faire mal! Si j'étais à la place des extra-terrestres, je retournerais vite fait sur ma planète!

Rodriguez signe ici un de ses meilleurs films, bien rythmé et assez jouissif (ahh, Frodon qui se prend des poteaux de panier de basketball dans les dents, ca fait toujours plaisir...). Clea bouffe tout cru ses jeunes partenaires et je suis sorti de la salle en me disant "Tiens, il va falloir que je la surveille, celle-là...". En 1999, elle fait deux petites apparitions dans Elle est trop bien, comédie à la guimauve, où elle a obtenu le rôle de la pouffiasse de service (et elle s'en donne à coeur joie!) afin d'être sur le plateau avec sa copine Rachael Leigh Cook, morte de trac à l'idée de porter le film sur ses frêles épaules. Ca ne vole pas très haut, et il est bien difficile de croire que la mimi Rachael n'ait aucun succès auprès des garcons de son école. Il suffit d'ailleurs qu'elle enlève ses lunettes, pour que tout le monde soit à ses pieds! Un twist à faire pâlir de jalousie M. Night Shyamalan himself! Malgré tout, ca se laisse regarder et dans le même genre, j'ai déjà vu bien plus mauvais (malgré la présence de l'horripilant Matthew Lillard [Scream, Scooby-Doo], qui tire bien le film vers le bas une fois de plus...). Pour son prochain film, Clea connaît les honneurs d'avoir comme partenaires deux mégastars, j'ai nommé Johnny Depp et Charlize Theron, pour le très moyen Intrusion.

Clea et Charlize Theron dans Intrusion Johnny Depp dans Intrusion

"Mon mari me trompe avec un extra-terrestre!!!"

On retrouve une fois de plus un "Body Snatcher", qui, bien malin, prend le corps de Johnny Depp pour se mettre dans la poche toutes les femelles terriennes. Miss DuVall (tant que j'y suis, aucun lien de parenté avec Robert et Shelley...) incarne la soeur de Charlize, qui vire parano à force de vivre avec un mari revenu d'une mission spatiale qu'elle ne reconnaît plus. La première partie du film est sympathique même si ca manque parfois de finesse. Dommage que le final avec ses gros sabots ne vienne faire capoter une ambiance déjà pas bien tendue. Après un film de studio bien fade, retour au cinéma indie, avec une comédie homosexuelle des plus réussies: But I'm a Cheerleader. Natasha Lyonne (révélée dans Les clochards de Beverly Hills et vue récemment dans Blade III) est pompom girl, a un petit ami et des parents cathos attentionnés. Tout va bien donc (quoique les cathos...), mais n'empêche, elle reluque ses copines sans arrêt, n'éprouve aucun plaisir à embrasser son séduisant capitaine de l'équipe de football et tapisse sa chambre de vedettes féminines. Ni une ni deux, son entourage la force à faire un séjour dans un établissement de redressement sexuel tenu par la sévère Mary J. Brown (savoureuse Cathy Moriarty, Madame La Motta dans Raging Bull...).

Clea et Natasha Lyonne dans But I'm A Cheerleader

Hé oui, les filles, votre fonction première en tant que femme hétérosexuelle normale, c'est de s'occuper des moufflets. Apprentissage... (C'est de l'ironie, hein!!)

Et c'est là qu'elle connaîtra son premier amour, entourée de gays et de lesbiennes à remettre dans le droit chemin, en la personne de Clea DuVall. Voilà un point de départ fort original pour une comédie romantique bien rythmée, que j'ai pour tout dire adorée, servie en plus par une succulente bande musicale (j'ai du télécharger le CD complet sur Emule [ooooooooouuuuuuuuuh!!!!]). Le film a eu son petit succès aux Etats-Unis à tel point que Clea et Natasha, depuis grandes amies, sont devenues des portes-paroles pour la communauté gay, et ce malgré leur attirance pour le sexe dit fort (ouf... Cela dit, je ne parierai pas un kopeck sur leur préférence sexuelle et ma foi, elles font ce qu'elles veulent...). Et on continue sur un casting féminin encore plus irrésistible avec l'épatant Girl, interrupted de James Mangold. Sorte de Vol au dessus d'un nid de coucou dopé à l'oestrogène, le film rassemble du beau monde: Angelina Jolie dans son meilleur rôle (le seul?), Winona Ryder qu'on ne présente plus, Brittany Murphy dans un rôle encore bien barré, Vanessa Redgrave toujours aussi intense, Whoopi Goldberg dans un contre-emploi et Angela Bettis qui nous explosera à la gueule 3 ans plus tard dans May. Excusez du peu!! Et si dans son premier téléfilm cité auparavant, Clea échappait à l'asile, ici, elle y a droit, en se glissant dans la peau d'une mythomane qui se ment plus à elle-même qu'aux autres, préférant la vie confortable d'internée, à se plonger dans le Magicien d'Oz, plutôt qu'une vie à l'extérieur plus contraignante et exigeante.

Clea et Winona Ryder dans Une Vie Volée

C'est là que je remarque que Winona Ryder est vraiment une naine!!

Le film donne instantanément envie de s'engager comme aide-soignant, tant les personnages sont ici tous plus attachants les uns que les autres, et c'est le coeur serré que l'on quitte toutes ces femmes, en même temps que le personnage principal. Heureusement, on est vite consolé par le film suivant, le meilleur de sa filmographie, un monument pour une petite poignée de cinéphages: le mal-aimé Ghosts of Mars de Big John. Je vais ici m'abstenir de parler du film en long et en large, je me réserve pour un futur article, que dis-je, un roman dithyrambique sur ce monument décomplexé du maître. J'aimerais seulement signaler qu'à l'époque de sa sortie, il s'agissait seulement pour moi du 2ème film vu avec Clea DuVall et malgré la présence hypnotique de Natasha Henstridge (j'ai récemment vu avec elle L'aventurier du Grand Nord, une mauvaise comédie sur une course de traineaux mais bon dieu, que cette femme est belle!!!), je dois avouer qu'en passant de The Faculty à Ghosts of Mars, la petite ado est devenu une femme et elle est entrée dans la liste de mes actrices préférées par la grande porte. A noter que de tout le casting (excepté peut-être Jason Statham, adepte aguerri du Wushu), elle a agréablement surpris son monde en s'éclatant comme une lionne dans les scènes d'action (à en perdre la tête... huhu...). La marque des grandes !

Natasha Henstridge as Melanie Ballard Clea DuVall as Bashira Kincaid

Héhé, Clea a la plus grosse pétoire... ;-)

La même année (2001, donc...), on la retrouve dans Thirteen Conversations About One Thing, un film choral avec John Turturro, Matthew McConaughey et Amy Irving. Leurs personnages se croisent dans cette grande toile qu'est la vie, avec comme thème central la question suivante "Qu'est-ce que le bonheur?". Grâce à son casting impeccable, ce drame sort du lot, et Clea assure dans le rôle d'une pure et innocente jeune fille, et qui, malgré la chance incroyable qui l'a déjà sauvée par deux fois de la mort, se pose des questions sur la légitimité de la vie, si celle-ci en vaut la peine. Ce film est également l'occasion d'observer une excellente prestation d'Alan Arkin, un habitué des seconds rôles dont tout le monde connaît le visage mais pas le talent.


Tia Texada, à côté de Clea, pense surement que 13 conversations sur quelque chose, ça ne peut-être que sur le sexe... Pourquoi pas? ^^

Elle participe également cette année-là à How to Make a Monster, un des téléfilms de la série Creature Features, chaperonnée par Stan Winston. Et même si le film n'est franchement pas terrible (des concepteurs de Jeux Vidéos sont confrontés au boss final de leur jeu, réincarné dans un corps de métal par la grâce d'un orage particulièrement violent), Clea s'affiche définitivement comme une actrice respectueuse du film de genre, avec un goût prononcé pour les films fantastiques, qualité suffisamment rare pour être évoquée et qui rempli mon coeur de joie! Ce qui bien entendu ne l'empêche pas de participer à des longs métrages plus terre-à-terre, comme The Laramie Project, produit par la chaîne HBO. Tourné à la manière d'un documentaire, ce très beau film tiré d'un fait réel suit 4 étudiants (dont Clea), qui tentent de réveiller les consciences dans la ville de Laramie, Wyoming, où le procès du meurtre de Matthew Shepard, qui s'est déroulé il y a 1 an, se révèle être une gigantesque mascarade, à cause de l'homosexualité de la victime, très mal vue dans cette ville rétrograde...

Clea dans The Laramie Project

Mark Webber et Clea (qui a déjà changé de couleur, elle était blonde dans le film), pour la promo de The Laramie Project.

En 2003, elle intègre deux castings prestigieux. Tout d'abord, celui de 21 grammes, un drame poignant, dominé par un immense Benicio Del Toro, où des personnages se croisent suite à une transplantation de coeur. Même si Clea a un tout petit rôle, la scène où elle ne parvient pas à retenir ses larmes est criante de vérité! Elle passe ensuite à Identity, une nouvelle réalisation de James Mangold, très content de sa prestation dans Girl, interrupted. Et c'est toujours agréable de figurer dans les petites papiers de tels réalisateurs, tant le bonhomme est d'une constance qui laisse pantois (petite baisse de régime avec Kate et Leopold, mais qui reste néanmoins une sympathique comédie romantique, un peu en dehors des sentiers battus. On pardonne volontiers en repensant à Copland). Et à nouveau, Mangold signe un film en or, avec une première partie bien noire et pluvieuse, juste ce qu'il faut pour instaurer une ambiance comme je les aime. La deuxième plonge vers la folie totale, désorientant le spectateur pour mieux le retourner comme une crêpe dans le troisième acte. La prestation de Clea est à nouveau impeccable, toujours juste et malgré tout d'une sobriété à faire pâlir une Claire Danes beaucoup plus JodieFosterienne, par exemple (comprendre beaucoup plus expansive dans les gestes et dans l'intonation. Mais je les aime bien toutes les deux quand même, hein!). La preuve avec une scène très orientée "slasher", où le tueur s'en prend à son personnage. Les cris et la panique qui s'emparent d'elle sont à des galaxies de ceux de n'importe quelle Jennifer Love Hewitt ou Courteney Cox (Bon, c'est pas très dur, me direz-vous... )

Clea dans Identity

La nuit promet d'être longue. C'est pas le Bates Motel mais c'est pas loin...

Avant de poursuivre, je me permets de faire une petite pause et de parler un peu de moi, en gros égocentrique que je suis. Certains d'entre vous le savent peut-être déjà, mais je ne suis vraiment pas un fanatique de séries télévisées. Pas faute d'avoir essayé mais les gros calibres style X-Files ou Millenium (Attention, je n'ai vu que les premières saisons) me laissaient de marbre (budget télé, et ca se voit... Même pour ces séries de "haut standing"). Le plus gros problème, c'est que je me lasse très vite de personnages trop convenus et malheureusement, en série télé, il y en a un peu trop. J'ai besoin de personnages décalés pour que la série ne me lasse pas au bout du deuxième épisode. C'est donc fort logiquement que les 2 seules séries qui ont su me tenir en haleine sont Batman, la vieille série kitsch avec Adam West, Burt Ward, les Bing, les Bang et les Boum (à quand la sortie en DVD?) ainsi que Twin Peaks (et encore, la première saison, la deuxième un peu délaissée par Lynch est insipide). Et puis, vlà ti pas que déboule Carnivàle, alias La caravane de l'étrange en français (préférez la VO. Je ne suis ni pro-VO, ni pro-VF, ca dépend en fait des comédiens et des doubleurs. Mais ici, ce serait dommage de passer à côté de la performance vocale des acteurs. Et Clea a une si belle voix rauque, merci la cigarette [grosse cloppeuse, la Clea...]. Ca change des petites voix fluettes dont elle est souvent affublée en français). L'histoire se déroule pendant la Grande Dépression des années 30, catastrophe écologique provoquée par des tempêtes de poussière qui pouvaient durer plusieurs jours d'affilée. C'est dans ce climat incertain que le jeune Ben Hawkins (génial Nick Stahl) est recueilli par des forains ambulants. Leur rencontre était écrite dans le grand livre du destin, Hawkins ayant des pouvoirs qu'il peine encore à contrôler et dont les secrets semblent être détenus par cette étrange communauté nomade. Clea incarne ici Sofie, la cartomancienne, dont la mère réduite à l'état de légume lui communique par télépathie la signification des cartes tirées.

Clea dans Carnivàle

Children of the Corn? Pas vraiment...

Daniel Knauf, le créateur de la série avait pensé à elle d'emblée pour le rôle mais était persuadé que son agent ne le laisserait même pas l'approcher. Grave erreur, tout s'est passé à merveille et voilà Clea partie pour 2 saisons de ma série préférée. Ya de ces hasards, je vous jure... En 2004, la voilà embarquée dans une autre communauté, bien plus dangereuse cette fois-ci, car il s'agit de la famille Manson, dans le téléfilm Helter Skelter. Un téléfilm de très bonne qualité, d'ailleurs, qui commence peu de temps avant le terrible massacre dans la maison de Sharon Tate, alors épouse de Roman Polanski. Massacre où d'ailleurs Manson n'était pas présent, mais bien Linda Kasabian (Clea), une maman larguée par la vie, et qui se retrouve dans cette famille un peu par hasard. Elle sera témoin malgré elle de la tuerie et finira comme témoin capital d'un procès chaotique. A force de le voir dans des rôles bizarres, je vais finir par croire que Jeremy Davies est comme ça également dans la vraie vie, mais il compose un Manson tout à fait crédible dans sa folie et son magnétisme. Pour un film destiné à la télévision, c'est assez dur, un bon tiers du film retraçant les actes ignobles de cette "famille" complétement déboussolée.


Les deux jeunes actrices assises à l'avant-plan sont assez incroyables dans leur rôle de filles dénuées de toute morale et rejetant en force cette société qui ne leur fait pas de cadeau.

Clea revient ensuite au fantastique en acceptant un petit voyage au Japon (pays qu'elle a d'ailleurs adoré, contrairement à son personnage), pour une petite participation à l'excellente surprise que constitue The Grudge. Je n'ai malheureusement pas encore vu les originaux, difficile donc de quantifier la qualité de ce remake de remake, mais en tant que film indépendant, je trouve qu'il bénéficie d'une très bonne ambiance, et malgré quelques facilités, la peur est au rendez-vous (ah, le passage dans le grand building, avec ce bras inhumain qui monte inexorablement les escaliers, du tout bon...). Elle sera à nouveau confrontée à des personnages qui sortent de l'ordinaire, non plus des fantômes revanchards mais des super-héros sans collants, dans la très bonne série Heroes. Elle viendra pointer le bout de son nez le temps de quelques épisodes, pour incarner Audrey Hanson, une agente du FBI qui traque le fameux Sylar. Prise au dépourvu face à la nature même de ce tueur fantomatique, elle devra faire alliance avec Matt Parkman, lui aussi "différent".

Clea dans Heroes

Instantané de tournage... Remarquez la position offensive avec le flingue. Une démastiqueuse née!! ;-)

Et le couple à l'écran fontionne plutôt bien, à vrai dire, dommage qu'ils ne feront plus équipe ensemble dans la seconde saison. Peut-être la troisième? En attendant, un petit rôle dans le Zodiac de Fincher, mais très important dans le déroulement de cette enquête qui prend aux tripes. Il faudrait d'ailleurs qu'elle arrête de fumer lorsqu'elle joue une scène, elle commence à avoir des tics de jeu que ça en devient marrant ! Rien de bien grave cependant, le film étant très bon. Une fois de plus, les choix de cette actrice me comblent au plus haut point et j'attends avec impatience ses prochains films... s'ils traversent l'Atlantique! Je ne pense pas que ça a été le cas pour Anamorph, tout du moins au cinéma. Un honorable rejeton de Se7en, où Willem Dafoe tente de capturer un tueur en série artiste, qui est parvenu à un haut degré de sophistication dans ses meurtres. En effet, ses "oeuvres" se regardent comme une toile de peinture, le tout formant parfois un puzzle un peu tiré par les cheveux, mais ça en jette! Clea a un minuscule rôle, trois scènes emballées pesées, j'avais honnêtement espéré un peu plus. Heureusement que le film se laisse regarder. En 2008, elle traîne dans un téléfilm, The Watch, qui aurait pu être intéressant: une jeune étudiante accepte un boulot pas vraiment folichon: gardienne de feu de forêt, ce qui implique de rester dans une cabane toute seule pendant quelques semaines.


Parfait pour réviser ses matières. Seulement voilà, des choses bizarres se passent, et on ne sait pas trop si quelqu'un lui veut du mal, ou bien s'il s'agit d'hallucinations. La fin est malheureusement très bizarre, dénuée de toute tension, ce qui n'est pas vraiment la manière idéale de clôturer un thriller. En 2010, elle participe à nouveau à une de mes séries favorites, Bones. Peut-être pour faire un coucou à Carla Gallo, une "habituée" de la série, dans un rôle complètement différent de La Caravane de l'étrange. Bon, on ne la voit pas beaucoup, mais c'est un personnage déterminant (comment ça, c'est la coupable? Mais non!). Elle apparaît dès le début de l'épisode, qui commence par une spectaculaire inondation dans le métro, où Sweets voit la mort en face. L'année suivante, elle participe à un téléfilm, Grossesse en danger, qui lui permet d'explorer un autre registre: celui de la psychopathe folle à lier. Alléchant, mais c'est bien trop mollasson pour que le suspense fonctionne un tant soit peu. D'autant plus que tout est fait pour incriminer le mari, même sa femme enceinte le croit coupable d'un meurtre. Alors que c'est la copine de lycée la coupable, et qu'on s'en doute franchement depuis le début. Dommage, j'attends de pied ferme son prochain rôle de timbrée, il y a du potentiel! :-)


Retour sur les projecteurs en 2012 avec Argo, l'excellente réalisation de Ben Affleck. Celui-ci avait déclaré qu'il lui fallait impérativement six bon acteurs pour incarner les six américains bloqués en Iran suite au soulèvement de 1980, donc forcément Clea était la personne idéale ^^. Minutieuse reconstitution, brossage de poil dans le bon sens pour les vieux comme moi (les figurines Star Wars à la fin!), mise-en-scène sobre mais efficace, que voilà un très bon film, et ça m'a fait très plaisir de retrouver Clea dans un des films événements de cette année. Que nous réserve-t-elle pour 2013?

Soundwave

vendredi 9 septembre 2011

Faune de nos jardins [Part 2]

Ticks (aka Infested - Tony Randel - 1993)


Ticks jaquette

On retrouve sur ce blog ce brave Tony Randel, qui trois ans avant son Rattled et ses serpents à sonnette, passait déjà par la case animale. Avec un titre pareil, tout le monde aura deviné que cette fois la menace se matérialise sous la forme de tiques mutantes, dopées aux hormones initialement prévues pour augmenter la production de marijuna dans une forêt perdue. Enfin, pas si perdue car cette forêt sert également de camp de vacances pour des adolescents à problèmes (des adolescents, quoi...). Si le calme de la nature était censé apaiser ces esprits tourmentés, les tiques auront plutôt l'effet inverse, d'autant plus qu'elles ont la taille d'une tarentule et se glissent sous la peau pour mieux sucer le sang de leurs victimes.

Ticks snap 1

Ces tiques sont de véritables toxicomanes!! Hormones, anabolisants, tout y passe!!

Et pour compliquer le tout, deux trafiquants totalement barjots (l'un deux se fait appeler Monseigneur, c'est tout dire...) vont tout faire pour leur compliquer la vie. Sorti de l'écurie Corman, Randel signe ici une bonne petite série B, assez bien rythmée, avec des effets spéciaux corrects, bien que trop caoutchouteux pour des insectes. Il se permet même un final "cerise-sur-le-gâteau", avec une tique encore plus gigantesque, shootée aux anabolisants (et en prime, une transformation bien gore...). Rayon casting, on retrouve le jeune Seth Green, déjà présent dans le téléfilm Ça trois ans plus tôt, mais bien plus connu depuis les Austin Powers et La Main qui tue. A noter que la famille Howard est bien représentée, avec Clint, présent dans tous les films de son frère Ron mais aussi dans une pelletée de série B et Z, notamment dans le sympathique Messe Noire et son final dantesque.

Ticks snap 2

Clint: "Je suis infesté!!!!!!!" Sans blague...

Il est accompagné par son père Rance, éternel second rôle à la filmo interminable et qui joue ici le shérif à la recherche des trafiquants et qui finira dans une mare à grenouilles.


Verdict: 6/10


Les oiseaux II (TV - The Birds II: Land's End - Rick Rosenthal - 1994)


Les oiseaux II

Bizarre comme certains films s'effacent totalement de votre mémoire à peine dix années plus tard. Pourtant, à l'époque, je m'attendais à quelque chose de véritablement mauvais mais en fait, c'était tout de même regardable (à condition bien sûr d'oublier le film d'Hitchcock, ce qui est assez difficile, tout de même...). Produite pour le cable, cette suite est plutôt un remake à peine déguisé: on passe de Bodega Bay à Land's End, une autre ville côtière, située en Nouvelle Angleterre. Un jeune couple s'y rend avec ses enfants et sera vite attaqué par des mouettes et d'autres oiseaux visiblement belliqueux. Et là où cette nouvelle mouture s'écarte fortement de l'original, c'est lorsque le scénario entasse toute une série de théories afin d'expliquer rationnellement le brusque changement d'attitude des oiseaux. Justement là où Hitchcock laissait intelligemment planer le doute! Il y a donc manifestement une volonté de se démarquer, corroboré par la présence de Tippi Hedren, toujours là trente années plus tard, mais qui joue un tout autre personnage. Malgré tout, la structure du film est identique et les effets spéciaux, bien que corrects, n'ont pas vraiment évolué depuis tout ce temps. J'aurais bien voulu que ma mémoire me permette d'en parler plus longuement mais ce film est tellement à l'ombre de son prédécesseur que je ne le distingue quasiment plus du tout, excepté la scène finale où la petite famille s'enfuit à bord d'une petite barque et retourne cette dernière afin de se protéger d'une dernière attaque... Le réalisateur Rick Rosenthal ne s'y est d'ailleurs pas trompé, ayant décidé de remplacer son nom par le traditionnel Alan Smithee. Le film en soi n'a rien d'honteux, il est simplement écrasé par l'aura du premier.


Verdict: 5/10


Mosquito (Gary Jones - 1995)


Mosquito jaquette

Un mosquito, c'est un moustique en colère... Un mosquiiiito... Pique et pique et pique dans la chair!!! Ahlàlà, avant le joyeux foutoir d'Atomik Circus (paradoxalement ennuyeux...), Vanessa Paradis était déjà une vraie bisseuse , en inspirant involontairement le duo de scénaristes de ce nouveau chef d'oeuvre en perspective. Et ca commence fort, car le premier plan est directement pompé sur le deuxième meilleur film de tous les temps, j'ai nommé Predator!! Seulement, pour bien montrer que ca n'aura rien à voir avec le monument cinématographique de maître McTiernan, la capsule de l'extra-terrestre se crashe comme une grosse merde sur le sol terrien!! Avant de mourir, un moustique décide de faire le plein sur son cadavre... Le lendemain, un jeune couple de passage, perdu sur une route de campagne, percute de plein fouet un insecte gigantesque d'un mètre de long, qui endommage le radiateur de la voiture. Et voilà nos héros bloqués dans un bled perdu au milieu de nulle part et qui, dès la nuit tombée, devront faire alliance avec un chasseur de météores qui recherche sans le savoir l'OVNI du début, l'adjoint du shérif et 3 cambrioleurs qui jouent les durs, menés par Gunnar Hansen himself (dois-je préciser qu'il s'agit du premier Leatherface de Massacre à la tronçonneuse?). En effet, les moustiques géants passent à l'attaque et vident de leur sang quelques promeneurs inconscients du danger.

Mosquito snap1

Bzz bzz bzz bzz!!! (sous-titré: "à l'attaque!!!")

La fuite est la seule option possible et c'est dans un van volé, ensuite dans un tuyau d'égoût et finalement dans une maison barricadée que les survivants devront faire face aux attaques répétées de ces maudits insectes. Malheureusement, ils manquent cruellement de présence, ces maudits insectes... Difficile de se mettre dans la peau des personnages, tant les moustiques qui les pourchassent ne semblent jamais faire partie du même film. Qu'ils soient animés image par image et puis salement incrustés ou bien en réplique taille réelle suspendu à un fil qui zigzague entre les arbres, ca ne passe vraiment pas... Rien d'étonnant donc à ce que le premier responsable des FX se soit taillé en plein milieu du tournage sans prévenir! Evidemment, toutes ces maladresses rendent le film plus fendard, mais pas au point que j'imaginais... Reste un bon moment, lorsque Gunnar Hansen brandit une tronçonneuse trouvée à la cave en rugissant "Ahhh, ca faisait plus de 20 ans que je n'en avais pas tenu une!!!". Et le grizzly humain de l'allumer pour découper les moustiques en petits morceaux. Rien que pour ça, ça valait le coup de le voir!!

Mosquito snap2


Verdict: 4/10


Marabunta (TV - Legion of Fire: Killer Ants! - Jim Charleston & George Manasse - 1998)


Marabunta jaquette

Dans l'Alaska, un couple de randonneurs fait une petite pose bien méritée et lorsque la femme décide de gravir un petit monticule pour prendre la pose, son mari a à peine le temps de régler l'objectif que sa chère et tendre se fait "avaler" par ce qui est en fait une fourmillière! Il tente bien sûr de la sauver mais se fait happer à son tour. Quelques temps plus tard, Jim Conrad, entomologiste de son état, part pêcher avec un ami dans une région reculée. Sur place, il découvre le cadavre d'un élan, nettoyé de sa chair et plus tard, dans une petite boutique locale, celui d'un être humain, dans le même état, toujours revêtu de ses habits. C'est là que Jim découvre une patte de fourmi et de son oeil expert, il reconnaît une Marabunta, espèce sud-américaine très dangereuse. Mais que fait-elle en Alaska? Hé bien, une reine téméraire a fait le voyage en bateau et a continué de faire ce qu'elle fait le mieux: pondre des oeufs. Et c'est parti pour se taper des images de synthèse qui glissent sur l'écran sans la moindre conviction, avec chacune des fourmis brandissant une grosse pancarte "Je suis une image de synthèse", ainsi que quelques erreurs de proportion: on les voit à des kilomètres à la ronde lorsqu'elles se déplacent ensemble (les fameuses "Legion of Fire" du titre) et de près, ben, taille normale. Inutile de préciser que le couple vedette (le brave Jim est vite rejoint par une institutrice nunuche...) est bien fade mais qu'on a tout de même droit aux têtes connues de Mitch Pileggi, le psychopathe de Shocker, ainsi que Patrick Fugit dans son tout premier rôle. Deux ans plus tard, il crevait l'écran dans le génial Almost Famous de Cameron Crowe. Vous voyez? Faites du Z, même s'il est aussi nul que celui-ci. C'est bon pour la carrière!

Marabunta snap

Vous êtes prévenus!! Tremblez, jeune gens!!!

Verdict: 3/10

La nuit des chauves-souris (Bats - Louis Morneau - 1999)


Bats jaquette

Louis Morneau a débuté sa carrière comme tant d'autres, chez Roger Corman, ce qui constitue en soi un gage de qualité (enfin pour moi). Chez Corman, la débrouillardise est un cheval de bataille et malheur au réalisateur incapable d'improviser en cas de problème. James Cameron, Joe Dante, Jonathan Demme, Ron Howard et bien d'autres sont tous passés par là, avec le succès que l'on connaît. Morneau n'est peut-être pas aussi doué mais il signe tout de même en 1997 l'excellent Retroactive, avec le non-moins excellent James Belushi, gros salopard qui devient le jouet d'une machine à remonter le temps. Deux ans plus tard, il signe ce Bats, qui me séduit d'emblée en donnant le premier rôle à la sublime, la merveilleuse, la somptueuse Dina Meyer, inoubliable Dizzi Flores de Starship Troopers.

Bats snap1

"Ooops, je crois qu'on voit mon string..."

Elle incarne une chiroptérologue devant endiguer une nouvelle menace: deux chauves-souris mutantes se sont échappées d'un laboratoire, et contaminent rapidement les espèces communes d'une petite ville du Texas. Se joinent à elle son assistant, le comique black de service (Leon, pas du tout énervant et même vraiment drôle par moment), 2 scientifiques qui ont travaillé sur le projet, et un Lou Diamond Phillips impérial en shérif ringard!! L'humour tempère l'horreur mais Morneau parvient à maintenir la pression et de mémoire, c'est un des rares films qui met en scène des animaux qui attaquent en grand nombre et qui malgré tout gardent une certaine personnalité à l'écran. C'est dû en partie au travail de KNB, qui propose des chauves-souris au faciès expressif et assez bien articulées (la version digitale est honorable, avec un petit bémol concernant les "nuages" de chiroptères, pas très bien éclairés lorsqu'ils se rapprochent de la caméra). Mais surtout, on retiendra la présence des 2 chauve-souris originelles, beaucoup plus intelligentes que les autres, qui dirigent les manoeuvres et veillent à la sécurité de leur communauté. Elles n'hésiteront pas à découper en deux une de leur congénères, capturée par nos héros et relâchée avec un mouchard afin de découvrir leur repaire. Ajoutez à cela des attaques massives très très funs, une musique à tomber par terre signée Graeme Revell et vous comprendrez aisément que je bois du petit lait! Louis, merci... Dina, je t'aime...

Bats snap 2

La fine équipe: Lou, Dina et Louis en plein brainstorming!!

Verdict: 7/10

Spiders (Gary Jones - 2000)


Spiders jaquette

Et voilà qu'après Mosquito (et avant Crocodile 2), Gary Jones est de retour pour de nouvelles aventures animales, avec un titre toujours aussi explicite car on passe désormais du moustique à l'araignée. Et il signe ici une des meilleures productions Nu Image. Marci Eyre est une jeune journaliste motivée et dont la passion pour les scoops fantaisistes (extra-terrestres et autres manifestations du 3ème type) va l'entraîner près d'une ancienne base militaire, où vient de se crasher une navette spatiale. Cette dernière étant censée avoir explosée en vol d'après les infos officielles, il y a donc anguille sous roche. Des expériences secrètes menées par l'armée? Gagné! Le projet "Mother in Law" est censé donner l'arme absolue: un arachnide à la piqûre mortelle et qui se reproduit en pondant un embryon dans un corps étranger, qui donnera naissance à un spécimen encore plus évolué.

Spiders snap1

"Tremblez devant le terrible Dr. Arachnus!!"

Pour arriver à un tel résultat, des expériences en apesanteur étaient indispensables mais des radiations d'une éruption solaire ont endommagé la navette, ne laissant qu'un seul survivant. Evidemment, son corps, ramené à la base, sert d'hôte pour la future génération et une araignée de 50 centimètres de diamètre sort de sa bouche, sous les yeux médusés de la journaliste et de ses 2 assistants, entrés par effraction, ainsi que 2 membres de l'équipe médicale. La chasse peut commencer!

Spiders snap2

On se fait une toile??? (et merci à David pour le scan! Honte à Internet pas fichu de me fournir la moindre photo valable...)

Elle est pimentée par une araignée de plus en plus grosse à chaque génération, et qui dans un final en plein air (la première heure se déroule dans un complexe sous-terrain) atteint la taille stupéfiante de 4 mètres de hauteur. Et malgré un budget des plus étroits ($2.000.000), on obtient un résultat bien plus fun que le soporifique Monde Perdu de Spielberg! Là, au moins, l'araignée fait du grabuge dans la ville et se permet même en guise de clin d'oeil de monter sur la paroi d'un grand building, bien plus facilement que le gros poilu!! Et en parlant de clin d'oeil, on retrouve pêle-mêle dans la base secrète l'extra-terrestre de Roswell dans un bocal de formol, un astronaute d'Apollo 19 congelé, le cerceuil de Jim Morrison et d'autres surprises du même acabit. Les FX sont très sympathiques, tant au niveau organique (avec une fausse araignée signée KNB assez bien foutue) qu'au niveau numérique. Ce n'est certes pas d'une qualité ahurissante mais avec le budget alloué, les p'tits gars de Flat Earth s'en sont bien sortis. Dommage que la partie claustrophobique, dans la base, ne soit un peu longuette par moments.


Verdict: 6/10


Spiders 2: Breeding Ground (Sam Firstenberg - 2001)


Spiders 2 jaquette

Et voilà, on n'a même pas le temps de souffler un an que la suite débarque sans crier gare. Bonne idée de repartir à zéro, finalement tout a été dit dans le premier. Bizarrement, l'histoire débute en plein océan (araignée d'eau??), où un jeune couple fraîchement marié décide de faire une petite croisière en amoureux dans un petit voilier. Mais voilà, une tempête décide de saboter leurs vacances et après être passé par dessus bord, leur avenir se résume à finir dans le ventre des requins. Mais voilà qu'un énorme cargo les repère et les voilà sauvés. Ils sont accueillis par le maître des lieux, le mystérieux Docteur Gabec, qui prescrit immédiatement des médicaments à l'homme, en plus mauvais état. Mais ce n'est pas vraiment par altruisme, mais afin de le préparer à servir d'hôte pour les oeufs de sa gigantesque araignée, chouchoutée par son créateur dans un laboratoire clandestin, bien caché dans les cales du cargo. Mais la femme découvre le pot aux roses et tout en essayant de sauver son cher et tendre, détruit les appareils électroniques qui maintenaient en hibernation les dizaines d'oeufs qui sommeillaient dans des cadavres: le bateau est rapidement envahi d'araignées de toutes tailles...

Spiders 2 snap1

Après les lapins qui grognent, ici, on a droit à des araignées qui barissent... Pas de son inclu, mais imaginez une petite partie de la Bataille du Milieu et la charge d'un Mûmakil en regardant l'image. Ca donne une idée...

Toujours produit par Nu-Image, cette suite tente dans sa première partie d'instaurer un climat glauque et suffocant. Pari en parti tenu par Sam Firstenberg (également "coupable" des American Ninja avec Michael Dudikoff... Euh, je suis tout autant coupable de les avoir en VHS, héhéhé...), bien aidé par un Richard Moll qui cabotine à mort dans le rôle du savant fou.

Spiders 2 snap2

"M'en vais te faire un adversaire de taille pour l'autre plouc en collant bleu et rouge..."

L'air de rien, les premières apparitions de l'araignée géante sont convaincantes, lorsque le gentil docteur la libère tel le Rancor de Jabba The Hutt, pour que celle-ci ponde ses oeufs dans de malheureux être humains, kidnappés par des pirates à sa solde. C'est après que les choses se gâtent et on en vient à regretter que le script soit si généreux pour un si petit budget. Non pas que les FX soient complètement ratés (l'araignée en animatronique est pas mal du tout et les images de synthèse, bien qu'ayant un gros problème d'incrustation, sont regardables...), mais c'était peut-être trop en demander d'infester le bateau de bêbêtes, avec finalement très peu d'interactions avec les protagonistes, ce qui bien entendu nuit fortement au rythme trépidant souhaité. Et puisqu'on parle des protagonistes, inutile de préciser qu'ils ont autant de charisme qu'une botte de poireaux, ce qui handicape assez lorsque tout le film s'articule sur une éventuelle évasion du couple alors que le spectateur lambda ne désire qu'une seule chose: qu'on en finisse au plus vite! Ca partait plutôt bien, pourtant...


Verdict: 4/10


Arachnid (Jack Sholder - 2001)


Arachnid jaquette

C'est bizarre, mais la jaquette me fait furieusement penser à un autre film...

Près d'une île du Pacifique Sud, un phénomène météorologique inconnu intrigue un pilote américain, qui effectue justement un vol d'essai dans les environs. Mais il perd vite le contrôle de son appareil et s'éjecte juste avant que son appareil ne percute un OVNI! Le soldat se pose sur la terre ferme en parachute et découvre un extra-terrestre mal en point. Ce dernier rend l'âme juste à côté d'une araignée... Quelques temps plus tard, sur cette même île, est déclenchée une alerte virale, inquiétante car les symptômes laissent perplexe le médecin sur place. On décide donc d'envoyer une petite équipe formée de scientifiques et de mercenaires. Ils sont rejoints par une petite pilote teigneuse, Lauren Mercer, ex de la Navy, qui est chargée de les amener sains et saufs sur l'île. Mission accomplie mais pas sans mal: l'appareil tombe mystérieusement en panne à quelques minutes de l'arrivée et l'atterissage forcé est inévitable. Croyant avoir échappé au pire, la joyeuse bande est loin de se douter qu'une araignée géante d'origine extra-terrestre compte bien les ajouter à son menu! Production hispanique de la boîte Fantastic Factory, dirigée par le réalisateur Brian Yuzna (Society) et le producteur Julio Fernández (La secte sans nom), Arachnid était bien parti pour être une excellente série B. Yuzna est allé rechercher Jack Sholder, tombé dans les profondeurs de la télévision malgré un sympathique The Hidden en 1987 et tout sera mis en oeuvre pour satisfaire le réalisateur en quête de reconnaissance, dans les limites d'un budget indépendant, évidemment. Et le film commence plutôt bien, avec un plan sensationnel: l'arrivée d'Alex Reid (qui joue la pilote, tout le monde aura deviné), actrice que je ne connaissais pas du tout à l'époque (et pour cause, une filmographie famélique, à mon plus grand désappointement. Elle s'est depuis rattrapée avec The Descent, Yeaahhh!) et qui m'a réchauffé les yeux!!!

Arachnid Alex Reid

Mon dieu, Alex!!! Je n'arrivais déjà pas à résister à tes charmes, mais si tu en plus tu sors les armes, là, je ne réponds plus de rien!!!

Malheureusement, c'est bien la seule chose que j'ai retenu du film. Visiblement, les années de purgatoire ont fait des dégâts et la réalisation nerveuse d'Hidden laisse place à un bon téléfilm des familles, où ca blablate plus que ca ne pétarade (Sholder a tout de même un peu retrouvé la main sur 12 Days of Terror, chroniqué dans la partie consacrée aux requins). L'araignée est plutôt craintive malgré une taille imposante. Elle est relativement bien faite, mais manque cruellement de mobilité. Déjà que le film en soi est mou, mais on se dit que ce n'est pas grave, ca ira mieux quand l'araignée fera (enfin) son apparation... Et bien non, c'est toujours aussi mou... Vraiment dommage...

Arachnid snap2

Ah tiens, j'avais oublié qu'il y avait une araignée dans ce film. Euh, Alex? Please come back?!?

Verdict: 4/10 4 points pour Alex Reid!!!

La Revanche Des Chauves-Souris (Fangs - Kelly Sandefur - 2001)


Fangs jaquette

Louis Morneau peut dormir en paix, ce n'est pas ce Fangs qui va faire de l'ombre à sa Nuit des chauves-souris. L'action se déroule dans la cité de Scotsville, où le délit le plus grave constaté en dix ans se résume à un malheureux taggage de mur. Imaginez le choc des forces de police: un meurtre est survenu à l'université! Le cadavre du professeur de biologie est retrouvé affreusement mutilé... Ce même professeur, menait justement des expériences sur des chauves-souris, à l'aide d'un appareil reproduisant des sons inaudibles pour l'oreille humaine. Le fonctionnement est très simple: la petite lumière verte est allumée, elles se rassemblent. Dès que ca passe au rouge, le son produit les incite à passer à table!! Car évidemment, les expériences consistaient également à les rendre carnivores! Et malheureusement, cet appareil est tombé dans de mauvaises mains car bientôt, les morts se succèdent et elles ont toutes un rapport avec Hart, le promoteur pourri qui expulse de manière illégale les pauvres habitants de la ville, pour construire à la place des maisons à touristes et un terrain de golf. Vengeance!! Tout de suite, lorsque les animaux ne sont que les jouets des êtres humains, ca m'intéresse nettement moins. La rébellion animale, il n'y a que ça de vrai pour faire un bon petit film sympathique. Ce qui est loin d'être le cas ici. Amateurs d'hémoglobine, passez votre chemin!! Ici, on se contente de soulever le drap qui cache la victime et de faire un gros plan sur le visage crispé de la personne qui découvre l'étendue des morsures. Frustrant de ne rien voir du tout, d'autant plus que rien n'est fait pour stimuler l'imagination: les attaques en soi se contentent d'une personne qui gesticule autour de chauves-souris numériques (effets spéciaux corrects, facilités par des scènes qui se déroulent exclusivement de nuit). Pas le moindre gros plan, rien de rien! Seule l'attaque contre un doberman est vraiment réussie. Pour le reste, il faudra se contenter d'un whodunit prévisible, malgré les fausses pistes disséminées ci et là. On tente bien de faire un peu d'humour pour relever le tout, mais là aussi, ca ne vole pas très haut. Extrait lorsque le vétérinaire examine une chauve-souris morte avec l'inspectrice:

- (Lui) Ca alors... Devinez un peu la taille des dents de cette chauve-souris?
- (Elle) Je sais pas, moi... 10 centimètres?
- Vous imaginez la taille de la chauve-souris pour des dents de 10 centimètres? Non, là, vous étiez censée me dire une petite valeur et j'aurais répondu par un nombre plus grand...
- Bon, alors, 2 milimètres?
- Normalement, la taille des dents d'une chauve-souris ordinaire est de 3 milimètres. Je ne sais pas comment ce professeur y est parvenu mais pour ce spécimen, on atteint les 6 milimètres!!
- 6 milimètres, whaaaaaa... Ben, c'était pas très loin de mes 2 milimètres... Ahahaha (rire ironique).

Du grand dialogue, non??


Verdict: 3/10

Rats: l'invasion commence (Ratten: sie werden dich kriegen! - Jörg Lühdorff - 2001 - TV)



C'est toujours agréable de regarder comment un pays peu habitué à ce genre de films se débrouille, en l'occurrence ici l'Allemagne. L'action se déroule à Francfort, ce qui permet aux spectateurs européens de se sentir un peu plus concerné par cette invasion de rats que si elle se déroulait en Californie, par exemple... Le contexte est placé rapidement: canicule, grève des éboueurs, bref, ça fouette sévère à Francfort, et c'est tout à fait ce que recherchent nos petits rongeurs préférés. Ils apparaissent petit à petit à la surface, mais sont en fait des milliers dans les égoûts. Paf, le mot est lâché: hé oui, il y a pas mal de scènes dans les égoûts, pour mon plus grand plaisir.


Rien de bien folichon, mais suffisant pour capter mon intérêt. De plus, les rats font vraiment partie de l'intrigue, ils ne sont pas que des images de synthèse collées à la Pritt. Rien que pour ça, le réalisateur élève déjà son film un cran au-dessus de pas mal de daubes américaines. Dommage que le suspense est loin d'être convaincant, même si une intrigue supplémentaire se greffe à la première: les rats transmettent une maladie mortelle, et il faut absolument trouver une personne qui résiste au virus, afin de concocter le vaccin qui sauvera la ville. Ca maintient une certaine tension, mais juste pour ne pas s'ennuyer, pas de quoi arracher son fauteuil en mille morceaux (sauf peut-être pour ces dames qui ne supportent pas la vue d'un rat... Je n'ai jamais compris cette aversion pour ce rongeur alors qu'un furet, c'est "trop mignon!!"... Enfin, le but de ce blog n'est pas de percer les secrets féminins, je n'en ai plus la patience... ;-) ). Côté acteurs, ils sont tous assez sympathiques, même le héros qui est un fana de la série brittanique Les Professionels (et qui chantonne le générique pour se donner du courage!). On n'était pas loin du bon petit film, mais certaines scènes et surtout certains dialogues nous rappellent de temps en temps que ça reste une série B qui lorgne vers le Z sans trop se prendre la tête. Dommage que la piste de rats super intelligents n'a pas été plus explorée: ils parviennent à saboter les feux de signalisation pour créer le chaos, ils tuent un des leurs qui a été capturé et doté d'un émetteur pour les localiser, mais le héros qui se ramène dans leur cachette avec une bombe, ça, c'est rien, on le laisse faire... De plus, le film nous apprend une chose: visiblement le chien qui ne peut définitivement pas mourir dans un Roland Emmerich, ça doit venir de la mentalité allemande. L'allemand aime le chien, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement: notre héros en déniche un dans les égoûts dans la scène finale, épargné miraculeusement par les rats. Ensuite, on fait péter la conduite de gaz, on fait péter la bombe, on plonge dans un tuyau rempli de flotte qui débouche dans le fleuve, tout ça avec le chien dans un sac à dos, et celui-ci survit bien entendu pour un magnifique happy end. Clap clap clap...

Verdict: 5/10

Arac Attack (aka Eight Legged Freaks - Ellory Elkayem - 2002)


Arac Attack jaquette

En 1997, Ellory Elkayem signait un très sympathique court-métrage en noir et blanc, Larger Than Life, qui mettait en scène une brave dame fraîchement emménagée dans sa nouvelle maison et qui devra faire face à des araignées mutantes en pleine croissance. Une fois de plus, la Nouvelle-Zélande se montre généreuse pour le cinéma de genre, et l'institut cinématographique n'hésite pas une seconde à ouvrir sa bourse pour un vibrant hommage aux films de monstres des années 50. Quelques années plus tard, le duo Roland Emmerich et Dean Devlin tombe sur ce court-métrage, en pleine période de pré-production du projet Eight Legged Freaks. Ellory Elkayem est l'homme de la situation! Evidemment, avec une telle paire de producteurs, difficile de se prononcer d'avance... Quand on tombe sur Stargate ou Universal Soldier, pas de problème, c'est du divertissement con mais bizarrement la mayonnaise prend. Tout le contraire des indigestes Independance Day et surtout Godzilla, qui pour une raison qui m'échappe encore (c'est toujours du divertissement con...) m'ennuient profondément. Ici, point d'Emmerich à la manoeuvre, mais toute la fraîcheur d'un jeune réalisateur qui croit vraiment dans son matériel de base: les araignées. A ce titre, le début du film est vraiment idéal, avec une présentation des différentes espèces qui fait déjà saliver, et une guest-star en tant qu'animateur, Tom Noonan (à lui tout seul, une galerie de méchants inoubliables: le tueur en série de Manhunter, le Ripper de Last Action Hero et surtout Cain dans Robocop 2). Le scénario tient sur un ticket de métro mais qu'importe le prétexte, on est venu voir des araignées géantes, oui ou non?

Arac Attack snap1

Des araignées écologistes: "A mort les compagnies pétrolières!!"

Et voilà le retour du fameux baril de déchets toxiques, tombé d'un camion et qui finit sa course dans la rivière. Rivière qui passe près de la maison d'un arachnophile (Noonan, donc...) où ce dernier va chercher des insectes contaminés pour nourrir ses petites femmes à 8 pattes. Et pour notre plus grand plaisir, il vient justement d'importer un spécimen de toute beauté, une orbitèle en provenance du Chili, la Nephila clavipes, la plus grande tisseuse de toile. On aura droit également à des araignées sauteuses, des araignées à trappes et une bonne vieille tarentule bien velue. Et c'est dans cette variété d'espèces que le film se révèle être un excellent divertissement (les mots d'ordre sont "fun, fun, fun!!!"). Dès que les araignées atteignent une taille tout à fait respectable, ca va dans tous les sens et la ville est rapidement envahie par ces monstres à huit pattes. Ces derniers sont même bigrement bien organisés et si une lourde porte de métal les empêche de se régaler, pas de problème, la tarentule, qui a atteint entretemps la taille d'un éléphant, se ramène pour tout défoncer!

Arac Attack snap2

"Pardon, excusez-moi, je ne fais que passer..."

Evidemment, avec un budget de $30.000.000, on peut se permettre presque tous les excès et les effets spéciaux de CFX tiennent la route. On pourra déplorer un côté cartoon un peu trop appuyé, mais c'est visiblement un choix de production, afin de ratisser large dans les chaumières. L'air de rien, le ton du film nous fait tout de même oublier qu'il y a des dizaines de gens qui meurent et nous, on se marre comme des cons... Côté peur, on repassera mais c'est bien vite compensé par la présence de la craquante Kari Wuhrer ainsi que Scarlett Johansson et son opulente poitrine (ya de la ouate, c'est pas possible autrement... Ah bé non...).

Verdict: 7/10

Willard (Glen Morgan - 2003)


Willard jaquette

Willard Stiles est un jeune homme peu adapté en vivre en société. Il vit dans un manoir avec comme seule compagnie une mère très malade et l'urne de son père qui trône sur la cheminée, ce dernier s'étant suicidé récemment. Ajoutez à cela une enfance probablement dénuée d'amour, un patron dont il est le souffre-douleur et qui le tolère uniquement parce qu'il est le fils du fondateur de l'entreprise et vous obtenez un être humain pronfondément malheureux et dont la santé mentale ne va pas en s'améliorant. Pourtant une rencontre déterminante va changer sa vie: des rats ont envahi la cave et par la magie du destin, il se prend d'affection pour un rat blanc qu'il a capturé. Baptisé Socrates, le petit animal ne le quitte plus d'une semelle et devient dès lors le seul ami qu'il ait jamais eu. Mais la situation se dégrade à nouveau, suite à une nouvelle altercation avec son boss (R. Lee Ermey, l'instructeur hardcore de Full Metal Jacket dans un numéro dont lui seul a le secret...).

Willard R. Lee Ermey

"Officier Willard, vous me ferez 20 TOURS du paté de maisons pour VOTRE retard!! Et QUE CA SAUTE!!!"

Incapable d'arriver à l'heure, Willard subit une humiliation de plus. Le soir même, il fait une découverte hallucinante: en donnant l'ordre à Socrates de déchiqueter un journal, il se rend compte qu'il peut commander aux rats! D'autres se joignent petit à petit au rat albinos et exécutent ses ordres sans sourciller. Et c'est dans un excès de haine, en pensant aux multiples possibilités d'un tel pouvoir, que Ben, un énorme rat querelleur fait son apparition. Dès lors, Socrates et Ben représenteront la personnalité de Willard, déchirée entre le bien et le mal. Là où le sage Socrates le réconforte, Ben l'anarchiste lui causera bien des soucis. Je suppose que tout le monde l'aura deviné en lisant ce petit résumé: pour jouer Willard, il fallait vraiment dénicher l'acteur adéquat pour un rôle aussi casse-gueule. Hé bien, force est de reconnaître que Crispin Glover est parvenu à un résultat qui a certainement dépassé les espérances les plus folles du réalisateur/scénariste Glen Morgan (Destination Finale, The One, bref, rien qui annoncait une petite perle comme Willard).

Willard Crispin Glover

Willard et Socrates. Le début d'une belle amitié...

A ce titre, je me permets de pousser un petit coup de gueule pour tous ces grands événements médiatisés qui récompensent la plupart du temps des performances d'acteurs qui se contentent de reproduire la réalité, de la singer. Aucun acte de création là-dedans. Alors que c'est plutôt la création de A à Z d'un personnage qui devrait être récompensée à mon sens. On va prendre la grosse artillerie, les Oscars... Qui c'est qui l'a eu cette année-là, la petite statuette dorée? Sean Penn pour Mystic River. Et même si je trouve le film grandiose, même si j'aime beaucoup l'acteur (mais dans ce film, il est pulvérisé par Kevin Bacon, à mon sens...), je trouve ce choix totalement injuste et ça m'aurait bien éclaté de voir Crispin Glover récompensé. C'est pas demain la veille que ca arrivera, mais bon, on peut toujours rêver, non? Retour sur le film, car je ne voudrais pas vous faire croire qu'il se résume à un acteur qui n'en est pas à son premier coup d'éclat (le Thin Man de Charlie's Angel dans un tout autre genre...). Il faut tout de même signaler un merveilleux générique, qui donne déjà le ton, bien appuyé par une musique de Shirley Walker. Pour vous donner une idée, c'est elle qui a orchestré la musique de Batman et Batman returns sous la tutelle de Danny Elfman. Elle a également participée à la musique de la fabuleuse série animée de 1993, c'est dire si elle est sous influence!!! Dès les premières notes, ca ne fait aucun doute que la musique sera très "elfmannienne", pour notre plus grand plaisir! Le film aurait d'ailleurs pu être réalisé par le Tim Burton de la belle époque, c'est dire si Glen Morgan a réussi son pari. Il signe des scènes incroyables où Willard fait subir à ses rats un entraînement digne des bérets verts, ou bien encore lorsqu'un malheureux chat pénètre dans la manoir, se pisse dessus en voyant tous les rats, saute sur le fauteuil tout en allumant la télé avec la télécommande (qui passe de la musique Easy Listening, je vous laisse imaginer...), s'enfuit sur une armoire dont les pieds de devant seront bien vite dévorés, provoquant la chute du meuble. Il se précipite à la cave, mauvaise pioche, il n'y a qu'un trou dans la grille d'aération comme porte de sortie. Le félidé prend son élan pour atteindre le trou mais Ben en surgit par surprise, et le chat ne pourra pas retomber sur ces pattes cette fois-ci, vu le nombre de petits rongeurs qui l'attendent sur le sol! Un pur moment de bonheur coupable...

A noter qu'il sagit d'un remake du film homonyme de 1971 et de sa suite Ben. N'ayant vu ni l'un ni l'autre à mon grand désespoir (surtout le premier, Ben trônant à ma vidéothèque mais sans voir Willard, ca ne serait pas raisonnable...), difficile pour moi de jouer au jeu des 7 différences...

Verdict: 8/10

Deadly Swarm (Paul Andresen - 2003)


Deadly Swarm jaquette

Wéééé, un film avec des abeilles tueuses, chouette, je cache ma joie... Ca va encore se limiter à des points noirs sur l'écran, pour mon plus grand plaisir... Et c'est là que je suis censé dire: "Hé bé, non, il cachait bien son jeu, celui-là! Novateur, avec de vraies abeilles, limite machiavéliques et des scènes d'attaque dignes de l'apocalypse...". Pop, la bulle de mon rêve éclate, désolé, car ce Deadly Swarm est malheureusement assez mauvais, on a bel et bien droit aux points noirs (mais alors, noir de noir...), à la traditionnelle fête locale que le maire ne veut absolument pas annuler, et au beau héros au look de surfer. La seule originalité, c'est qu'il ne s'agit pas d'abeilles, mais de guêpes. Et pas n'importe quelles guêpes! Des guerrières, dressées au combat il y a des siècles par les mayas afin de repousser l'ennemi espagnol (on n'en parle même pas dans Les mystérieuses cités d'or, c'est surement des carabistouilles...). Afin de faire progresser la science, un bon docteur toujours prêt à sacrifier de nombreuses vies pour en sauver des millions d'autres, s'engouffre dans la jungle avec ses mercenaires pour ramener une reine de ces guêpes de légende. Et ce afin de se constituer son petit essaim personnel et de le lâcher sur une petite ville du Mexique. Les rares personnes qui se remettront du venin, les élus, auront le corps totalement purifié, par la grâce de Dame Nature. Même le cancer ne fait pas le poid face à ces guêpes quasi divines. D'où l'intérêt de ce bon professeur... En tout cas, c'est la théorie... En pratique, il y a des morts partout, mais heureusement un entomologiste se trouve justement sur place, il est beau, il est intelligent, il est sportif, il est intrépide... Je vous laisse deviner la suite (avouez que je ne vous facilite pas la tâche...).

Deadly Swarm snap

Bon, tout n'est pas à jeter tout de même, il y a une petite allusion à un de mes films cultes lorsque le shérif mexicain lâche un "Elles sont comme des Piranhas volants!!", et ce juste après une scène à la morgue qui ressemble furieusement à un passage du film de Cameron. Je ne sais même pas si c'est volontaire (mon bon sens me dit que non... ;-) ), mais voilà, on se console comme on peut. Et puis, le film n'est pas d'un ennui mortel, il y a tout de même le soucis minimum de distraire (uniquement distraire, parce que rayon suspense, l'encéphalogramme reste désespérément plat). Le dénouement est assez sympathique, pour une fois, pas de stratagème farfelu pour réunir toutes les guêpes au même endroit, les choses se font assez naturellement [spoiler: naturellement, c'est le cas de le dire: des chauves-souris débarquent pour toutes les dévorer]. Néanmoins, on ne peut s'empêcher de sourire en pensant au je-m-en-foutisme des scénaristes: original, certes, mais on frise la facilité, là! ;-) Cela dit, à cinq minutes de la fin, on ne se faisait plus trop d'illusions...


Verdict 3/10


Les insectes mutants (Monster Island 2004 - TV)


Monster Island jaquette

MTV a encore frappé! Cette chaîne qui est devenue de plus en plus nulle au fil des ans (quitte à faire mon vieux con, c'était quand même mieux il y a quinze ans... On ne passait que de la musique et celle-ci était suffisamment variée pour contenter tout le monde...) a décidé de produire un monster movie délibérément ringard (enfin, j'espère parce que sinon...), avec Carmen Electra. Tout à fait le genre de film qui défie toute logique... J'imagine d'ailleurs les pauvres critiques qui doivent livrer un compte rendu d'une pareille "oeuvre"... Pendant 1h30, nous allons avoir la chance de suivre les aventures palpitantes d'un groupe de jeunes, invités par MTV sur une île tropicale pour faire la fête, avec en guest-star, la bombesque Carmen Electra (je n'ai pas vu un seul épisode d'Alerte à Malibu, mais de toutes celles qui se sont fait connaître en enfilant le maillot rouge, c'est tout de même la plus top. N'en déplaise à Pamela Anderson... ;-) ). Oui, mais voilà, il y a des insectes géants sur cette île!!! Et lorsque Carmen pousse la chansonnette, elle se fait illico presto kidnapper par une fourmi reine gigantesque!! Ni une ni deux, notre héros du jour se lance à sa poursuite, afin de délivrer la belle de la bête. Voilà pour l'histoire, prétexte à des gags idiots, à une romance d'adolescent et à quelques effets spéciaux censés rendre hommage à Ray Harryhausen.

Monster Island snap1 Monster Island snap2

Un hommage potache mais tout de même sincère, d'autant plus qu'un personnage porte son nom. Et ce personnage est d'ailleurs incarné par le revenant Adam West, de la cultissime série Batman (Wham, Bang, Poum!!), qui n'arrête pas de débiter des âneries avec un sérieux inébranlable (marque de fabrique des échanges entre un Batman bedonnant et un Robin dubitatif). Ca fait tout de même plaisir de le revoir, tiens... Et tant qu'on parle du casting, notons la précense de Mary Elizabeth Winstead, qui avait été laissée en charmante compagnie dans le Boulevard de la Mort de Tarantino. Côté insecte, la liste se résume à quelques fourmis soldats, la reine, une araignée et deux mantes religieuses, qui au lieu de se livrer un combat dans la plus pure tradition Harryhausen, vont forniquer joyeusement devant nos héros ébahis... Bref, tout le monde l'aura compris, impossible de regarder ce film en gardant son sérieux, sous peine de passer un très mauvais moment. Ceux qui ne se prennent pas la tête (comme moi...) vont se marrer de temps en temps, et surtout se répéter sans arrêt "Mais k'sé con, mais k'sé con..." avec un petit sourire aux lèvres... Je ne peux m'empêcher de vous faire profiter d'une remarque apercue sur imdb, concernant le film:

"Why make a low budget sci fi movie in this day and age. People don't want to watch it, they want The Lord of the Rings!" Ouais mais dans Lord of the Rings, il n'y a pas Carmen Electra et Adam West, d'abord! (C'est un belge comme moi qui a laissé ce commentaire, en plus... Le monde est petit, tout de même...)

Verdict 4/10


Rats 2 - l'invasion finale (Ratten 2 - Sie kommen wieder! - Jörg Lühdorff - 2004 - TV)



Visiblement, le premier Rats a plutôt bien marché avec le temps, car une suite a vu le jour trois années plus tard. Je ne m'étais pas trop ennuyé avec le premier, les personnages n'étaient pas désagréables, et j'étais même plutôt ravi de les retrouver dans cette suite! Malheureusement, le budget a surement été revu à la baisse et le scénario a en tenu compte. De la ville de Francfort, on passe à un bled minuscule, où se célèbre le mariage d'un des personnages du premier épisode. Evidemment, dans ce même village perdu au milieu de la cambrousse, il y a un savant qui continue des expériences sur les fameux rats, afin de comprendre ce qu'il s'est passé, et peut-être les utiliser, au cas où. Comme le benêt du village travaille pour ce savant, fatalement des rats s'échappent et c'est rebelote pour nos amis. Le prétexte est assez facile, j'en conviens. Ca part plutôt mal, mais la première scène d'action/suspense est assez bien torchée, où les rats coursent les héros dans les sous-sols d'une usine encore en activité. Le réalisateur ne s'en tire pas trop mal pour trousser une séquence à l'américaine, parfois too much, mais qui reste haletante, avec une grosse surprise pour terminer: un des personnages principaux, déjà présent dans le Rats premier du nom, meurt tragiquement, comme n'importe quel être humain, et pas un héros de cinéma. Je dois dire que la surprise était totale!


Et c'est à partir de là que le film dérape, l'alchimie du groupe est brisée, et les prochaines péripéties n'arriveront jamais à la cheville de cette première scène importante. Bref, on s'ennuie ferme juste après cette petite montée d'adrénaline et ce jusqu'à la fin du film. Pas d'ampleur, pas de suspense, le film est cuit. Le climax final tente vaille que vaille de faire monter la tension, mais c'est tellement artificiel que ça tombe à l'eau. Reste tout de même un casting féminin agréable pour les mirettes, ha-lle-mandes oblige!! ^^

Verdict: 4/10

L'attaque des fourmis géantes (Glass Trap - Fred Olen Ray - 2005)


Glass Trap jaquette

Je vais tenter une critique express: les acteurs sont nuls, les effets spéciaux sont nuls, le suspense est nul, la mise en scène est nulle, et pourtant le film est génial... Heu, non, il est nul après tout... Mais vraiment vraiment nul... On fait livrer des plantes contaminées dans un grand building, et des fourmis qui se cachaient dans les pots atteignent la taille honorable d'un gros chat. Un Die Hard avec des insectes, quoi... Je n'attends jamais grand chose de la part de Fred Olen Ray, mais tout de même, je me pose une question: comment peut-on réaliser un tel machin en sachant que ca ne sera pas crédible une seule seconde à l'écran? Et le pire de tout, c'est que c'est même pas drôle!! Même avec une dizaine de bières dans le bide, je ne vois pas comment on peut passer un bon moment avec ce film. Les quelques fourmis toutes lisses en images de synthèse ne font pas illusion une seule seconde, et c'est limite si on ne voit pas la main qui les agite lorsque les fausses débordent sur l'écran. Je défie quiconque de composer un suspense efficace avec ça... On peut éventuellement se rabattre sur les acteurs et surtout "actrices", car si Fred est un piètre cinéaste, à l'instar de Jim Wynorski, le gaillard sait y faire pour ramener de la chair fraîche...

Glass Trap snap

"Hello, Fred!! Besoin de poufs? On est là!"

... ou plus ou moins périmée (je dois être de mauvais poil aujourd'hui, ce que j'écris est parfaitement horrible... Pardon, mesdames...) avec la vétérante Stella Stevens (Un nommé Cable Hogue... Ben oui, ca ne la rajeunit pas, non plus), qui est d'ailleurs le seul personnage sympathique en patronne tyrannique complétement blasée et tireuse d'élite... Dommage qu'elle disparaît assez vite dans un film qui ne fait décidément rien pour tenter de remonter le niveau. Reste un agent du FBI complétement crétin, qui décide de lâcher des gaz toxiques, à partir de bidons avec détonateurs situés au coeur de l'immeuble. On a beau lui hurler que des innocents sont encore à l'intérieur, il s'en contrefout et lorsque ces personnes sortent de l'immeuble à quelques secondes du décompte final, il lâche en regardant sa montre: "Ah ben, c'est pas trop tôt!". Et je ne dois surtout pas oublier de mentionner LE passage qui m'a fait pisser de rire: un générique final à la Predator, où tous les acteurs apparaissent à l'écran chacun à leur tour, avec leur nom. Sauf qu'ici, TOUS les acteurs et actrices y passent, même ceux qu'on voit 5 secondes!!! Interminable et drôlatique à la fois :-)


Verdict 1/10


Les corbeaux (Regis Musset - 2008 - TV)


Les Corbeaux snap 1

Un remake des Oiseaux d'Hitchcock, pour une fiction TF1, avec Astrid Veillon (Et encore, c'était un projet pour Ingrid Chauvin, à la base). Ca fout les boules, nân? Deux parties, en plus. Deux soirées potentiellement gâchées en perspective. Je m'attendais donc à un massacre total mais finalement l'épreuve ne s'est pas avérée si pénible que ça. Les habitants d'une île (on dit "insulaires" normalement, mais c'est plus joli "habitants d'une île" ;-) ) vont être confrontés à des corbeaux de plus en plus méchants. Le tout sur fond d'une petite fille autiste qui parvient à communiquer avec eux. Sans oublier une petite intrigue policière avec des cambrioleurs qui viennent se planquer dans ce coin perdu et bien entendu la romance à trois, Astrid, son ex-mari et le beau ornithologue. Celui-ci est joué par Jean-Pierre Michael, le doubleur français de Keanu Reeves et Brad Pitt. Moi qui ait toujours eu beaucoup de respect pour ce métier ingrat, ca fait plaisir de pouvoir coller un visage sur un nom... Vivement que Marc Alfos vienne montrer sa bouille... :-) . Rien qu'à énumérer les différentes intrigues, tout le monde aura compris que les corbeaux ne seront pas véritablement les héros de cette fiction. Et c'est bien dommage, car le point positif, c'est que le réalisateur tente pourtant de les montrer comme tels. Les corbeaux digitaux tiennent la route, c'est pas parfait, mais bon, c'est un téléfilm tout de même et c'est déjà mieux que bien des Direct-to-video pourris que j'ai pu voir. Et ils ont une belle présence à l'écran, inquiétants comme il se doit. Parfois un peu too much, mais je pardonne bien volontiers.

Les Corbeaux snap 2

Bien sûr la musique facilite le suspense, et en soi, c'est déjà un point positif, car généralement, musique et suspense ne vont pas bien ensemble, en France. Pas très originale, elle a le mérite d'être présente et de fonctionner. Les acteurs sont eux tout à fait supportables, c'est pas du Josée Dayan heureusement. Tout particulièrement Anne Charrier, que je ne connaissais pas du tout, mais dont le portrait d'une femme incapable de dénoncer son gangster de copain rehausse le niveau du téléfilm. A vrai dire, ca aurait presque pu être un bon moment, s'il n'y avait cette fin... comment dire... de merde, voilà... Je vais spoiler comme un gros cochon, mais c'est tellement naze que je ne peux m'en empêcher. Imaginez que plus d'une fois, le réalisateur nous montre des endroits REMPLIS de corbeaux... Une plage toute noire, un bâtiment abandonné qui sert de perchoir, le ciel rempli de ses charmants volatiles. Et que jusque là, les attaques tout à fait correctes n'en montrait qu'une dizaine à tout casser en même temps. Imaginez qu'à la fin, tout le monde se réunit dans une église et que ces corbeaux approchent... Et puis imaginez que le lendemain matin, la petite fille qui n'a pas dit un mot de tout le film (elle est autiste, je rappelle...) se lève et dit "Ils sont partis!"... Et effectivement, ils sont tous partis... Le soleil brille, tralàlà... Heu, oui, c'est du foutage de gueule, ou bien quoi?? Et bien oui, public, tu voulais voir une attaque massive et bien tu l'as dans le cul... Mais alors, profond... Alors que je me disais justement qu'elle aurait pu être réussie, au vu des scénes précédentes... Alors oui, ces oiseaux repartent comme ils sont venus, sans explication... Mais merde, c'est du divertissement, oui ou non?


Verdict 5/10


Voilà qui clotûre ce bon petit dossier sur nos amies les bêtes. En le repostant ici sur la nouvelle plate-forme, je me dis que je serais maintenant incapable de refaire un aussi gros dossier, sur un autre sujet. J'ai vraiment été puiser ma motivation dans ce cinéma qui m'est cher, malgré sa réputation peu flatteuse et le nombre de gens qui dénigrent ce genre de films (Je leur dis "prouttt" d'ailleurs, en passant... ). Pour ma part, je prends du plaisir à les voir tous, même les daubes les plus insipides (quoique les récents Shark Movies où il n'y a quasiment plus de vrais plans sous-marins, ca commence à me sortir par les trous de nez...). Comment ça, "Ben oui, mais toi, t'es un grand malade..." Heu, oui...

Soundwave